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Exposition SHEN Jingdong et OFER à Sète

Publié le 19 juin 2015 par Idherault.tv @ebola34
Exposition SHEN Jingdong et OFER à Sète Exposition SHEN Jingdong et OFER du 26 juin au 31 juillet 2015 - Galerie Dock Sud Sète

Exposition SHEN Jingdong et OFER

L'exposition de juin 2015 " Shen Jingdong revisite le Petit Prince " se prépare. Après avoir signé l'affiche de l'opéra Le petit Prince à Pékin en 2014 pour le 50éme anniversaire de l'amitié franco-chinoise, il devait nous présenter une vingtaine de toiles et quelques sculptures, revisitant à sa manière, l'univers du Petit Prince.

Qui l'aurait dit ? L'expo a été bloquée en douane car interdite de sol français par les ayants droits de Saint Exupery.

On est dans la caricature du businessman. Extrait du Petit Prince :
Le Petit Prince : - Et à quoi cela te sert-il de posséder les étoiles ?
Le businessman : - Ça me sert à être riche. ...Quand tu as une idée le premier, tu la fais breveter : elle est à toi. Et moi je possède les étoiles, puisque jamais personne avant moi n'a songé à les posséder.
- Ça c'est vrai, dit le petit prince. Et qu'en fais-tu ?
Le businessman : - Je les gère. Je les compte et je les recompte, dit le
businessman. C'est difficile. Mais je suis un homme sérieux !
Le Petit Prince : -... Mais tu n'es pas utile aux étoiles

Antoine de Saint Exupery, si tu me regardes depuis ton étoile... Look what they done...

L'exposition est au final remaniée avec d'autres œuvres de SHEN Jingdong. Attention, Il sera présent au vernissage pour signer des dédicaces réellement collector. (Surprise).

Shen Jingdong

Shen Jingdong (沉敬东 en chinois), né en 1965 à Nankin en Chine, est un artiste contemporain chinois réputé par son travail de réinterprétation tridimensionnelle sur l'iconographie traditionnelle chinoise. Son atelier se situe à Pékin1.

En 1984, il obtient le diplôme (section beaux-arts) de la " Nanjing Xiaozhuang École Normale ", puis rejoint le " Art College de Nanjing " dont il sort diplômé en 1991. À la suite de ses longues études artistiques, il est enrôlé dans la troupe de théâtre militaire de l'Armée chinoise (Nankin). Il y fera sa carrière durant seize années jusqu'en 20072.

En 2008 son art arrivé à maturité, lui permet d'asseoir rapidement sa notoriété en Chine puis internationalement avec sa " série Héro " mettant en scène parfois même de façon décalée sous des coloris acidulés et provocateurs (bleu, jaune, rouge, ou vert) des " soldats " et autres " icônes " de la vie courante chinoise.

L'œuvre intitulée The Bugle réalisée en " 2012 " signifiant " Le Clairon " illustre parfaitement son travail, laissant à chaque observateur une liberté d'interprétation et de réflexion " intellectuelle ", " sensitive " ainsi qu'" émotionnelle ".

Les œuvres de Shen Jingdong sont collectionnées à travers le monde, notamment par Zhang Ziyi, l'actrice de Tigre et Dragon et Rush Hour 2, devenue l'une de ses plus grandes admiratrices.

OFER

Pour étayer cette expo forcément réduite, nous présenterons en avant première de la Foire de Cologne, de formidables dessins du génial Josef OFER. Que vous dire sur lui ? Qu'il est né en 1965 à Tel Aviv, qu'il est rentré aux Beaux Arts à Paris à l'âge de 17 ans, qu'il vit en Amazonie entouré de 120 chats... Mais plutôt qu'il est dans la lignée des Daumier, Goya, Piranèse, Rops, que la totalité de ses dessins ont été vendus lors du Drawing Now 2011, une de ses dernières apparitions en France.

Exposition SHEN Jingdong et OFER à Sète

Jean Pierre Barrou a écrit une vraiment très belle page sur Ofer en 2011.

