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[critique] l'Extravagant Docteur Dolittle

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] l'Extravagant Docteur Dolittle

Le 1er septembre 2015 ressortira en DVD ce grand classique du cinéma familial hollywoodien, beaucoup plus connu et respecté outre-Atlantique de par la notoriété des vingt romans qui ont durablement ancré le personnage du Docteur Dolittle, philanthrope excentrique capable de parler aux animaux, dans la culture anglo-saxonne.

[critique] l'Extravagant Docteur Dolittle

La version de Richard Fleischer vous propose ainsi près de deux heures et demie d'une véritable comédie musicale qui détonne un peu, car on est loin des fastes et décors des scènes de Broadway. Le ton est donné dès l'introduction, sur un panneau fixe avec en bande son de la musique sirupeuse, avant un générique animé aux agréables graphismes : mais il faut bien attendre 5 minutes pour voir le premier plan du film ! Rebelote pendant l'entracte, qui permet astucieusement le changement de couche. Cet entracte est d'ailleurs un jalon fort utile dans l'appréciation du film : une première partie longuette, souvent poussive, où l'on s'étend sur des dialogues préparant à la mise en relation avec le fameux Docteur miracle. Quasiment une chanson par séquence, dans des décors champêtres ou l'intérieur de la retraite de Dolittle, dans laquelle vivent de nombreuses espèces animales, dont un perroquet secrétaire et un chimpanzé majordome. On y trouvera un Rex Harrison très loin du personnage qu'il interprétait dans Cléopâtre, mais plein de verve et capable de vous persuader avec un flegme très british qu'il est effectivement en train de converser avec des poissons. Il a cette allure distinguée qu'on lui connaissait dans My fair Lady.

Cette première partie est d'ailleurs celle de la mise en place des personnages, dont celui de Samantha Eggar qui tombera (forcément) amoureuse d'un homme incapable de reconnaître ce sentiment. On y découvrira aussi un Richard Attenborough assez truculent en patron de cirque. On notera le souci de Fleischer qui essaie de rendre crédible certains animaux extravagants, comme l'inénarrable Pushmi-Pullmi (u n lama à deux têtes), mais pas toujours de façon convaincante.

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La suite est plus enlevée, avec l'arrestation puis l'évasion du Docteur, qui partira sur les mers à l'aventure : on y croisera une île flottante, une baleine semblable au Monstro de Pinocchio, un couple d'otaries reconnaissantes, une tribu de sauvages descendant de Shakespeare... On n'est pas si éloigné des loufoqueries de Münchhausen et les dialogues acquièrent même une certaine malice.

Au final, un film un peu long, trop empesé par des chansons pas toujours agréables, mais également entraînant et joyeux dans sa dernière partie et qui vaut surtout par sa mise en images, signée d'un grand des studios (Robert Surtees a été le chef opérateur des plus grands films, de Ben-Hur à l'Arnaque en passant par Un été 42, la Kermesse des aigles, Quo Vadis ! ou Mogambo. Les effets spéciaux valurent un Oscar à L. B. Abbott mais ils semblent bien ternes aujourd'hui : on est loin des standards des superproductions actuelles tout en trouvant des parallèles dans les éléments du script (de la bonne humeur, une quête merveilleuse, des personnages truculents). Ca plaira aux plus jeunes (sauf sans doute à ceux qui connaissent la version avec Eddie Murphy, tellement moins savoureuse) comme aux nostalgiques d'un certain Age d'Or.

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Plusieurs éditions (dont une Fox et une Open) existent en zone 2, et on attend un master capable de booster les couleurs chatoyantes du master original et rendre son éclat nacré à l'extraordinaire coquille de l'escargot géant...

[critique] l'Extravagant Docteur Dolittle

Doctor Dolittle

Richard Fleischer

Dans un petit village côtier britannique vit le Docteur Dolittle, un philanthrope qui paradoxalement préfère s'occuper des animaux que se mêler à la société humaine. C'est qu'en plus d'avoir une patience infinie et un optimisme débordant, il a le don de communiquer avec les animaux. Son grand rêve est de trouver le légendaire escargot rose géant des mers...


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