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Critique Ciné : La Résistance de l’Air, balle perdue

Publié le 24 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

La Résistance de l’Air // De Fred Grivois. Avec Reda Kateb et Ludivine Sagnier.


Pour son second long métrage, Fred Grivois a décidé de nous offrir un film sur un homme qui est en train de tout perdre et qui va voir proposer quelque chose d’assez peu commun : de tuer des gens contre de l’argent histoire d’éponger ses dettes. Le problème de ce film c’est que cette intrigue évolue un peu trop facilement et que la rencontre entre Vincent, notre héros, et cet homme qui lui propose de changer sa vie. C’est sans compter sur une introduction qui n’est en fait qu’un écran de fumée au milieu d’un film qui va prendre cette scène d’introduction à un moment donné pour donner suite à l’histoire d’un personnage en particulier. Mais alors où est-ce que La Résistance de l’Air est bon ? Dès qu’il se concentre sur Reda Kateb. Ce dernier s’est fait un nom dans le cinéma français ces dernières années et ce n’est pas pour rien. Au contraire, il est excellent dans le registre des hommes qui semblent au bord du gouffre de la vie. Je m’attendais à ce que le film puisse me surprendre à un moment donné avec son personnage mais ce dernier vaut surtout pour la prestation de l’acteur. D’ailleurs, dans le fond ce film ne raconte rien si ce n’est la vie miséreuse d’un homme qui se voit proposé une opportunité de tout changer (et pas nécessairement dans le bon sens).

Champion de tir au fusil, Vincent mène une vie tranquille entre sa femme et sa fille. Jusqu’au jour où des problèmes d’argent l’obligent à remettre en cause ses projets et menacent l’équilibre de sa famille.
Une rencontre au stand de tir avec Renaud, personnage aussi séduisant qu'énigmatique, lui promet une issue grâce à un contrat un peu particulier. Dès lors, Vincent met le doigt dans un engrenage des plus dangereux…

Rapidement, on enchaîne alors tout un tas de clichés. Le scénario ne parvient pas à faire évoluer l’histoire de la façon la plus logique qu’il soit à mon grand damne. Moi qui m’attendais à ce que La Résistance de l’Air puisse se révéler petit à petit, j’ai rapidement compris que cela ne pouvait pas aussi bien fonctionner que prévu. Car l’histoire part dans aucun véritable sens, se concentrant sur un lot de personnages sans nous en dire suffisamment pour que l’on comprenne les enjeux (certes on veut créer du mystère et peut-être même dire au spectateur que c’est à lui d’imaginer ce qui se cache derrière l’entremetteur mais non, on a envie de savoir). Car si La Résistance de l’Air avait du potentiel, c’était justement là dedans histoire de donner de l’ampleur à son récit. Car l’ampleur, ce n’est pas d’un point de vue familial non plus que l’on va la retrouver. Si le manque de ce point de vue là est simplement fait pour montrer aux spectateurs que la vie de notre héros est si éloignée de sa famille, alors c’est fait de façon ultra grossière sans vraiment parvenir à donner au spectateur l’envie d’en découvrir beaucoup plus que ça et c’est dommage.

Côté mise en scène, Fred Grivois est quelqu’un que je ne connaissais pas du tout et qui parvient à faire un travail assez honorable. Disons qu’il parvient à sortir du scénario ultra bancal quelque chose d’assez correct dans son ensemble car justement sa mise en scène permet au film de décoller. Je n’attendais rien de spécial de La Résistance de l’Air si ce n’est pour Reda Kateb. Ce dernier a tendance à bien choisir ses projets ces derniers temps. Je m’attendais donc à ce qu’il se retrouve ici dans un film avec une vraie recherche derrière tout ce que la misère peut faire faire à l’homme. On est devenu tellement dépendant à l’argent et la crise l’a transformé en denrée rare. Du coup, La Résistance de l’Air passe à côté de ces éléments qu’il aurait été intéressant d’intégrer, surtout dans un film qui se veut parfois un peu trop intelligent à mon goût alors qu’en se libérant de certaines idées (comme le championnat de tire qui alourdi le rythme alors que Pascal Demolon est l’un des meilleurs éléments de ce film) La Résistance de l’Air aurait probablement gagné en fluidité et en intelligence.

Note : 4.5/10. En bref, décevant thriller psychologique.


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