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Critique Ciné : Pioneer (2015)

Publié le 19 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Pioneer // De Erik Skjoldbjaerg. avec Aksel Hennie, Wes Bentley et Stephanie Sigman.


Thriller franco-norvégo-suédo-finlando-allemand (rien que ça), Pioneer est un film assez étrange. Disons que le film sait être à la fois haletant mais bizarre à d’autres moments. On sait qu’il y a de bonnes idées, que globalement le film est réussi mais il laisse comme une impression d’inachevé. L’auteur original de Insomnia, se retrouve alors ici avec une histoire qui ne vient pas à bout de son ambition (parfois mesurée et parfois d’autres démesurée). C’est aussi un film qui veut raconter les rapports étranges qu’il peut y avoir entre les Etats-Unis et la Norvège d’un point de vue industriels et commerciaux. C’est un film qui veut vraiment nous raconter quelque chose au delà de ses mystères, sauf que cela ne fonctionne pas nécessairement aussi bien que l’on pourrait l’attendre. Peut-être car l’histoire n’est pas aussi fascinante que prévue car il manque énormément de choses pour en faire une brillante histoire. A l’origine de l’histoire de Pioneer il y a un scandale norvégien (pour en remettre une couche, c’est donc inspiré d’une histoire vraie, enfin en partie) alors que l’on nous parler des premiers plongeurs des exploitations offshore au début des années 80.

1980, Norvège. Un gigantesque gisement de pétrole est découvert dans les profondeurs des fonds marins. L’État norvégien collabore avec les États-Unis pour débuter l’extraction du pétrole. Petter et son frère font partie des plongeurs envoyés dans les eaux abyssales pour cette mission. Lors de l’une de leurs descentes, un étrange accident arrive à l’un d’eux. Commence alors une incroyable quête de vérité.

L’idée était bonne et l’exécution beaucoup moins. Notamment au travers d’un scénario qui manque peut-être un peu de folie et de surprises. On a parfois un film qui vire au thriller paranoïaque, puis quelque chose de légèrement différent, qui semble être du cinéma engagé sans pour autant l’être complètement. C’est un film qui délivre une vraie expérience, qui a existé, mais qui ne veut pas forcément aller au delà de tout ça. Sans compter que le scénario termine un peu en cul de poule, comme si tout d’un coup on se moquait cruellement du spectateur. Car c’est malheureusement ce qui se passe ici, tout est plus ou moins rocambolesque, sans grands bons moments de surprises. C’est là que Pioneer montre toutes ses limites, celle d’un film qui a un semblant d’inachevé, comme si tout d’un coup cette histoire de polar n’était pas forcément à la hauteur des attentes. Cela reste très norvégien (ou scandinave, au choix) dans la manière de dérouler l’ensemble. On retrouve des échos au cinéma de cette région du monde. Le réalisateur d’Insomnia aurait peut-être pu aller un peu plus loin aussi dans sa mise en scène. La forme est un peu trop classique, rappelant comme je le disais tout plein de choses sans véritablement créer d’originalité.

Reste alors les scènes sous-marine qui créent un sentiment de grandeur, de splendeur mais aussi de huis clos infernal. Ces images, presque documentaires, servent le récit et surtout permettent de créer un sentiment différent de ce que l’on aurait pu avoir s’il n’y avait pas eu ces belles images. Le réalisateur (dont je ne vais pas arriver à recopier le nom sans faute sans faire un copier coller) a donc au moins eu la bonne idée de nous offrir quelque chose d’original et de sincère de ce point de vue là (ce qui est déjà pas mal en somme). Ainsi, on ne regardera que les qualités de ce film alors que ses défauts lui font justement défaut. Les personnages sont des caricatures d’eux-mêmes, le thriller a ses clichés du genre lui aussi et tout cela dans une ambiance assez bien gérée par moment, au milieu de bonnes scènes bien choisies sous l’océan et c’est peut-être tout (mais mieux comme ça aussi par la même occasion). Mais on a aussi l’impression de ne pas toujours être invité à partager l’aventure que le réalisateur nous proposer, comme si ce dernier avait volontairement donné comme directive de ne pas vouloir nous impliquer. Aucune émotion ne transparait donc tout au long d’un tel film qui devrait envoyer quelques frissons. Rien.

Note : 5/10. En bref, décevant.

Date de sortie : 28 janvier 2015


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