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[critique] Poltergeist : c'est l'histoire d'un (re)make...

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Poltergeist : c'est l'histoire d'un (re)make...

Film d'horreur inconsistant, le remake de Poltergeist accumule les faux-pas inhérents aux productions modernes du genre. Même sans le comparer à son illustre modèle, le film de Gil Kenan ne parvient à aucun moment à instaurer un semblant d'atmosphère oppressante, la faute à une réalisation insignifiante qui enchaîne les scènes en dépit du bon sens et à un trop plein d'effets numériques grossiers. Seuls les amateurs de jump scares faciles apprécieront ce qui reste néanmoins un simple divertissement inoffensif.

Notre note est peut-être un peu basse, mais après tout, ce n'est pas le plus important ni le plus " parlant ". Car Poltergeist n'est pas un film détestable en soit. Il est juste insignifiant. Mais il s'agit du remake d' un classique, et de fait, la comparaison avec le film réalisé officiellement par Tobe Hooper et officieusement par Steven Spielberg est inévitable (toutes proportions gardées, ce n'était pas un grand film non plus) [NDLR. Vous pouvez vous en faire une idée en cliquant sur le lien.]. Et bien évidemment, à la vue du résultat on se demande encore ce qui a bien pu motiver les producteurs (bon, nous ne sommes pas naïfs hein, on parle surtout de motivations artistiques) pour mettre en chantier un tel long-métrage.

[critique] Poltergeist : c'est l'histoire d'un (re)make...

En fait, le problème de ce nouveau Poltergeist n'est pas lié à son manque évident d'ambition - le film reprend quasiment tous les passages marquants de son prédécesseur sans chercher à surprendre les spectateurs - ni à ses nombreux faux-pas, inhérents aux productions modernes du genre. Le problème vient du fait que l'on a oublié ce que l'on vient de voir dès que l'on sort de la salle de ciné. Et venant du réalisateur de l'excellent Monster House, ça déçoit encore plus. Car, et surtout en mettant à part son illustre modèle, l'on était en droit de s'attendre à un film un minimum inspiré et correctement réalisé. Or, Gil Kenan donne l'impression de ne pas s'être impliqué à 100%, sa réalisation sans éclat ne parvenant à aucun moment à instaurer un semblant d'atmosphère oppressante. Il faut dire que la courte durée du film n'aide pas non plus les spectateurs à s'attacher à des personnages peu (et mal) caractérisés. Le seul ayant un tant soit peu d'épaisseur reste le personnage incarné par Sam Rockwell, mais c'est justement parce que c'est cet acteur qui l'interprète que l'on a l'impression qu'il se distingue. Le hic, c'est que celui-ci incarne un personnage franchement agaçant.

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A ses côtés, le reste du casting paraît trop en retrait, les acteurs n'étant pas aidés il est vrai par des personnages clichés dépourvus de logique et de cohérence. L'écriture n'est donc bien évidemment pas le point fort de Poltergeist, qui pioche également ses idées un peu partout pour tenter de se mettre dans la poche le public. Le film cite ainsi régulièrement The Conjuring et , des grands succès du genre, notamment dans la dynamique qu'il tente maladroitement d'installer lors de la venue des chasseurs de fantômes. Mais n'est pas James Wan qui veut, et Gil Kenan se contente d'enchaîner les scènes en dépit du bon sens, versant continuellement dans une surenchère d'effets numériques grossiers. Clowns maléfiques, arbres animés, orages menaçants, portail interdimensionnels, apparitions fantomatiques, y a un peu de tout dans ce Poltergeist, et c'est justement cette accumulation de poncifs qui atténue l'impact du film et la tension que l'on est censé ressentir. L'on se demande même si le but du film est d'être un véritable film d'horreur. Cela ressemble plutôt à un ride de fête foraine, notamment parce qu'il est en 3D (un relief mal employé, qui aurait pu être largement plus convaincant si le réalisateur avait eu l'idée de jouer sur les déformations de l'espace, en élargissant par exemple les couloirs lors de quelques plans pour agir de manière inconsciente sur les repères spatiaux des spectateurs afin de les déstabiliser).

[critique] Poltergeist : c'est l'histoire d'un (re)make...

On retiendra deux ou trois passages assez flippants, quelques secondes à la tension palpable dans un film d'une heure et demie. Les amateurs de jump scares faciles devraient apprécier ce qui reste néanmoins un simple divertissement inoffensif.

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Poltergeist

Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist...


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