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(anthologie permanente) Frank Smith

Par Florence Trocmé

Les éditions Fidel Anthelme X publient Résolution des faits de Frank Smith dans leur collection « La Motesta » 
 

Ce qui est ne sera plus, et ne périra pas pourtant, mais se résoudra (François de Malherbe)  
 


Comment les choses ne seraient pas ce qu’elles sont si la question n’était pas celle-ci ? Car il y a, décidée, cette interrogation qui serait telle qu’une fois posée elle contiendrait la règle de toutes les réponses possibles. 
Elle démantèlerait les principes, qui ne serviraient pas à la résolution des faits.  
Le chant, ce serait lui-même un vent. 
 
 

Une résolution est un anéantissement rétroactif, est une décision à caractère impératif ou prise dans son simple appareil ou approuvée ou votée, est une technique d’harmonie classique, est une mesure de la finesse d’un affichage ou de la capture d’une image, est un procédé qui isole, est le relâchement total d’une tension, est le retour progressif d’un organe tuméfié à son état normal, est la détermination des racines d’un équation, est le dessein que l’on prend ou le projet que l’on arrête, est le mélange homogène de deux ou plusieurs substances dans le cadre d’un problème, est fermeté et courage, est la disparition d’une pathologie, est une capacité à distinguer des détails particulièrement fins, est une cessation totale de consistance, est l’abattement prononcé de l’incitation motrice d’un corps ou l’affaiblissement accidentel de l’usage des facultés intellectuelles, est la recherche des angles ou des côtés inconnus d’un triangle, est un effort sur soi-même pour se convaincre de quelque chose, est une résolution. 
Qui n’en finit jamais d’être identifiée ou atteinte…. 
 
 

Car il y a à conquérir un domaine du dire où les répartitions du sens ne se contrediraient pas, le paradoxe étant que la situation en cours nous présente toujours un élément impossible à cataloguer dans l’ensemble dont on fait partie, parce qu’elle l’entraîne, cet ensemble à se comprendre comme un élément à part entière. À chaque difficulté qu’elle soulève, elle élimine une vérité morcelée et, à la fin de l’opération de déchiffrage, il y a abrogation de la contradiction représentée par le contradicteur. Peut-être d’ailleurs qu’une telle possibilité n’existe pas : le gai savoir, oublié, aurait déjà été là, en flottement, de tout temps. L’instant n’a aucune consistance par soi-même, le point de départ temporel ne compte pas : on sombre dans l’inessentiel.  
La résolution ne pouvant jamais qu’être partielle, un certain procédé poétique passe outre l’autorité des réponses inaperçues en mouvement.  
 

À partir de quoi le chant chante-t-il ? Un monde plein et dégrisé ? Enfin rendu lisible et intelligible ?  
Cette question que l’on convoite serait appel à ce qui doit se fonder  
 
 

Parfois, on y est arrivés, eurêka ! Cela fait tilt, boule de flipper qui roule. On a sonné, vous pouvez entrer. déclic ! La résolution est alors celle du côté de la trouvaille, une compensation heureusement dévoilée par hasard. 
On poursuit l’interrogation : sur quel jour de la terre pourra-t-on enfin prendre appui ? On creuse les prescriptions demeurées sans résultat jusqu’ici, on glisse dans ses couleurs, on se remet dans son risque  
 
[...] 
 
Frank Smith, Résolution des faits, coll. « La Motesta », Fidel Anthelme X, 2015, 10€ 
 
Frank Smith dans Poezibao :  
Guantanamo, [note de lecture] Frank Smith, "Le Film de questions", par Christian Désagulier 


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