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La Folie : 10 à 20 familles roms expulsées de leur camp à Bobigny…

Publié le 21 juillet 2015 par Asse @ass69014555

C'était aujourd'hui... Imaginez ce qui se passe dans la tête de ce gamin qui voit s'écrouler, au sens propre, ce qui constituait pour lui son domicile jusqu'à aujourd'hui... Imaginez ce qui se passe dans la tête de ceux qui sont ce soir sur le trottoir... Imaginez ce que cela représente de devoir laisser derrière soi tout ce qui n'est pas indispensable, tout ce qu'on ne peut porter... C'est La Folie, à Bobigny !

Selon le journal Libération, comme l'oblige la circulaire de 2012, qui prévoit l'accompagnement des familles roms, un diagnostic social a été effectué avant le démantèlement mais " il n'a pas pu être mis en œuvre complètement car deux agents ont été agressés sur le terrain ", affirme le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli.

En l'absence de proposition de relogement pour ces familles, des représentants de la Direction régionale et interdépartementale pour l'hébergement et le logement (Drihl) étaient présents pour " proposer des solutions d'urgence aux plus vulnérables ", a-t-il ajouté.

Des solutions de quel type ? Pour combien de temps ? Nul ne sait... Mais chacun imagine le pire car on sait bien ce qu'ont donné les propositions précédentes...

Ce camp est le 44e à être évacué en Seine-Saint-Denis depuis le début de l'année. Le département, où se trouvaient 143 camps en 2013, en compte aujourd'hui 46 pour 2 400 Roms, selon la préfecture. Près de 4 000 Roms ont été évacués de 37 campements ou lieux de vie par les autorités en France, soit en moyenne 150 par semaine, durant le premier semestre 2015, selon la Ligue des droits de l'Homme (LDH).

Le Monde

Une cinquantaine de Roms, majoritairement bulgares, ont été évacués dans le calme, mardi 21 juillet en milieu de matinée, d'un campement installé illégalement depuis 2011 sur un terrain privé de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a constaté une journaliste de l'AFP.

Les forces de l'ordre sont arrivées vers 10 h 30 dans ce camp dit de " La Folie ", à l'entrée de Bobigny, propriété de la société d'économie mixte (SEM) Séquano, et sous le coup d'une décision de justice ordonnant l'expulsion. Installé depuis 2011 et dans un grand état de délabrement et d'insalubrité, ce campement a accueilli jusqu'à 200 personnes, notamment après l'évacuation du camp emblématique des Coquetiers, en octobre 2014.

Environ cinquante personnes, entourées de représentants d'associations de défense des Roms, étaient présentes mardi matin sur le site. Selon Véronique, une enseignante de l'école Marie-Curie, où sont scolarisés de nombreux enfants Roms à Bobigny, la situation de ces migrants est dramatique.

" Des parents sont revenus à Bobigny car l'école, c'est un point important. Ce camp n'était pas le plus sûr, beaucoup disaient qu'il y avait une mauvaise ambiance et faisaient tout pour partir. Ceux qui restent sont les situations les plus désespérées. "

Assises sur le trottoir, avec poussettes, valises et sacs remplis d'effets personnels, les familles expulsées, " entre 10 et 20 ", selon l'association Les enfants du canal, ont regardé la pelleteuse procéder à la destruction du terrain, voué à accueillir des logements et des commerces.

4 000 Roms évacués depuis janvier

Comme l'oblige la circulaire de 2012, qui prévoit l'accompagnement des familles roms, un diagnostic social a été effectué avant le démantèlement, mais " il n'a pas pu être mis en œuvre complètement car deux agents ont été agressés sur le terrain ", a expliqué sur place le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli. En l'absence de proposition de relogement pour ces familles, des représentants de la direction régionale et interdépartementale pour l'hébergement et le logement (Drihl) étaient présents pour proposer des solutions d'urgence aux plus vulnérables.

Ce camp est le 44 e à être évacué en Seine-Saint-Denis depuis le début de l'année. Le département, où se trouvaient 143 camps en 2013, en compte aujourd'hui 46 pour 2 400 Roms, selon la préfecture. Près de 4 000 Roms ont été évacués de 37 campements ou lieux de vie par les autorités en France, soit en moyenne 150 par semaine, durant le premier semestre 2015, selon la Ligue des droits de l'homme (LDH).

Communiqué de presse
Aline Archimbaud
Sénatrice écologiste de Seine-Saint-Denis

Campement rom de Bobigny : il est nécessaire de mettre en place des mesures d'urgence Aline Archimbaud, Sénatrice de Seine-Saint-Denis, tient à exprimer sa vive préoccupation devant la reprise des évacuations de campements roms en Seine-Saint-Denis.
Une menace d'évacuation plane en effet sur les occupants du terrain situé à la Folie à Bobigny ; celle-ci pourrait intervenir dès mardi 21 juillet au matin, et priverait de nombreuses familles d'un abri. Parmi elles, 18 familles seraient originaires du campement du Pont de Bondy évacué en 2012, d'autres du campement des Coquetiers, évacué l'année dernière. Ainsi, les occupants de ce terrain viendraient s'ajouter aux quelques 2500 autres personnes évacuées des campements au premier semestre 2015 en Îlede-France, sans qu'aucune solution globale ne soit apportée. Ces familles seraient dès demain livrées à elles-mêmes, sans abri, ce qui n'aurait pour autre effet que d'accentuer la précarité dans laquelle elles se trouvent, notamment les jeunes enfants, les personnes âgées, et les malades.
Par ailleurs, ces évacuations nuisent au processus d'intégration dans lequel beaucoup de familles s'engagent, soutenues en cela par des associations et des personnes solidaires, via notamment la
scolarisation des enfants. Des enfants vivant sur le campement de la Folie fréquentent ainsi les écoles Marie Curie, Pasteur, et Victor Hugo, de la Ville de Bobigny.
Aline Archimbaud en appelle donc une nouvelle fois aux pouvoirs publics afin qu'ils garantissent l'application des dispositifs énoncés par la circulaire gouvernementale du 26 août 2012 relative " à l'anticipation et à l'accompagnement des opérations d'évacuation " de ces campements, permettant de trouver des solutions d'accueil et d'hébergement dignes, en cohérence avec les principes de notre République.
Dans l'immédiat, et dans l'urgence, elle demande aux pouvoirs publics que soient appliquées les dispositions existantes en matière d'hébergement d'urgence pour " toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale ", lui permettant " dans des conditions d'accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l'hygiène " (article L345-2-2 du code de l'action sociale et des familles).


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