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BORDEAUX (Gironde)

Publié le 22 septembre 2015 par Aelezig

Bordeaux est la capitale de l'ancienne Guyenne - le nord de l'Aquitaine actuelle - et fait partie de la Gascogne.

La ville compte environ 240.000 habitants, mais l'agglomération 1.158.000. La ville est connue dans le monde entier pour les vins de Bordeaux et les vignobles du Bordelais, surtout depuis le XVIIIe siècle, qui fut un véritable âge d'or.

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La Place de la Bourse et son miroir d'eau

Les dernières recherches en archéologie indiquent que la fondation de Bordeaux remonte au moins au Ve siècle avant JC. En effet, une première agglomération a été décelée dès cette époque au bord de la Garonne sur la rive gauche de la Devèze. Une hypothèse avance que la région aurait dépendu au Ier siècle avant JC de la tribu des Santons qui l'auraient accordée aux Helvètes lors de leur projet de migration. Cette migration fut le prétexte de la Guerre des Gaules. L'autorité romaine l'aurait donnée ensuite aux Bituriges Vivisques, qui se seraient donc installés sur le site après la conquête de César. L'autre hypothèse avancée est l'installation au IIIe siècle avant  JC d'un groupe des Bituriges venus contrôler le commerce de l'étain. Ils sont originaires de la région de Bourges qui contrôlait, depuis le port intérieur, le trafic de l'étain.

Ils plantent des vignes sur les bords de la Garonne et introduisent un cépage d’origine albanaise, résistant au climat océanique et aux conditions géologiques de la région. La naissance de Bordeaux n'est pas liée aux qualités du site, car elle a longtemps été cernée de marais pestilentiels.

La ville s'appelle alors Burdigala et se développe sous le mode du premier urbanisme romain. Le cardo et le decumanus (aujourd'hui rue Sainte-Catherine et rues Porte Dijeaux et St Remy, et cours de l'Intendance) sont tracés et l'on construisit des aqueducs, des temples, un amphithéâtre et une curie. Bordeaux est à l'époque un emporium, c'est-à-dire un comptoir de commerce, contrôlant les routes de l'étain et du plomb entre les ports gaulois de la Loire et la République romaine. En -28, la ville est l'une des quatorze cités de la Gaule aquitaine.

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Porte Cailhau

Burdigala devient une des villes les plus opulentes de la Gaule. La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des Sévères (193-235), elle englobe alors le mont Judaïque, actuel quartier Saint-Seurin. De cet âge d'or datent des monuments illustres dont le forum (Piliers de Tutelle) et le Palais Gallien (amphithéâtre pouvant contenir 15.000 personnes).

Durement frappée par les invasions barbares de 276 (la ville est pillée et incendiée), la cité édifie un castrum en 286. Il s'agit d'une enceinte de 740 m sur 480 dont les murs ont une hauteur de 10 m et une largeur de 5 m. On reconstruit également le port intérieur. La ville continue à briller pendant près d'un siècle, grâce au commerce de suif, de cire, de poix et de papyrus.

Au IVe siècle, la ville est christianisée par Saint Hilaire et Saint Martin. Au Ve siècle, la cité subit de nouveau les assauts des Barbares (Alains, Suèves et Vandales en 409) et devient une cité importante du royaume wisigoth. En 412, les Wisigoths sont bien installés mais, acculés à la famine par le général romain Constance, ils incendient la ville avant de partir vers l'Espagne en 414. Les Francs prennent la ville et en 675 le duché d'Aquitaine est fondé

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Jardin des Lumières

L’émir Abd al-Rahman remporte la bataille de Bordeaux et pille la ville en 732, puis Charles Martel la conquiert sur Eudes d'Aquitaine en 735, mais l'Aquitaine demeure indépendante jusqu'en 768. En 736, Charles lance une attaque contre Bordeaux, conquiert la ville et la saccage.

Elle retourne au duché d'Aquitaine sous les autorités successives des comtes de Poitiers, (de 1032 à 1137), et des Capétiens, (de 1137 à 1152.

À la fin du IXe siècle, la ville est pillée par les Normands : une bande menée par le chef viking Hasting met le siège fin 847. Il faut attendre le XIIe siècle pour que Bordeaux retrouve sa splendeur. En effet, suite au mariage d’Aliénor d'Aquitaine, ancienne épouse de Louis VII, avec Henri II Plantagenêt en 1154, la ville est alors rattachée à la couronne anglaise. Elle le reste pendant trois siècles, tout comme l’Aquitaine qui, prononcée à l’anglaise, devient la Guyenne.

Bordeaux s’agrandit et de nouvelles enceintes sont édifiées. Au cours du XIIIe siècle, Bordeaux redevient prospère grâce au commerce du vin avec l’Angleterre. L’archevêque de Bordeaux, Bertrand de Got, devient pape sous le nom de Clément V en 1305. De 1362 à 1372, sous le règne du Prince Noir, vice-roi au nom de son père, Bordeaux devient capitale d’un état quasi indépendant, mais finalement le prince doit renoncer à son projet d'ériger la Guyenne en état souverain.

