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Sortilège

Par Revesetimagines @Reveset

Je suis un monstre. Pourtant, autrefois, j'étais le type parfait : grand, beau, riche et... atrocement méchant. Je n'aimais que moi et c'est pour cela qu'un sort m'a été jeté. Je suis devenu une bête difforme, velue, monstrueuse. Il me reste deux ans pour être aimé d'une jeune fille, sinon... Ceci n'est pas un conte de fées. Mon histoire prend place aujourd'hui, en plein coeur de New York. J'espère que quelqu'un va venir à mon secours.

Voilà quelques temps que j'avais ce roman dans ma PAL et j'ai profité du Challenge des quatre Saisons pour le sortir (il me fallait une couverture avec une fleur). Et pour une des rares fois, j'ai vu le film avant de lire l'ouvrage. J'avais beaucoup aimé l'adaptation cinématographique très romanesque, aussi lorsque j'ai débuté ma lecture, je fus assez surprise...

Les premières pages nous plongent dans un chat internet entre créatures surnaturelles parfois victimes d'un mauvais sort. Passé cette surprise, on découvre une version originale et magnifique de La Belle et la Bête. La beauté, l'arrogance et la méchanceté de Kyle l'amèneront à subir un sortilège lui donnant l'apparence de ce qu'il reflète... un monstre mi-humain mi-bête. Seul le véritable amour pourra délier le mauvais sort, et il aura deux années entières pour réussir.

Ce roman est un conte ! Un conte magnifique, version moderne, avec sa morale ! Si au début, Kyle prend un peu à la légère le sort en pensant que son cher papa, avec son argent, arrangera tout, il s'aperçoit bien vite de son erreur. Au fil du récit, on découvre la métamorphose intérieure de Kyle. Deux personnages contribuent à ce changement (et l'un d'eux n'est certainement pas son père) : Magda qui s'occupe de l'entretien, des repas et autres, et Will, son précepteur aveugle. Quant à son père, son seul soutien résidera en l'isolant dans une grande baraque de Brooklyn avec ordre de rester discret. Enfin, arrive Linda. Cette jeune fille a été échangée par son drogué de père contre sa liberté et sa came. Kyle pense lui offrir une meilleure vie auprès de lui tout en ayant l'espoir qu'elle soit celle qui brisera le mauvais sort... Mais Linda ne le verra pas sous cet œil...

Les personnages sont bien pensés, attachants et tous ont un rôle important dans le récit. Ils sont là afin de faire découvrir certains sentiments à Kyle, des sentiments qui lui étaient inconnus : l'amitié, le partage, l'entraide, et l'amour. L'évolution de Kyle n'est pas la seule à laquelle on assiste. Linda paraît s'ouvrir au contact de la Bête même si son père garde une certaine emprise sur elle.

La plume de l'écrivain est agréable. Il a su remanier un conte magnifique dans le New-York de nos jours tout en conservant certaines choses de l'original : la sorcière qui devient belle, la rose ou encore le miroir magique. Mais je dois avouer que les passages de chat internet ne m'ont pas convaincus. Je n'y vois pas vraiment l'intérêt... Quant à la romance, elle est mignonne. Kyle est attachant et son changement radical d'attitude nous fait espérer le meilleur pour lui ! Quant à Linda, j'apprécie que l'auteur n'en ait pas fait un canon de beauté. Son charme c'est son dévouement et sa gentillesse.

Ce fut une lecture agréable, le genre de livre qu'on lit vite... mais pas un coup de coeur !

Extrait :
" C'était bien elle. Elle est descendue à la cuisine, où il m'a semblé qu'elle rinçait une assiette et des couverts avant de les placer dans le lave-vaisselle. Je me suis retenu de le lui dire qu'elle n'avait pas à s'occuper de ça, que c'était le travail de Magda, que nous la payions pour cela. Toutefois, quand je l'ai entendue entrer dans le salon, si proche qu'elle risquait de me découvrir, je n'ai pu m'empêcher de l'avertir :
- Je suis assis dans le canapé, ai-je murmuré, tout doucement. N'ayez pas peur.
Si elle n'a pas répondu, ses yeux se sont posés sur moi. La lumière qui régnait dans la pièce était tamisée, en provenance du seul téléviseur. Pourtant, j'ai eu envie de plaquer un coussin sur ma figure, de ma cacher. Je m'en suis abstenu. Un jour ou l'autre, il faudrait bien qu'elle me voie. Kendra avait été très claire à ce sujet.
- Vous êtes descendue, ai-je enchaîné.
Elle m'a affronté en face, ses prunelles faisant la navette entre moi et la pièce.
- Vous êtes vraiment un monstre, a-t-elle lâché. Mon père... l'avait dit. J'ai cru qu'il planait. Il lui arrive de raconter n'importe quoi, sous l'emprise de la drogue. J'ai cru que... mais vous avez vraiment quelque chose d'une bête. Oh mon dieu ! (Elle a détourné les yeux). Mon Dieu ! "

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