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Histoire d'une lignée de Dagenais - 1ère partie

Publié le 30 juin 2015 par Jean-François Dagenais @lesinjustices

Histoire d'une lignée Dagenais 1ère partie

Cahiers d'histoire du Sault-au-Récollet

D'où vient le nom de famille Dagenais ? Selon Narcisse-Eutrope Dionne, il s'inspire de la ville d'Agen dans le département de Lot-et-Garonne, au sud-est de Bordeaux, ou de l'Agenais dans le comté de Guyenne.

Il dériverait du verbe agener : gêner, incommoder. Gérard Lebel avance une autre hypothèse : le patronyme Dagenais ferait allusion au cavalier d'un cheval de petite taille originaire d'Espagne, ou au genêt, un arbrisseau à fleurs jaunes poussant dans les terrains vagues.

L'ancêtre signait Dagenez ; notaires et recenseurs écrivaient Dagenest. Au fil des ans, le patronyme prend plusieurs formes : Dagenai, Dagenay, Dagenè, Dagenes, Dagenets, Dagenet, ou Dagenez. Le surnoml Lépine, porté parfois par notre pionnier, rappellerait les aiguilles dont se servaient D'Agenais, les tailleurs.

Histoire d'une lignée Dagenais 1ère partie


Plusieurs Dagenais s'illustrèrent au Canada : signalons Pierre (géographe), Gérard (linguiste) et André (philosophe).

Lors de son mariage en 1665, Pierre Dagenais se dit originaire de la paroisse Saint-sauveur de La Rochelle. Aujourd'hui peuplé de 82 000 âmes, ce port de pêche sur l'Allantique, en face de l'île de Ré, se trouve à 290 milles au sud-ouest de Paris, par l'autoroute A-10 et la route N-11.

Les immenses tours Saint-Nicolas et de la Chaîne, érigées au XIVe siècle, protègent son port de forme circulaire, souvent ensablé. Une lourde chaîne de fer tendue entre les deux en contrôlait l'accès. Les tours de la La nterne (ou des Quatre Sergents) et de la Grosse Horloge se trouvent plus loin.

Chef-lieu du départemenr de la Charente-Maritime et jadis capitale de l'ancienne province d'Aunis, l'endroit devient un haut-lieu des guerres de religion. Le calvinisme y prospéra. En 1628, le cardinal de Richelieu, figure de proue de la Contre-Réforme, put forcer les remparts érigés par les huguenots (protestants).

À la fin du XVIIe siècle, La Rochelle constitue un important port d'embarquement pour la Nouvelle-France et l'Acadie. De cet endroit se firent de nombreux armements et engagements pour le Nouveau Monde.

Il exporte vers les Antilles vins, céréales, eaux-de-vie, sel et autres marchandises ; il importe des fourrures canadiennes. Grâce aux précieux travaux du franciscain Archange Godbout dans l'état civil et les minutiers des notaires rochelais, nous en connaissons davantage sur les promoteurs du peuplement de la colonie naissante : Antoine Cheffault de la Renardière, Pierre Le Gardeur de Repentigny et Noël Juchereau.

Plusieurs marchands s'enrôlent dans la Compagnie de la Nouvelle-France ; citons Olivier Le Tardil, François Perron, Jean Bourdon et Pierre Dagenais. Des illustrations d'époque nous montrent le port et le genre de bateaux sur Iesquels voyagèrent nos ancêtres.


Outre la cathédrale dédiée à saint-Louis, la ville compte plusieurs églises : Saint-Jean-hors-les Murs, Sainte-Marguerite, Notre-Dame-de-Cogne, Saint-Barthélemi et Saint-Sauveur. La collaboration de l'Institut francophone de généalogie et d'histoire permit de retracer l'acte de baptême de Pierre Dagenais, un document absolument inédit au Canada.

Le 17 septembre 1634, Monsieur Robert, curé de Sainte-Marguerite, baptise le fils de Renaud (la prononciation déformée en fera un Arnaud) Dagenais et d'Andrée Poulet en présence du parrain Pierre Couvaige (ou Convaige), sieur de la Tour, sergent royal, et de la maraine Françoise Rabie.

Pierre Dagenais vécut son enfance sur le territoire de la paroisse Saint-Sauveur, établie sur le quai Maubec, longeant le canal de Marans. Son clocher date du XVe siècle. Une crypre sous l'église de style gothique servait jadis aux assemblées clandestines des Réformés, avant l'édit de Nantes sur la liberté de culte et après sa révocation.

Vers 1661, Pierre Dagenais, marchand rochelais, décide de tenter sa chance dans un continent neuf et plein de promesses, loin de la vieille Europe en proie à des guerres et des famines périodiques. Seul Dagenais à immigrer en Nouvelle-France, et il signait Dagenez.

Venant comme volontaire, car son nom n'apparaît pas dans les listes d'engagés (pour 36 mois habituellement) partant de La Rochelle, il devait posséder assez d'argent pour payer son droit de passage et arriver au Canada sans l'aide d'un passeur ou agent d'engagement (comme Robert Giffard, de Mortagne-au-Perche).

À cette époque, les habitants de Ville-Marie, sous la menace constante des Iroquois, s'unissent par escouade de sept personnes chacune sous la direction d'un caporal, mise au nombre de la garnison.

La première mention du nom de Pierre Dagenais dans un acte notarié remonte au 29 octobre 1663 dans le minutier de Bénigne Basset. Pierre Dagenais, de l'île de Montréal, baille pour un an à Olivier Charbonneau, du même lieu (et plus tard le premier habitant de l'île Jésus), les deux arpents défrichés depuis deux ans sur une concession louée de Laurent Archambault. Il recevra en guise de paiement 12 minots de blé froment, à la Saint-Michel 1664.

Le paraphe de Pierre Dagenais apparaît au bas de l'acte. Selon Gérard Lebel, ce document prouve trois choses : l'arrivée de Pierre avant l'automne 1661 ; son premier métier, cultivateur ; et son établissement temporaire dans la campagne entourant Ville-Marie sur le côteau Saint-Louis (aujourd'hui entre les rues Parthenais et Delorimier), entre ses voisins Urbain Jetté et Marie Pournin, veuve de Jacques Testard dit Laforest.

Ne terminant pas lui-même la dernière année de son bail, Pierre construit une maison sur une part de terre concédée verbalement par Gabriel Souart, supérieur des Sulpiciens. Recouverte de planches avec chambre basse, grenier et cheminée, elle voisine celles de Mchel Moreau et de Claude Desjardins dit Charbonnier.



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