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Bergen – Stavanger : Norvège 3

Par Aurealisations

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Aurélie en mode Vous parlez français ??

(Ça se lit tout seul, vous allez voir)

Suite à notre époustouflant voyage en train, nous sommes enfin arrivées à Bergen. Alors Bergen, c’est joli mais c’est petit. Et là encore on a droit à un classique norvégien : de charmants petits groupements de maisons colorées et, en arrière fond, des bâtiments gris de type très industriels. Je ne sais pas si c’est le pays qui a dû mal à préserver une harmonie niveau patrimoine architectural pourtant bien existant ou si c’est moi qui ne sait pas apprécier le mélange des genres mais, dans chaque ville, le côté typique se fait percuté par d’immenses bâtiments cimentés ou en briques faisant penser à un paysage de dystopie, voire à de sombres périodes de l’Histoire… Pas de photo à l’appui. Je n’ai pas eu la présence d’esprit de prendre un cliché de ces discordances flagrantes, juste de m’en étonner grandement…

Ne dérogeant pas à la règle, l’auberge de jeunesse est sympa niveau déco et services mais bien grande et donc l’ambiance n’y est pas des plus chaleureuses. Qu’à cela ne tienne, nous avions la ville à visiter. Le centre-ville est à l’image de celui d’Oslo et de Stavanger : pas tellement dépaysant pour des touristes européens. Mais le port et le vieux quartier de Bryggen nous offrent la pointe de charme local que nous sommes venues chercher.

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La surprise en Norvège, c’est que nous avons croisé/entendu du français/Français presque tous les jours : la fille du McDo de Bergen qui s’adresse à nous en français, les chansons dans les magasins (Indila, Zaz, Edith Piaf…), dans le car vers Oslo, le bateau de croisière qui a justement déversé plus de 200 touristes français dans le port de Bergen au moment même ou nous jouions les touristes japonais, le Palais des thés ou encore… L’Occitane en Provence. La Norvège compte son lot de français et de Français même si ce n’est pas vraiment ce à quoi on pourrait s’attendre dans un pays nordique à l’identité bien marquée. Adepte professionnelle des langues étrangères, je ne pouvais me raccrocher à aucun phonème connu mais cette profusion de langue maternelle ne m’a malgré tout pas aidée pas à me sentir dépaysée tout de suite tout de suite… Le plus drôle là-dedans, c’est qu’après discussion avec quelques locaux, les nordiques nous avouent admirer la France pour… notre système éducatif. C’est le monde à l’envers… !

Le port de Vagen abrite beaucoup de magasins pour touristes. Si vous avez des souvenirs à acheter, c’est là-bas. Dans les autres villes, l’offre est présente mais plus restreinte. Les tenanciers de boutiques pour touristes rivalisent d’ailleurs de compétences multi-linguistiques. J’ai entendu l’une des propriétaires passer du français à l’espagnol, à l’anglais et au norvégien en l’espace d’une minute. De quoi me faire pâlir…

Le vieux quartier de Bryggen s’étale sur une colline et est désormais protégé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ça grimpe sec sur un sol mouillé. La montée est raide et une fois en haut, nous apercevons toute la ville derrière les arbres. Pendant la descente, une question me taraude… Comment font-ils par temps de gel pour redescendre en ville ? Parce que, c’est sûr, il doit bien geler ici ! Serions-nous tombées sur 13 000 m² de freelances/adeptes du travail à la maison ??

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Le lendemain après-midi, après de nouvelles visites et ballades dans la ville, nous prenons le car pour Stavanger. Encore une fois, l’idée de devoir faire 5h de car ne me plaît pas des masses. Entre la fatigue, mon mal des transports intermittent et la durée du trajet, je sentais le tiercé gagnant arriver (et le voyage le plus long nous attendait encore après…). Mais non. Encore des paysages magnifiques qui défilent derrière la vitre, des photos en pagaille, de la place (pas grand monde dans ce car régional qui a dû s’arrêter une trentaine de fois) et… une MÉGA surprise (deux en l’occurrence).

Après avoir repris une dizaine de photos et avoir répété (yet again) « C’est magnifique. C’est magnifique. » en boucle, je me suis endormie. Pour me réveiller 20 minutes plus tard, car je sentais bien que le car ne bougeait plus. Je regarde par la vitre du conducteur qui parle en norvégien et je ne comprends pas un traitre mot. Même quand il parle en anglais, je dois tendre l’oreille pour distinguer un mot connu (et le problème ne vient pas de mon tympan anglophone, je précise pour ceux qui ne me connaîtraient pas bien). Et là, je vois un énorme ferry arriver vers nous. « Sarah !! Regarde !! T’as vu le ferrry là ! C’est top ! Il va passer devant nous !! ». Mais le ferry ne passe pas devant nous. Il s’arrête devant nous. « Non, Aurélie, on va monter dedans ! Il vient de le dire. » « Pardon ??? ». « Oui, on a 30 minutes de libre pour descendre et faire ce qu’on veut ».

Comment vous dire… ? C’est un peu le 14 juillet dans ma tête. Genre, quand tu sais pas que c’est le 14 juillet. — > Quoi ? Y’a fête nationale aujourd’hui ?? C’est férié ?? Y’a des feux d’artifices ?? On va manger une glace ??

Bref, tout ça pour vous dire que j’étais comme je suis rarement : une gamine ravie qui saute sur un trampoline et ne peut s’empêcher de sourire. Parce que les fjords et les îles, on ne devait les faire que le lendemain, lors de la croisière de 3h prévue à cette effet. Alors, je monte sur le pont, saucissonnée dans mon K-way, la polaire en dessous, le bonnet dans la capuche. Il fait froid, il vente, il pleut et, avec la vitesse du bateau et du vent, les gouttes se transforment en balles sifflantes qui vous cognent le front et vous heurte les oreilles par répercussion sonore sur le tissu imperméable de la capuche. Rien-à-faire. Je-m’en-tape-complètement. Je me tiens à la barre et je m’imprègne du paysage. Grandiose. Nature.

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Même si j’ai les yeux qui pleurent, les mains gelées et mon nez aussi rouge qu’une pièce de bœuf crue en retournant dans le car auprès du conducteur qui ressemble à un vieux loup de mer avec des yeux d’un bleu inimaginable, je suis dans une carte postale. Je VIS la carte postale. C’est pour ça que je suis venue. Pour ça.

Je vous laisse avec une photo insolite.

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La route du Paradis, c’est par là. Mais, surtout, n’y allez pas trop vite.

Dans le prochain épisode : la route du paradis mène forcément à… Dieu.  Hé oui, je pense avoir trouvé l’une de ses planques.



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