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Festiv’art : comment un festival culturel prend vie ?

Publié le 30 août 2015 par Nomdezeus80 @nom_de_zeus

FESTIVART-2015_AfficheQui n’a jamais rêvé de créer un festival culturel ? Depuis mes années estudiantines, j’y pense souvent. Alors lorsque Arnaud Broucke, créateur de Festiv’art, m’a contacté suite à la lecture de mon article sur l’édition 2014 du festival, je me suis payée le culot de lui proposer de discuter musique et festoche autour d’une bière. C’était en juillet et c’était une chouette rencontre !
À l’aube de la 8ème édition du plus cool des festivals amiénois, préparez-vous à découvrir les coulisses de la création d’un festival culturel. Les galères, les moments de grâce et l’énergie incroyable dont il faut faire preuve pour faire naître et vivre le bébé. Vous êtes prêts ? Alors on y va !


PREMIÈRE IMPULSION

Comment est né Festiv’art ?
Comme tout projet ou toute idée, Festiv‘art est né au moment de l’apéritif ! Quand on veut refaire le monde, qu’on aborde les sujets politiques, culturels, sociaux… Ce soir là, mes colocataires et moi on s’est dit : « il se passe rien dans notre quartier, est-ce qu’on pourrait proposer quelque chose ?  » Comme ils étaient dans le domaine artistique, on a pensé faire un événement. On voulait ouvrir les portes de nos maisons. Et puis au fil de la soirée, l’événement qui devait se passer à la maison est devenu une fête de quartier, puis tard la nuit c’est devenu un festival !! On avait trouvé un nom et un concept. Le lendemain, une fois les vapeurs d’alcool estompées, pour mes colocs c’était resté une idée, pour moi c’était bien réel. Un mois après je suis revenu vers eux, j’avais un lieu, un petit peu d’argent et quelques artistes à programmer. Mes colocs m’ont dit « faut pas le faire, c’est trop dur, trop compliqué etc. » J’étais un petit peu vexé. Au final grâce au soutien d’associations dont je faisais partie, la « blague » est devenue un événement à l’IRFFE, l’école des éducateurs spécialisés où j’étudiais (à Amiens). Au départ 12 exposants, 2 groupes étaient prévus, finalement on s’est retrouvé à faire ça sur 2 jours non-stop avec 30 groupes. C’était une belle fête, tout le monde s’est amusé, mais tout a été fait  » à l’arrache »!

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Pourquoi Amiens ?
Parce que c’est ma ville et que c’est une région qui a du talent. Il y avait un vrai manque à Amiens, pas au niveau des artistes et de leur qualité mais plutôt en terme d’événement. Les bars concerts amiénois ferment les uns après les autres… c’est une tragédie. Peut-être que les gens n’ont plus la même façon de « consommer » mais moi j’ai aimé la musique grâce à ces lieux.

CRÉATEUR DE FESTIVAL : PASSION BÉNÉVOLE

Quels sont les éléments qui te semblent incontournables pour créer un festival ?
Les lieux ! Les lieux conditionnent ce que l’on peut proposer, l’IRFFE par exemple c’était très libre et on avait du matos. Le Cloître Dewailly c’est très beau mais quand il pleut c’est la catastrophe ! Le conservatoire, pas possible de faire du cirque. Par contre, le Cirque Jules Verne nous offre la polyvalence dont on a besoin, maintenant il faut les moyens pour proposer quelque chose de qualité.
Ensuite, ce sont les finances. Les gens ne s’imaginent pas le coût d’un tel événement. Si on prend l’exemple d’un budget de 30 000 euros, la moitié sert à payer la technique, les taxes (SACEM, CNV…) et la salle, la part la plus importante allant à la technique. L’autre moitié se partage entre l’accueil et la rémunération des artistes, la communication autour de l’événement et la nourriture pour les bénévoles. 30 000 euros ça paraît énorme mais c’est très peu si on veut faire un événement de qualité. Plus les artistes sont connus, plus ils peuvent remplir la salle, plus c’est cher. Et ça on a pas encore les moyens… mais on y travaille pour avoir une trésorerie et essayer de durer. Parce que si un jour on nous supprime l’une ou l’autre de nos subventions… ben on sera très, très mal. On a connu ça l’an passé, là je veux le gérer autrement. Pour l’édition 2015 le budget est plus serré pour pouvoir faire un peu – pas de bénéfices – mais une trésorerie et ne rien avoir à avancer l’année prochaine. Pour être clair, avant l’arrivée des subventions il faut avancer 3000 à 4000 euros. C’est nous qui les avançons… personnellement !

Et puis il faut fédérer, ce qui est très compliqué. Et pour ça il faut croiser des gens qui ne s’apprécient pas toujours. Quand tu veux créer un événement, tu fais appel à des partenaires financeurs qui parfois ne veulent pas associer leur logo à d’autres partenaires. Ça crée des conflits tout bêtes et toi naïvement te te demande « pourquoi ? ». Ben parce qu’il y a d’autres projets en concurrence, s’ils donnent à l’un, ils ne donnent pas à l’autre. Il faut que tout le monde survive et encore nous on a pas de salariés ! Les gens doivent se battre car ils ont des gens à nourrir.
Là on a rencontré plein de festivals régionaux : le R4 à Revelles (Somme), le Celebration Day (forêt de Cernoy – Oise), Festivaux (Somme), Rockin the Docks (Corbie – Somme) et d’autres que j’oublie sûrement. Ensemble on va essayer de mutualiser les forces pour la com’, pour les bénévoles. Et puis on aimerait bien faire des dates en commun. Parce qu’on a tous les mêmes difficultés, faut s’entraider ! Lorsqu’on a une mauvaise année, et ça nous arrive à tous, faut être soutenu. Puis quand ça marche on fait la fête ensemble !
Rien est acquis…
Ah ben non ! Cette année on sait même pas si ça va marcher. L’an dernier, une fois rentré du boulot vers 20h30, je partais remplir les boîtes aux lettres d’Amiens avec les flyers du festoche. Les gens faut aller les chercher, ça demande du travail. J’ai appris qu’il faut prendre du temps, un festival pour qu’il grandisse il faut au moins 10 ans, on arrive à 8 ans…

Selon toi, quelles sont les qualités requises pour organiser un événement comme Festiv’art ?
Il faut être naïf ! Créer un événement comme ça sans moyens, sans soutien, sans subventions, sans expérience… il faut être naïf. Mais bon, il y a d’autres festivals qui sont nés comme ça « Les Vieilles Charrues » par exemple… Il faut être passionné et un peu fou ! Faut créer, en peignant dans sa cave ou en trouvant le courage de s’exprimer sur scène, faut le faire à sa mesure. Faut oser de toute façon on a qu’une vie !

Comment concilie-t-on cette passion dévorante avec un métier ?
Dévorant lui aussi ?… Personne le sais ! (Arnaud travaille à Paris et vit à Amiens). Quand j’ai commencé l’aventure Festiv’art, j’étais en formation d’éducateur spécialisé à Amiens. J’allais en cours la journée, la nuit je travaillais en psychiatrie et le lendemain matin je me rendais au bureau associatif, je buvais un café et je bossais sur le festival. Bon je ne suis plus un super héros maintenant ! Avant je somnolais, je ne dormais quasiment pas pendant 2, 3 mois, je fonctionnais à la passion. Aujourd’hui, je décompose ma vie en trois : le festoche, le bouleau et la vie privée. Selon les années il y en a un qui va prendre le pas mais cette année j’arrive à équilibrer les 3.

Envisages-tu d’arrêter ton métier de travailleur social pour te consacrer au festival ?
Vivre du festival ? j’y crois plus… Par contre si mon travail et et mes qualités me permettent d’accéder à un poste dans la culture je l’accepterai avec plaisir. Le message est lancé !

L’ÉQUIPE : INDISPENSABLES FONDATIONS DE L’ÉVÉNEMENT

Combien êtes-vous à gérer le festival ?
Cette année on est 2, l’année dernière on était 3, un an avant 4… j’espère qu’on va pas finir à 1 ! Faut pas être tant que ça pour créer un événement cohérent, plus on est nombreux, plus les idées sont différentes… bon c’est bien aussi ! Mais à deux c’est plus facile de trouver des plages horaires communes pour travailler. On marche très bien avec Céline (Céline Carpentier qui gère la communication et les relations publiques) elle et moi on se connaît depuis 3 ans, elle a d’abord été bénévole. C’est le binôme parfait ! Il y a une osmose de confiance qui est énorme. Ensuite, il y a les « membres du bureau » ce qui représente une dizaine d’adhérents et le jour J on est environ 50 dont 30 bénévoles qui reviennent tous les ans. Certains étaient membres du bureau et sont revenus les années suivantes en tant que bénévoles.

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Certains bénévoles travaillent dans le domaine de la musique ?
On a des bénévoles qui sont profs… au fil des années ça change… il y a beaucoup de travailleurs sociaux (comme Arnaud et Céline). Ce qui est marrant, c’est que certains bénévoles se sont « formés » dans notre équipe et  maintenant ils travaillent dans la culture. Ils ont appris avec nous la dure réalité de la vie de la culture, ils sont parfois revenus en stage et aujourd’hui ils en savent plus que nous !

Toi et Céline, vous êtes totalement autodidactes dans l’approche de l’organisation du festival ?
Complètement ! Céline et moi on est travailleurs sociaux à la base. Une anecdote pour la première année en 2006, j’ai été contacté par la SACEM car je n’avais pas déclaré les artistes programmés… On a appris comme ça ! Tout le temps on apprend. Bon, maintenant il y a une certaine routine, les dossiers on sait les faire, l’administratif, la sécurité… Mais dès que l’on positionne le festival dans un nouveau lieu, il y a de nouveaux critères à intégrer et on apprend !

LE CHOIX DE LA PROGRAMMATION : ENTRE COUPS DE COEUR ET HASARD

Comment contactes-tu les artistes ? Tu passes par leur tourneur ou bien tu les joins en direct via le mail ou les réseaux sociaux ?
Je ne les contacte plus via les réseaux sociaux, ça n’est plus très « professionnel » ! A l’âge d’or de MySpace je contactais les artistes par cette voie, c’est comme ça que des gens comme Dionysos ou Emilie Loizeau m’ont dit : « Ton projet me plait, on y va ! Par contre il y a un minimum à faire, je vais voir avec ma production ». Je me rappelle d’un message énorme de Sonic Youth qui m’a répondu en direct : « Désolé, on peut pas mais c’est sympa, peut-être une prochaine fois ! ». Parfois tu as les artistes au téléphone et tu te dis : « Putain, c’est de la folie ! ». Même encore maintenant j’envoie des mails à des bookers internationaux qui répondent : « Why not ! faut voir comment on peut travailler ensemble ? » c’est fort ! c’est ce qui est bien avec la mentalité anglo-saxonne. En revanche on a beaucoup de mal à contacter les artistes français. Si tu n’es pas assez « visible » les tourneurs ne te répondent même pas, alors que les artistes anglo-saxons vont d’abord parler technique et restent ouverts à la discussion.

Quelle était la programmation de la première édition ? C’était essentiellement des groupes locaux ?
C’était « open-bar » ! Il y avait des groupes locaux mais aussi des gens de Strasbourg. On payait tellement peu que ceux qui voulaient venir, venaient ! La première année, niveau musique il y avait du punk, de la chanson française, du manouche, du rock, du reggae… Niveau artistique, il y avait de tout, des installations minimalistes, de la photo… des gens très professionnels et d’autres qui n’avaient jamais exposé. C’était presque une « foire à la bonne idée » ! Un lieu d’expression très ouvert. Puis on s’est rendu compte que c’était trop « ouvert », les gens s’y perdaient et on décidé de redéfinir la couleur du festival.

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Justement en visionnant votre chaîne YouTube, j’ai été surprise de constater qu’à l’époque la programmation était très large avec du cirque, des expos… ? Alors que Festiv’art est aujourd’hui essentiellement un festival musical.
Alors ça c’est un combat interne parmi les organisateurs du festival, Festiv’art doit être un festival interdisciplinaire. On était séduit par l’idée que les gens viennent pour voir un groupe de musique et se laissent surprendre par un spectacle de cirque ou une performance artistique. Pour les premières éditions ça a eut l’effet escompté ! Les gens qui n’avaient pas pour habitude d’aller à la Maison de la Culture ou à la Lune des Pirates étaient super contents de découvrir de nouvelles choses. Ils aimaient l’ambiance aussi. A l’origine Festiv’art se basait sur plusieurs pôles : musique, théâtre, expos et performance et ciné, ça a tenu 5 ans et après les lieux n’ont pas permis de développer l’ensemble des pôles. Alors on a commencé à restreindre en proposant du théâtre et de la musique. Comme le nerf de la guerre c’est la musique, on a finit par se concentrer sur la musique, comme pour l’édition 2015 où il n’y aura que ça. Mais on travaille à une réintégration du pôle « spectacles » l’année prochaine. Sous quelle forme, je ne sais pas encore très bien mais on y tiens. On veut revenir aux origines et faire à nouveau un festival participatif où le public est acteur. Après niveau budget c’est compliqué ! C’est important pour nous de faire un événement de qualité et surtout de payer de la même façon un groupe de musique et une troupe de théâtre.
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Depuis l’édition 2014, Festiv’art se déroule au Cirque Jules Verne pourtant le festival ne programme plus de cirque ?
Les gens ne le savent peut être pas mais ça coûte très cher de mêler les arts entre eux. D’un point de vue technique d’abord, le temps des répétitions de chacun, le matos… et d’un point de vue financier ensuite. Un événement à plusieurs facettes, à plusieurs tiroirs ne rentre dans aucune subvention ! Les financements sont destinés soit à un artiste, soit à une résidence, soit à une programmation musicale etc. Festiv’art se déroule dans une salle dédiée au cirque et n’en propose pas… pour moi c’est un vrai raté, mais on y travaille !

Comment définissez-vous la programmation ?
En fait il y a 3 critères pour définir la programmation : le critère « coup de coeur », on se fait plaisir, ça arrive… pas souvent, mais ça arrive ! Le critère du lieu, ne pas faire n’importe quoi, n’importe où dans le but de pouvoir « remplir » la salle et payer en conséquence l’artiste (sans compter la technique). Et enfin le critère « compromis » entre les groupes connus et ceux qui ne le sont pas. L’idée c’est d’équilibrer la programmation pour que les gens viennent !

Festiv’art a tout de même une dominante blues / folk…
Comme je te disais, au début c’était très libre, ce n’était pas forcément mes goûts mais avec les autres bénévoles on était dans la dynamique d’offrir un lieu d’expression, sans jugement. Avec le temps, on donne tellement d’énergie dans l’organisation du festival qu’on se fait un peu plus plaisir. Depuis l’édition 2014, je suis programmateur musical, j’écoute ce qu’on m’envoie et quand un bénévole ou Céline me dit « j’aime bien ça, ça c’est pas mal », si on est d’accord on y va ! Cette année c’est très drôle, sur les 4 artistes programmés, Céline en a amené 2 et j’ai réussi à en faire venir 2.

Je paris que Moriarty c’est toi !
Ha ha ! alors oui j’ai amené Moriarty et Nicole Sabouné et Céline a choisi Edgär, le groupe local, et Bror Gunnar Jansson.

Qu’écoutes-tu en ce moment ?
Alors ! Une artiste qui s’appelle Findlay elle est anglaise, je suis tombé dessus par hasard… Je l’ai contacté pour savoir si l’année prochaine on pouvait la programmer. J’écoute plein d’artistes mais j’aimerai les programmer…
Ah ! tu veux les garder secrets !
Non, non ! Il y a un artiste que j’adore c’est Reign Wolf
Je l’ai vu à Rock Werchter l’année dernière, il est très bon !
Ah ben ça j’adore depuis 1 an ! Je voulais le programmer ça n’a jamais marché. Ça fait un an que je parle avec le tourneur, je veux cet artiste !! L’année prochaine j’espère… Sinon, j’écoute beaucoup de folk américaine et aussi des artistes islandais pommés, des trucs pas connus du tout. J’aimerai bien développer une programmation avec des artistes du nord de l’Europe. On a failli avoir l’islandaise Sóley, ça s’est joué au dernier moment, c’était oui puis au final elle a fait une tournée américaine qui était plus avantageuse pour elle et je la comprends.

LA COMMUNICATION : UN ÉLÉMENT ESSENTIEL

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Les affiches de Festiv’art sont très accrocheuses, à qui faites-vous appel ?
L’histoire est marrante ! C’est un mec que j’ai rencontré lors de l’édition 2009 de Festiv’art, il jouait dans un des groupes programmés. J’ai rapidement sympathisé avec lui et à ce moment là j’avais besoin de quelqu’un pour l’affiche de l’édition suivante et il se trouvait qu’il était graphiste ! Depuis, c’est lui qui réalise les affiches de Festiv’art, il s’appelle Dorian Danielsen et j’ai beaucoup d’admiration pour son travail. Cette année c’est un peu différent, comme j’étais déçu de ne pas programmer plus d’artistes locaux, je me suis dit que ça serait bien de trouver quelqu’un de la région pour faire l’illustration de l’affiche 2015. Anne-Claire Giraudet est l’amie d’une amie, elle est illustratrice après son job au Cirque et n’a jamais réalisé d’affiche auparavant, du coup c’est Dorian qui l’a aidé pour la mise en page. Depuis cette expérience elle a arrêté son travail au Cirque Jules Verne et se consacre à l’illustration à temps plein !
Festiv’art suscite des vocations, c’est super !
Hé ouais, on est content !

C’est la première année que vous faites des goodies ?
Oui c’est la première année ! Il y a toujours eu des goodies mais uniquement pour les bénévoles et souvent les gens du public nous en demandaient. On est pas là pour faire de l’argent mais si on peut financer l’accueil des bénévoles et même temps faire un peu de com’, on est content ! Si les gens portent un tee-shirt ou un sac Festiv’art ou rapportent un verre ou un badge on a tout gagné ! Festiv’art rentre chez les gens, c’est génial !

Un grand merci à Arnaud pour son enthousiasme et sa disponibilité. Un grand bravo à son audace créatrice et à toute l’équipe qui l’accompagne passionnément dans l’organisation de ce festival en mouvement perpétuel.

8 ans déjà et pas une ride, longue vie à Festiv’art !

Oyez, Oyez ! Festiv’art c’est les 8 et 9 octobre prochains à la Lune des Pirates et au Cirque Jules Verne à Amiens. A ne pas manquer : Moriarty ! Réservez vite vos places.

A très bientôt pour le live report de ce fabuleux festival amiénois qui monte, qui monte !

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Crédit photo : Festiv’art



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