White Hinterland : Phylactery Factory

Ce blog a jusqu'ici fait la part belle au blues, au rock, à l'électro, au rap, à la pop, un tantinet au métal (abordé plus en profondeur d'ici quelques chroniques), il est temps de visiter une des innombrables facettes du jazz avant de partir vers de nouveaux horizons musicaux. Cette semaine, focus sur l'album de White Hinterland, formation du Massachusetts menée par la voix esthète de Casey Dienel ayant déjà publié un opus sous son nom, passé injustement inaperçu en 2006 (Wind-Up Canary). Casey Dienel, une chanteuse à voix plus proche de Joanna Newsom (auteur de l'excellent album "Ys" en 2006) que des sonorités plus consensuelles de Norah Jones ou Katie Melua. Chanteuse à voix certes, mais au songwriting mélodique mêlant douceur acide et inquiétude, maniant avec dextérité une collection de clavier en lien avec les ambiances proposées, s'appuyant sur 9 musiciens de haute volée. Un savant mélange de pop, post rock en sourdine sur des bases jazzy soutenant une voix sans maniérisme rendent l'univers de Phylactery Factory unique et bouleversant. Casey nous surprend par ses choix malicieux de composition et d'arrangements, des jeux de contre-basse en passant par les claviers variés jusqu'au duo ukulélé trompette bouchée, chaque morceau interpelle l'auditeur sans pour autant rompre l'unité cohérente de l'ensemble. Ce disque est une succession de chansons hors d'âge aux saveurs exquises et parfois angoissantes, nous enchantant de bout en bout. Si cette formation se fait mieux connaître que le premier effort de Casey Dienel, White Hinterland devrait rallier un public plus large à sa cause... ce serait mérité. www.whitehinterland.com www.myspace.com/caseydienel