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Erwin Schrott and friends: Cuba amiga au Festival d´opéra de Munich

Publié le 24 juillet 2015 par Luc-Henri Roger @munichandco

Erwin Schrott and friends: Cuba amiga au Festival d´opéra de Munich
Erwinn Schrott a offert au public du Festival d´opéra munichois une soirée hors des sentiers battus en proposant un programme de chansons latino-américaines dans lequel, avec ses invités, il revisitait une série de chansons connues telles Besame mucho ou Quizás, quizás, quizás. Le chanteur a déjà montré sa passion de la chanson latino avec son concert ROJOTANGO assorti d´un CD  homonyme pour lequel il a remporté un prix Echo Klassik.
Au programme de cette soirée intitulée CUBA AMIGA, une série de chansons en hommage au maître du tango argentin Carlos Gardel, qui est considéré comme le tanguero le plus important de la première moitié du 20ème siècle. Carlos Gardel est décédé prématurément dans un accident d´avion à Medellin, lors d´une tournée en Amérique du Sud, il y a exactement 80 ans, le 24 juin 1935. Carlos Gardel tourna dans de nombreux films à succès, dont les scénarios étaient pour lui prétexte à chanter. Après sa tournée colombienne, il devait assister à la première de son dernier film, El día que me quieras, dont il avait souhaité qu´elle ait lieu à La Havane, à la fin de sa tournée sud-américaine. La première eut lieu sans lui. Dans Cuba amiga, Erwinn Schrott a composé un programme métaphorique inspiré par la musique et le dernier périple de Carlos Gardel en Amérique du Sud.
Le baryton apparaît en scène vêtu d ´un costume blanc ajusté à son élégante silhouette athlétique et coiffé d´un fédora blanc lui aussi. D´emblée, il séduit le public par son énorme charisme fait de talent, de charme, de sensualité et de générosité. Il s´est entouré d´un double orchestre de trente musiciens de grande qualité, un orchestre latino avec son accordéon (extraordinaire Claudio Constantini), ses guitares, son piano (brillantissime Pepe Rivero), ses percussions et ses contrebasses, et un orchestre classique de cordes, une composition orchestrale qui souligne la double appartenance du chanteur au monde de l´opéra et de la chanson sud-américaine. Le concert commence avec une chanson de Gardel, El día que me quieras. Les chansons sont réarrangées avec de beaux moments d´orchestration , mais aussi pour que le talent et la puissance vocale du chanteur d´opéra puissent s´y exprimer. Le chanteur utilise son incomparable technique de grand baryton d´opéra pour interpréter les chants aux rythmes de tango, de samba, de salsa, de rumba ou de boléro et pour nous communiquer sa passion et sa joie de vivre.

Erwin Schrott and friends: Cuba amiga au Festival d´opéra de Munich

Erwin Schrott et Don Jose Feliciano.
Crédit photographique: Thommy Mardo


Pour animer la soirée, il a invité des amis artistes à se produire dans son show. Et les plus grands sont venus, avec en invité surprise pour le public le grand, l´incommensurable Don Jose Feliciano, le chanteur et guitariste aveugle originaire de Porto Rico qui, s´il ne voit pas avec ses yeux  de chair, voit avec les yeux du coeur et de l´ âme. Jose Feliciano chante en solo ou duo avec Erwin Schrott et nous donne sa fabuleuse version pour guitare de Malagueña, un moment de bonheur intense et pur. On sent un immense courant amical passer entre les deux artistes. On entendra aussi la chanteuse de jazz Deborah Lee, dans Acercáte más,  ainsi que Kritine Opolais, actuellement à Munich pour la reprise de Manon Lescaut, qui chante un duo en espagnol avec Erwin Schrott. Erwinn Schrott a également invité un jeune pianiste, un prodige de 14 ans, Michael Häringer, qui interprète avec une grande tendresse un Prélude de Chopin et, plus tard, avec puissance, fougue et passion El manisero de Moises Simon. Erwin Schrott aura aussi la fierté de chanter avec sa propre fille,la chanteuse Iara Schrott. Pour le final, Jose Feliciano donnera un incroyable  Hasta siempre, le chant révolutionnaire de Carlos Manuel Puebla écrit à  la gloire de Che Guevarra. Le très communicatif Erwin Schrott , qui scande la mesure à l´aide d´un racloir (une espèce de güiro) parviendra à faire participer le public qui tapera dans ses mains à la mesure et finira par chanter avec les deux chanteurs le premier vers du refrain, "Aqui se queda la clara". Sourire en coin, on peut se demander si le public aux anges de cette soirée mémorable avait bien conscience de la chanson qu´il était en train de scander et de psalmodier. Mais il est aussi vrai que la soirée était surtout placée sous le triple signe du talent, de la passion et de la générosité!

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