Magazine Société

Airbus Group tout azimut

Publié le 08 juillet 2015 par Toulouseweb

Il y a quelques années nous aurions pu faire le męme titre avec Boeing. Aujourd’hui c’est au tour d’Airbus. Mais il semble qu’il y ait une différence majeure dans la stratégie d’Airbus par rapport ŕ celle adoptée il n’y a pas si longtemps par celui qui a détenu la pôle position du marché depuis l’origine de l’aviation commerciale.
Alors que Boeing a délégué une partie non négligeable de ses activités ŕ des partenaires pour ne pas utiliser ce terme de sous-traitants que certains jugent discriminatoires, Airbus s’associe. Et ne laisse pas l’entičre responsabilité de pans entiers du développement de ses avions ŕ des entités indépendantes.
On en avait vu les prémices en mai lorsque Tom Enders le patron d’Airbus Group avait proclamé qu’il adhérait au Ť Make in India ť. On savait déjŕ que le groupe dans ses activités civiles, en bref Ť Airbus ť, avait déjŕ opté pour cette philosophie. Elle a d’ailleurs déjŕ donné naissance ŕ Airbus Tianjin, une coentreprise pilotée par Airbus qu’il détient aux côtés de Tianjin Free Trade Zone Investment Company Ltd. (TJFTZ) et d’AVIC (Aviation Industry Corporation of China), et ŕ Airbus Mobile aux Etats-Unis (qu’il détient ŕ 100 %) et qui sera inaugurée le 14 septembre prochain. Chacune de ces chaînes d’assemblage final a une capacité ŕ assembler 4 Airbus A320 par mois. Elles sont calquées sur celle d’Hambourg, principal site d’assemblage de cette famille d’appareils qui compte l’A318, l’A319, l’A320 et l’A321 et leurs versions ACJ et qui voient arriver la nouvelle version remotorisée ŕ laquelle est donc adjoint le sigle neo pour new engine option.
Airbus, l’avionneur, a mené depuis des années une politique, une stratégie industrielle dirais-je, qui ŕ l’origine avait pour objectif de faire partager les coűts de développement et de production ŕ des partenaires, mais il a toujours cherché ŕ conserver un certain regard sur sa production. Ainsi, alors męme que l’ancien patron du groupe Airbus avait lancé la scission d’unités industrielles européennes afin qu’elles acquičrent leur totale indépendance, on constate aujourd’hui que mis ŕ part une unité en Angleterre cédée ŕ GKN Aerospace et une en France cédée ŕ Daher qui en début d’année a choisit de faire disparaître le nom de Socata, les autres entités créées sont pour l’heure restées au sein du groupe. Il s’agit de Premium Aerotec en Allemagne qui s’est construit autour des usines d’Airbus ŕ Nordenham, Varel et une partie de celles d’Augsbourg et de ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui Stelia qui depuis le début 2015 associe Aerolia (les ex unités d’Airbus ŕ Méaulte, une de ses unités de St-Nazaire et une partie de son bureau d’études ŕ Toulouse) et Sogerma (ŕ Bordeaux et ŕ Rochefort). On peut évidemment penser que ceci est une des étapes vers une consolidation plus poussée du secteur des aérostructures. Mais pour l’heure, Airbus garde un œil attentif sur ces entités, soucieux de mener ŕ bien la montée en cadence de production des avions de la famille A350 XWB ainsi que celle des monocouloirs qui transite des A320ceo vers les A320neo.
Concernant toujours l’avionneur Airbus, celui-ci négocie actuellement avec la Chine la construction d’une ligne d’aménagement intérieur et d’un centre de livraison d’Airbus A330. Ce qui se fera avec les partenaires traditionnels de l’avionneur européen au sein de la chaîne existante ŕ Tianjin. Et cela ŕ la suite de la confirmation la semaine derničre ŕ Toulouse de l’acquisition ferme de 45 appareils de ce type une intention de commande assortie d’une option pour 30 autres exemplaires. Un projet qui n’attendait que cette commande pour revenir sur le devant de la scčne. Et donc ŕ chaque fois qu’Airbus s’implante ailleurs que dans ses pays européens d’origine on constate qu’il le fait par un partenariat dont il maîtrise le pilotage.
Et l’on peut constater que Tom Enders, le patron d’Airbus Group œuvre pour que le groupe qu’il dirige poursuive dans cette voie. Il n’y a pas si longtemps en mai dernier, c’est avec le groupe indien Tata que sa division Airbus Defense & Space a signé un accord afin qu’aprčs qu’un lot de 16 appareils C295 soit livré sur étagčre ŕ l’Inde, que 40 autres appareils soient assemblés par Tata Advanced Systems dans son usine d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde, au moyen d’un transfert de technologie.
En ce début de mois de juillet, une missive de l’agence Bloomberg nous informe qu’il a rencontré le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung ŕ Hanoi et qu’ils ont évoqué la possibilité de créer une unité de production de pičces d’Airbus au Vietnam. Ce pays a passé pour 9,8 milliards de dollars de commande ŕ l’avionneur Airbus en moins de deux ans. Lŕ ce ne serait donc plus une stratégie de gagnant-gagnant que de donnant-donnant. Et en plus ce pourrait ętre aussi un moyen d’accroître les capacités de production d’Airbus qui doit augmenter ses cadences de production. Mais les discussions en cours-ou ébauchées au Vietnam, ne concernent pas uniquement l’avionneur commercial Airbus. Cela concerne toutes les divisions d’Airbus Group : les hélicoptčres, la défense et l’espace.
Et lorsqu’on pense ŕ Airbus Group qui est sur tous les fronts, on ne peut que penser ŕ Airbus Helicopters qui vient de signer un accord de partenariat avec l’Indien Mahindra Defence dans le but de produire des hélicoptčres en Inde afin de répondre aux besoins du pays. Un pays difficile ŕ aborder et qui a déjŕ remis maintes fois en question depuis une dizaine d’années son appel d’offres pour des hélicoptčres de reconnaissance et de surveillance. Il pourrait s’agir de quelque 200 appareils tandis que le pays a aussi un cruel besoin d’hélicoptčres multirôles (plus de 120 machines) et d’un certain nombre d’hélicoptčres destinés ŕ remplacer des Alouette III vieillissantes.
Et ce n’est pas tout car quelques mois avant, Airbus Helicopters avait signé un accord qualifié d’historique avec la Chine aux termes duquel sur les 20 prochaines années, le biturbine EC175 produit ŕ Marignane incorporera des équipements produits par le Chinois Avicopter, tandis que sa variante chinoise, l’AC352 sera produite ŕ Harbin dans le nord-est du pays.
Nicole Beauclair pour Aeromorning

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toulouseweb 7297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine