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Un an après

Par Nicolas S.
Un an aprèsJe viens de lire avec appétit et appréhension le dernier livre d'Anne WIAZEMSKY, Un an après. Je vous avais déjà présenté Jeune fille, il y a longtemps, qui racontait les débuts d'Anne Wiazemsky comme jeune actrice de 17 ans dans un film de Robert Bresson. Un autre volume de "témoignage" a suivi, intitulé Une année studieuse, qui raconte la rencontre avec Jean-Luc Godard. Pour une raison que j'ignore, seul des deux derniers volumes sont présentés comme des "romans".Jean-Luc Godard et Anne Wiazemsky ont collaboré pour La Chinoise, sorti en 1967 et se sont mariés la même année. Ici le récit commence en mai 1968, à Paris, à la veille des événements qu'on connaît. Nos deux protagonistes viennent d'emménager en plein cœur du Quartier Latin. Anne a 21 ans, Jean-Luc en a 38. Elle n'ose pas encore se prendre pour une actrice car elle n'a pas encore connu de rôle principal. Lui a déjà toute une carrière de critique cinéma puis de réalisateur à son actif : À bout de souffle, Le Mépris, Pierrot le fou, Masculin féminin, ... On peut même penser que l'essentiel de son œuvre est derrière lui, hélas.Le livre raconte leur vie commune, l'évolution de leurs carrières respectives et de leur relation amoureuse pendant un an, de mai 1968 à mai 1969. Une année ponctuée de déchirements, de séparations, d'incompréhensions. Mais marquée d'un amour et d'une admiration réciproque. Ils finiront par se séparer en octobre 1970.Wiazemsky se présente ici comme une actrice discrète, admirative et consciente de la chance qu'elle a de côtoyer les grands noms du cinéma (Godard, Pasolini, Bertolucci) et de la musique (Beatles, Rolling Stones, Jefferson Airplane) de son époque. Elle se fait aussi le témoin des tournages lorsqu'elle réalise des photos de plateau en noir et blanc à l'aide de son fidèle Pentax.Ce qui m'a le plus marqué, dans ce livre que j'ai beaucoup aimé et qui m'a touché, c'est la façon dont l'auteure parle de son amour pour son conjoint, tant d'années (et d'épreuves) plus tard. Elle n'idéalise pas pour autant leurs mauvais moments, en particulier l'anxiété grandissante de son mari, sa jalousie, ses échecs professionnels et son incapacité à l'aimer au quotidien selon les principes de mai 1968 que, pourtant, il récite à l'envi.Comme dans un roman, j'aurais voulu qu'on puisse éviter la séparation de ces deux personnages. Comme s'ils n'avaient pas existé "en vrai", comme si on y pouvait encore quelque chose. Les dernières pages m'ont beaucoup attristé, alors que tout était annoncé d'avance.202 pages, éd. Gallimard - 18 euros

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