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Critiques Séries : True Detective. Saison 2. Episode 6.

Publié le 27 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

True Detective // Saison 2. Episode 6. Church in Ruins.


L’épisode précédent était une façon de démarrer enfin la saison et de rebooter la saison. C’était quelque chose que True Detective avait déjà fait l’an dernier avec l’épisode 6 sauf que les premiers épisodes permettaient de faire monter la pression crescendo. Cette année, je n’ai pas nécessairement été convaincu par la saison 2 de True Detective et pourtant, j’ai aussi envie de comprendre ce que certains voient en cette saison de si brillant. Car oui, il y en a quelques uns qui défendent cette série bec et ongle cette année. J’ai suivi l’analyse de deux journalistes séries sur l’épisode précédent et j’ai compris quelque chose. J’ai même appris qu’il y avait une théorie selon laquelle Frank serait le tueur (pour moi c’est lui ou sa femme de toute façon, même si c’est la théorie la plus facile pour le premier) et qu’il aurait deux personnalités. C’est un angle de vue intéressant mais qui ne peut qu’être accentué par la fin de l’épisode 2.03 où l’on voit Frank avec sa femme et d’un coup d’un seul, il va perdre son sang froid. Cette scène aurait pu être anodine mais elle m’a marqué et je me demande si du coup elle ne donne un peu d’intérêt à cette théorie. Mais il y a aussi la possibilité que cela soit Jordan (même si ce serait là aussi un peu tordu dans le sens où depuis le début de la saison on oscille entre les moments où elle apparaît comme une femme forte et un peu plus touchée.

Si Frank est le tueur, ce serait étrange dans le sens où le meurtre l’a beaucoup affecté dans ses affaires (mais s’il y a deux personnalités, alors c’est d’autant plus logique). Cet épisode permet de faire évoluer l’histoire un peu plus alors que tout le monde semble hanté par quelque chose. Frank par ses échecs, Ani par sa propre vie et surtout son enfance, etc. Mais la façon dont justement cette saison évolue, démontre aussi que True Detective a quelque chose de plus à raconter cette année qui n’a pas forcément de lien avec le côté ésotérique de la première saison (même si le titre de cet épisode pourrait encore s’en rapprocher). Cette saison est très influencée par Alfred Hitchcock, quitte même à devenir parfois très proche. On retrouve cela dans le symbole qu’il a choisi, l’oiseau, qui est le même que celui de Hitchcock. Le corbeau n’a pas que cette symbolique car si l’on va chercher plus loin, on peut aussi parler du fait que c’est un oiseau qui symbolise la mort et donc qui n’a pas nécessairement de lien. Sauf que l’on est dans une série policière, une sorte de thriller noir, etc. True Detective est tellement de choses différentes cette année que c’est aussi ce qui m’a complètement perdu par moment.

Ce que j’ai appris de l’analyse des autres c’est aussi la déchéance de Los Angeles que Nic Pizzolato cherche à dépeindre. Los Angeles n’est pas un eldorado, loin de là. Ce n’est pas la première série à le montrer (Ray Donovan le fait aussi, sans parler de The Shield en son temps). La scène finale du premier épisode se déroulait en grande partie sur des longues autoroutes qui surplombent la ville. L’analyse parlait du fait que Los Angeles est un carrefour d’autoroutes avant d’être une ville et que dès que l’on commence à sortir un peu du centre ville, on assiste à une ville en perdition, délabrée et abandonnée. Avec beaucoup de minutie, c’est ce que Nic Pizzolato semble décrire à sa façon. J’aime beaucoup ce que la série fait de ce point de vue là mais ce n’est pas la première fois que je le dis. La façon dont on nous met en scène Los Angeles me fascine et c’est justement ce qui me plaît. Cet épisode vient rappeler quelque chose d’autre que cela soit dans la confrontation entre Ray et Frank dans la première partie de l’épisode, l’infiltration d’Ani dans la seconde partie de l’épisode (qui reste l’un des meilleurs moments de l’épisode, jonglant justement entre ce parterre d’autoroutes, cette ville délabrée et le côté thriller noir - musique à l’appui - que True Detective semble dépeindre).

C’est sans parler de la petite réunion entre Ray, Ani et Paul dans la seconde partie de l’épisode qui va permettre au trois de mener leur propre enquête, à leur façon. J’aime bien la façon dont Ray évolue. Au début de la saison il était un flic ronge par la vie, par ses peurs et cela se voit encore plus dans cette scène d’overdose où il se drogue, boit sans sembler s’arrêter. La beauté de cette scène passe par une mise en scène et une photographie toujours très soignée mais l’intérêt se voit aussi par les conséquences : l’histoire de son fils par exemple. On retrouve énormément d’influences de films comme L.A. Confidential ou même de Mulholland Drive. L’utilisation du noir y est fait avec autant d’attachement. Mais c’est aussi une série qui tire parfois ici son jeu du genre pulp (Tarantino aurait mérité de réaliser cette saison 2 de True Detective, peut-être même Brian de Palma, si HBO avait pu avoir ces noms là derrière la caméra bien entendu). Ma    is le pulp noir, ce sous genre du pulp, est clairement ce que représente True Detective cette année et je crois que je le comprends encore mieux depuis que j’ai suivi l’analyse de ces deux journalistes. Parfois, la compréhension d’une histoire peut passer par la vision qu’en ont les autres et True Detective joue ici énormément de cette perception que chacun peut avoir des évènements.

C’est ce qui évoque aussi tout un tas de théories étranges. Toute l’histoire de la soirée avec Ani était une occasion en or de remettre en avant les influences de cette saison 2. La musique rappelle les années 40 et 50, de ces films en noir et blanc qui racontent des histoires de sales crimes à Los Angeles. Ensuite, l’histoire d’Ani joue aussi énormément avec le côté psychédélique de la série grâce à l’extasy que Ani a pris (cela va permettre à cette dernière de reprendre une bonne dose de son passé, ce qui n’est pas plus mal aussi). Finalement, cette saison est peut-être bien plus intéressante qu’elle ne voulait bien nous le laisser croire au départ. Comme quoi…

Note : 8/10. En bref, un épisode étonnant qui m’a aussi permis de prendre conscience du fait que, peut-être, la saison 2 de True Detective est réussie.


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