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Cathédrale Saint-André

En 1453, suite à la bataille de Castillon, la ville redevient une possession française, et la guerre de Cent Ans s'achève. Mais la ville n’apprécie guère la tutelle du roi de France. Charles VII décide en 1459 de faire de Bordeaux, restée assez anglophile, une ville royale et d’y faire édifier plusieurs forteresses pour dissuader les Bordelais de se révolter contre la monarchie. Le commerce du vin avec l’Angleterre s’arrête et la ville perd alors sa prospérité.

Bordeaux connaît donc une grande agitation durant les deux siècles qui suivent :

  • En 1548, une grande révolte oppose les Bordelais au pouvoir royal. À la suite de la jacquerie des pitauds, la population se révolte contre la fiscalité et pour les libertés publiques. Les insurgés encerclent le 21 août le fort du Hâ et le château Trompette. Ils massacrent le gouverneur du roi et vingt officiers. Le roi Henri II ordonne au connétable Anne de Montmorency une répression exemplaire. La cité perd ses privilèges. Elle est désarmée, verse une amende et son parlement est suspendu. En ville, 140 personnes sont condamnées à mort. La répression s’étend ensuite dans les campagnes alentours. Néanmoins, en 1549, Henri II amnistie la cité.
  • Quinze ans plus tard, la ville est touchée par les guerres de religion. En 1562, Duras, capitaine protestant, échoue à prendre le château Trompette, avant d’être battu dans le Périgord par Monluc. Charles IX entre dans la ville le 9 avril 1565 lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. Ce voyage est entrepris pour tenter de reprendre en main un royaume miné par les conflits confessionnels. Les protestants ont été éliminés de la ville, et un syndicat ou ligue de bourgeois se met en place dès 1563 pour conserver la religion catholique. Le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572 à Paris) se répète à Bordeaux le 3 octobre, où les protestants sont exterminés. En 1585, Montaigne est élu maire de Bordeaux. La ville s'apaise et trouve une nouvelle source de profit dans le commerce du pastel de Garonne.
  • Pendant les luttes de la Fronde entre la noblesse française et le roi, les bourgeois bordelais forment l'Assemblée de l'Ormée. Ce n'est qu'en 1653, que Bordeaux est soumise par les armes et que le jeune Louis XIV y fait une entrée solennelle.
  • En 1675, les parlementaires laissent se développer la révolte du papier timbré, provoquée par une hausse des impôts. Le Parlement est exilé plusieurs années dans le Gers, à Condom, et la ville doit loger à ses frais plusieurs régiments. Alors que la fonction de commissaire de police est supprimée après cette révolte, progressivement, une « police de proximité » se met en place, comme à Paris et à Toulouse.

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Place des Quinconces

Bordeaux connaît son second apogée du milieu du XVIIe siècle jusqu'à la Révolution française. Cette prospérité provient à nouveau de son port, qui va devenir le premier port du royaume. Ainsi, la ville compte 40.000 habitants en 1700, ce qui en fait l'un des centres urbains les plus importants du royaume. La ville commerce le vin, mais aussi le sucre colonial et les esclaves. Au même titre que Nantes, La Rochelle, Lorient et bien d'autres, elle devient en effet un centre négrier et permet à certaines grandes familles de négociants de s'enrichir grâce au commerce triangulaire. En 1571, le Parlement de Bordeaux s'était pourtant prononcé contre l'esclavage. Il existait une forte tradition humaniste à Bordeaux dont le plus célèbre représentant fut Montaigne. En 1548, Étienne de La Boétie, membre du Parlement de Bordeaux, avait rédigé un des premiers textes anti-esclavagistes européens. Malgré tout, Bordeaux se hisse, en 1743, au rang de cinquième port négrier français à égalité avec Le Havre.

Les archevêques, les intendants et les gouverneurs installés par le roi, embellissent la ville, assèchent les faubourgs marécageux et insalubres et aménagent les anciens remparts. On construit des arcs de triomphe, un opéra, des jardins, des places...

Ruinée par les guerres napoléoniennes, la cité se réveille à la Restauration. La ville s'étend vers l'ouest. À partir de 1840, la ville redevient un grand port colonial et commerce à nouveau avec l’Afrique. À la fin du siècle, la ville s'industrialise avec des entreprises chimiques, métallurgiques, alimentaires et les huileries.

Le 7 mai 1841, la première ligne de chemin de fer est ouverte entre Bordeaux et la Teste. Bordeaux poursuit sa modernisation (création des boulevards, démolition des vieux quartiers…) et continue son développement

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Université Bordeaux 2

Pendant la Seconde guerre mondiale, la ville est occupée par les Allemands. Le maire Adrien Marquet, proches des idées fascistes, restera en place et collaborera avec eux. Dans les années 1980 et 1990, la réévaluation du rôle de l'administration française sous l'Occupation a mis au premier plan le cas de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de Gironde à cette époque.

En 1947, Jacques Chaban-Delmas, général de la Résistance, devient maire. Il industrialise la ville, avec comme élément moteur le domaine aéronautique et spatial (comme à Toulouse), alors que le négoce s’effondre.

Jacques Chaban-Delmas reste maire jusqu'en 1995, année où Alain Juppé lui succède à ce poste. Le nouveau maire souhaite donner à la ville un nouveau souffle. Il lance le premier Projet Urbain de Bordeaux de 1995 à 2005 qui concerne essentiellement l'aménagement des quais et la (re-)création d'un réseau de tramways.

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D'après Wikipédia


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