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Comme si le corps…

Publié le 07 avril 2009 par Lapenseedemidi

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Comme si le corps...

[projections, conférences, ateliers] proposé par Peuple & Culture Marseille

Comme si le corps…

Comme si le corps était simplement donné... Omniprésent, il ne semble pouvoir être pensé que comme un tout. Pourtant, on le sent bien, il reste insaisissable : morcelé, éclaté, disjoint, il résiste à sa totalisation et ne se perçoit qu'en pointillés.

Et le cinéma, nous montre-t-il autre chose que des corps en trompe l'œil ?

Par leur approche du réel, les films de cette programmation montrent combien le corps, loin d'être donné une fois pour toutes, est en perpétuelle construction, toujours en mouvement. En ce sens, donner à voir des regards défaits de leurs certitudes, contribue à déconstruire les représentations dominantes : à travers l'émergence de nouvelles figures moins stéréotypées, moins entravées, ces films nous regardent. Et du coup, cela nous regarde! Comme si les corps impressionnés à l'écran impressionnaient à leur tour ceux des spectateurs.

Ces frontières, nous avons voulu à notre tour les laisser ouvertes par une diversité de formes cinématographiques ; une diversité de modes de diffusion et d'écoute ; par des expressions du corps à vivre dans l'écriture ou la voix, en ateliers ; par une conférence. Et puis, c'est notre souhait, entre les corps regardés, regardant et agissant, des paroles, des sons, des expériences à échanger ; des réflexions à poursuivre, ensemble.

Des adolescents de la classe moyenne américaine, dans un lycée du nord est de Philadelphie.


Eté 1970, pendant la guerre du Vietnam, dans la chaleur du Kentucky, le 16ème bataillon de l'US Army fait ses classes.

Le quotidien des détenus du pénitencier psychiatrique de Bridgewater dans le Massachusetts. Ce film a fait l'objet d'une interdiction par la censure américaine de 1967 à 1991.

de Jean-Jacques Courtine , professeur d'anthropologie culturelle à l'université Paris III-Sorbonne Nouvelle. Il est l'auteur de nombreux travaux d'anthropologie historique du corps. Co-directeur des trois ouvrages collectifs , il en a dirigé le dernier volume : Les mutations du regard - Le XXe siècle (Editions du Seuil, 2006).

Raymond Depardon filme les pensionnaires de l'institut psychiatrique de San Clemente situé sur une petite île à côté de Venise. Le film a été tourné en dix jours, pendant le carnaval de Venise, peu de temps avant la fermeture de l'hôpital.

Pamphlet cinématographique, essai filmique argumenté et documenté, montage en forme de démonstration visuelle, ce film du groupe Cinéthique analyse les handicaps dans l'histoire de leurs représentations et de leur contexte social et politique. Réalisé en liaison avec le Comité de Lutte des Handicapés et les Psychiatrisés en Lutte, revendiqué comme film militant, il nous invite à "détruire la société qui nous détruit".

Une femme prend la décision de ne pas garder son enfant. Le film alterne la séquence d'un avortement mené selon la méthode Karman - alors que cette pratique est encore illégale en France - et des images de la première manifestation de femmes en faveur de l'avortement et de la contraception qui a lieu à Paris le 20 novembre 1971.

Des militantes du MLAC d'Aix-en-Provence (Mouvement pour la Libération de l'Avortement et de la Contraception fondée en 1973) sont inculpées et jugées en mars 1977 pour exercice illégal de la médecine et pratique illégale de l'avortement. Le réalisateur observe les principes du MLAC, de la vie à la " Commune ", des méthodes alternatives d'accouchement, repoussant les limites du corps décent ou indécent. Ce documentaire-fiction est issu d'un travail collectif, chacune des protagonistes rejouant son propre rôle.

En 1991, Bill Viola assiste la même année à la mort de sa mère et à la naissance de son second fils. Ces évènements sont au centre de cette bande vidéo qui ausculte les passages de la vie à la mort, et interroge les passerelles entre un univers rationnel et les sphères de l'inconscient.

Une femme séduisante déambule devant nos yeux, chante et nous regarde, d'abord de loin. Puis, lentement, la caméra se rapproche de son corps débarrassé des ses vêtements. Dans cette scène d'une inquiétante banalité, son corps nu, recouvert de peinture, se métamorphose alors en un tableau mobile qui prend les formes d'une cosmogonie où les frontières entre le dedans et le dehors se brouillent.

Un homme "s'entretient" avec le réalisateur qui n'a conservé que les résidus de son discours : spasmes, borborygmes, déglutitions, hésitations, bruits divers du corps. Une expérience radicale et bouleversante des rapports entre continuité et discontinuité humaine.

Alors qu'il sait qu'il va mourir, et pour tenter de se mettre en paix avec lui-même, un homme gravement malade laisse enregistrer, pendant les derniers mois de sa vie, la progression de la maladie sur son corps, et les ravages qui l'accompagnent. Un film-testament difficile et impressionnant qui soulève autant de questions éthiques qu'esthétiques.

Suite à la mort de son grand-père, le réalisateur s'embarque dans une traversée de différents déserts africains en solitaire et à dos de chameau avec l'intention de défier la mort. Plongée au cœur de l'être humain et expérience inédite des limites.

Le film relate l'expérience d'Angèle de Foligno, mystique du XIIIème siècle. Il est adapté du "Livre des visions et instructions", transcription par le frère Arnaud des paroles de la jeune femme. Le corps est ici envisagé comme un point de jonction entre le langage et le sacré.

(Grande-Bretagne, 1968, 12 mn)

Ecrire est une mise en jeu du corps. Passions, pulsions et pulsations se nichent à l'insu dans le geste, et ce faisant un réel signifiant se construit et devient accessible. Mais mon corps n'a pas les mêmes idées que moi. Cette phrase de Roland Barthes, qui pourrait suggérer une totale indépendance du corps et de l'esprit, signifie plutôt qu'ils sont tous deux physiques, et différemment matériels ; que c'est le passage entre les deux que l'on devrait appeler corps ; que l'écriture à la fois en émane et y conduit.

: trouver repères et sensations pour placer son souffle et poser sa voix.

: par un travail d'écoute, de circulation du son et de recherche harmonique, explorer le rayonnement de la voix dans son propre corps, celui des autres, et l'espace autour.

Construire un "espace sonore" : créer empilements, dialogues, unissons, canons, contrepoints... pour explorer des situations musicales qui permettent de développer dans l'improvisation un discours ou une histoire sonore.

, chanteuse. Chef de chœur, fondatrice du "Chant du Voisin" et de l'ensemble vocal "le nom commun", sa pratique va des polyphonies de tradition orale, à l'improvisation et la création contemporaine.

Tarif réduit (adhérents, étudiants, chômeurs) : 5 euros

Claire Astier, Jacques Boyer, Monica Caceido-Cros, Sylvia Donis, Nisrine El Hassouni, Muriel Guigue, Samy Lalanne, Sylvie Mateo, Valentine Verne, Eric Vidal, Cathy Vivodtzev

L'Atelier de programmation, pendant 6 mois, a visionné, pensé et sélectionné des films pour élaborer collectivement cette programmation.

En partenariat avec le Polygone étoilé, La Cité Maison de théâtre, la compagnie, Radio Grenouille et l'Institut de l'Image.

Avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et du Conseil général des Bouches-du-Rhône.


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