LA MAISON OFER

Il y a du Goya chez Ofer. Mais me croira-t-on si je dis : cette parenté lui est assez douloureuse ?Cette douleur, elle s'annonce alors qu'il murmure : " La société, les hommes, je ne les aime pas ", d'une voix douce - nous étions à la terrasse d'un café parisien. Le maître espagnol, lui, n'aimait guère les mœurs de son temps. Il y distinguait trop de folie, d'hypocrisie, de mascarades ; né dans un village simple, il souffrait de voir la vie livrée à des barbeaux vaniteux, aux superstitions, à l'Inquisition. Sourd mais " voyant ". Ce monde l'excède : il le dit dans ses estampes, ses noirs, intitulés Caprices et ceux-ci secouent notre torpeur. En ce sens, nous partageons le point de vue de son fidèle ami Cean Bermudez lorsqu'il note que Goya " était persuadé que la censure des erreurs et des vices humains pouvait être également confiée à la peinture. " C'est l'époque des derniers ressacs du siècle des lumières avant la montée de nouveaux cauchemars qui rendront les choses plus noires. C'est ce noir qu'Ofer visite, un noir comme sorti des estampes de Goya, et, alors, sa parenté au maître espagnol émerge.De novembre 2008 date le premier ; trois cents autres vont suivre. Il livre ce qu'il a " vu ", sans rien dissimuler. D'où sortent ces squelettes truculents, effrontés qui dansent avec des femmes nues et potelées ? Ces funambules qui portent sur leurs têtes leurs malles, ou, à leur cou, leurs trousseau de clés ? Et ces crânes ouverts sur des précipices bordés de rayonnages de livres ? Et ces horloges qui ont pour aiguilles d'énormes ciseaux ? On dira de son esprit, certes, et ce sont comme des fantasmes. Mais si c'était autre chose, quelque chose de nous-mêmes, de notre façon d'être et de vivre ; et qu'au fond, Ofer aurait su saisir nos mœurs à nous, nos désordres à nous, notre propre insensibilité - c'est ce que voudrait dire ses squelettes. Et si ses femmes rient, on les sent mal dans leur peau, excentriques, excédées. Seuls surnagent des lions austères, des chats. De ces derniers, Ofer vante la noblesse. Ce cœur brûlé aime à dormir avec eux. Il en aurait aujourd'hui une centaine.Jean-Pierre Barou Galerie Dock Sud
2, quai de l'Aspirant Herber 34200 Sète

Alors, voudrait-il nous faire réfléchir sur nous-mêmes ? Il dit : " Les dessins, c'est la seule manière de développer un langage. " Il aurait - du moins momentanément - abandonné la couleur pour rendre plus clair son langage. Il dit : " La raison dans certains cas est impuissante. " Goya, lui, avait envisagé de mettre en tête de sa série des Caprices la planche n°43 : " Le sommeil de la raison produit des monstres. " Sommes-nous des monstres ? Nous ne répondrons pas, nous n'en avons pas le droit. Ofer, l'a-t-il ? Tout ce que je sais, c'est qu'il est né à Tel Aviv, en 1965, et qu'il a vécu où personne ne va.
Il avait pourtant commencé avec urbanité sa vie d'artiste. Etre un des plus jeunes élèves que l'Ecole des Beaux-arts de Paris ait jamais compté - il y entre à dix-sept ans - ça pose son homme. Mais, signe d'une prédestination, ce sont les animaux qui le fascinent, avec suffisamment de passion pour les peindre dans la splendeur de leur pelage, combattant, serpents bleus contre
tigres jaunes, et, ensuite, tableaux faits, de les exposer avec succès en Europe. Quand soudain, tel un animal sauvage et las, le voilà qui disparaît.
Ne cherchez pas l'endroit sur les cartes : il s'installe dans un " trou " perdu, de 80 âmes, sur les bords du Rio Negro, en Amazonie, à Bacabal. On y parle le portugais et on y vit comme on peut ; d'après Ofer, comme on veut. Comme il voulait, sans patrimoine à protéger, sans maison à fermer à clé, sans rapports forcés de bon voisinage. C'est alors que ses " caprices " sortent de son esprit. Il dit : " Je suis convaincu que tous ces dessins ont travaillé dans ma tête en Amazonie. "

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