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La prostitution n’a pas disparu, elle se cache

Publié le 06 juin 2008 par Chictype

Disparues des trottoirs, les prostituées travaillent désormais sur des parkings. Ou surtout à domicile, après rendez-vous pris sur internet.

Notre rédaction avait rarement reçu autant de courriers de lecteurs. Durant l’été 2001 et les mois suivants, les prostituées africaines envahissaient les trottoirs du quartier de la gare, dérangeant, choquant même, ceux qui auraient voulu fermer les yeux sur cette réalité sociale. « Ces femmes troublaient l’ordre public, dérangeaient le voisinage, interpellaient les élus, résume Françoise Kieffer, déléguée aux droits des femmes. Aujourd’hui, la prostitution ne dérange plus, parce qu’elle n’est plus visible. Mais elle est encore bien présente, sous différentes formes. »Même si elles n’ont plus la même couleur de peau, les prostituées ont déserté le centre-ville, mises à part quelques figures, pathétiques, du quartier de la gare. Les parkings en périphérie, les aires de repos des grands axes routiers, permettent à ces péripatéticiennes de trouver des clients.

Si elles se font plus discrètes, c’est aussi parce que la loi du 18 mars 2003 a rendu le racolage actif punissable. « Mais cette notion est difficile à faire tenir, admet le commissaire Arnaud Desjardins. Il y a très peu d’interpellations. » Et du côté des proxénètes ? « Une ou deux affaires isolées actuellement à l’instruction, mais rien à voir avec les réseaux de 2001 et 2002 », confirme Catherine Denis, vice-procureure.

Outre les salons de massage clandestins et des bars à bouchon qui eux aussi, ont été sanctionnés par la justice, l’essentiel de la prostitution s’effectue désormais à domicile. « Souvent, à partir d’un premier échange gratuit sur un site internet de rencontre, les rendez-vous suivants sont tarifés », relève un enquêteur. Internet joue donc un rôle primordial. Ainsi que les petites annonces dans certains journaux gratuits. Phénomène minoritaire mais pas marginal, la prostitution masculine elle aussi se développerait. « Chez ces jeunes, c’est parfois pour se payer une dose de drogue ».

« En échange d’un hébergement »

Pourtant, il est « difficile, voire impossible, d’évaluer le nombre de personnes qui se prostituent, parce que c’est souvent occasionnel », note Gaëlle Danton, conseillère technique à la Ddass. La prostitution grandissante chez les étudiant (e) s ? C’est une réalité. « C’est parfois en échange d’un hébergement ou d’un repas, d’un cadeau ou d’une sortie », analyse Brigitte Rocher, directrice du Planning familial. Qui s’inquiète : « ces jeunes femmes, on ne les voit plus. Alors qu’auparavant, les prostituées venaient à nos permanences de prise en charge gynécologique. » La prostitution a changé, et durablement.

http://www.rennes.maville.com/La-prostitution-n-a-pas-disparu-elle-se-cache-/re/actudet/actu_loc-642524——_actu.html


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