Magazine

Tout ce que j'aimais

Publié le 06 juin 2008 par Pralinerie @Pralinerie

Siri Hustvedt... que ceux qui connaissent cette auteur lèvent la main. Lou et le blog éponyme du roman m'ont donné envie de découvrir une femme plus connue comme épouse de Paul Auster que comme écrivain. Et pourtant, le premier roman que je lis d'elle est aussi agréable que ceux de son cher et tendre (dont je n'ai pas encore parlé ici, ciel ! ça fait donc plus d'un an et demi que je n'ai pas ouvert un Auster... et dire que c'est pourtant un écrivain que j'adore). Bon revenons en à nos moutons. Tout ce que j'aimais commence comme un vulgaire roman de mœurs : deux couples amis voient leurs enfants grandir ensemble dans le même immeuble. Lucille est poète, Bill est peintre, ils ont rencontré Erica et Léo, respectivement professeur de lettres et d'histoire de l'art. Léo a acheté un tableau énigmatique de Bill et a souhaité le rencontrer. Les deux hommes sont vite devenus très amis et leurs épouses sympathisent. Leur complicité se renforce lorsqu'elles se trouvent enceintes toutes deux en même temps. Une grande place est dévolue dans le roman à l'oeuvre de Bill, une oeuvre proche du surréalisme (la symbolique, les ombres, le détail incongru et plein de sens) dans ses premières toiles comme de l'hyperréalisme américain (corps minutieusement peints, impression quasi photographique). Les descriptions précises de Léo permettent effectivement de visualiser très facilement les créations. L'univers des galeries, de l'art trash, de la provoc' et de la critique est toujours présent en second-plan et la société de consommation apparaît avec ses problèmes par petites touches.
Après la naissance de Matt et de Mark, Bill tombe amoureux de Violet qui remplace rapidement Lucille dans le cœur de Léo et d'Erica. Violet écrit sa thèse sur l'hystérie, suivie d'une recherche sur l'anorexie et les maladies de la faim... Ce livre est prenant, parfois très triste. Derrière Léo, il y a un lourd passé de crainte et de fuite, l'holocauste. Près de Bill, un frère fou. Et bien sûr, un drame, des séparations, des expositions, des lectures, des courriers, des fantasmes. Toute la vie de Léo dans ce livre et celle de ceux qui lui sont chers. Une écriture tout en finesse, très facile à lire, précise, sensible. Une vraie découverte !

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pralinerie 1161 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte