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La face cachée de la logistique inversée

Publié le 22 septembre 2015 par Nicomak @Myriam_Nicomak

Il arrive que certains produits soient à peine effleurés qu’ils sont jetés ou retournés sous prétexte que quelque chose « cloche ». Lorsqu’on sait que 20 à 30% des produits renvoyés sont issus de la vente en ligne – et que 10% de ces retours suivent la période des fêtes de fin d’année – on peut remarquer que ce qui « cloche » résulte d’une erreur de choix plutôt que de fabrication.

Or ces erreurs impactent profondément les entreprises. Un produit renvoyé est non seulement une vente ratée mais aussi une source de coûts additionnels pour vérifier la condition de l’objet, la rétablir tout en coordonnant son ré-acheminement jusqu’au point de vente.

Dans le domaine de l’électrique et de l’électronique, la perte est double lorsqu’un appareil déficient est jeté puisque les autres composants, fabriqués à partir de fer, d’aluminium, de cuivre, d’argent ou même d’or, sont perdus. En 2014, la valeur matérielle de ces déchets, aussi appelés e-déchets, était estimée à 52 milliards de dollars.

Les e-déchets sont aussi fortement toxiques et donc envoyés sur les sites d’enfouissements des pays en développement où le laxisme règne dans les décharges.

Poubelle en noir et blanc avec le sigle du recyclage
Au vu des enjeux économiques et environnementaux, certaines entreprises ont pris conscience de l’importance de la logistique inversée. Cette stratégie tient à faciliter la gestion des produits entre la vente et le point d’origine. L’objectif stratégique est d’assurer le retour des produits ou des matières depuis le consommateur jusqu’au producteur, et ce dans les plus brefs délais.

Cette problématique est donc inhérente à la question environnementale puisqu’il s’agit de trouver le moyen le plus rapide, abordable et durable pour jeter, recycler ou revendre et ainsi limiter les transports et le gaspillage.

Fort de ce constat, des compagnies comme Motorola, Microsoft ou Apple se sont tournées vers des fournisseurs de logistiques externes comme le Li Tong Group (LTG), basé à Hong Kong soit aux portes des usines d’assemblages d’objets électroniques implantées à la frontière avec la Chine.

  • LTG est une sorte de « dé-manufacturer » : l’entreprise décompose les appareils retournés ou invendus pour extraire les composantes vendables. LTG est aussi certifiées « Responsible Recycling » et « Recycling Operator Industry Standard ».
  • Ryder Supply Chain Production travaille directement avec les entreprises high-tech pour trouver des solutions innovantes adaptées à leurs besoins en logistique, transport et gestion de chaine de production. Une de leur solution consiste à réunir le pôle de distribution des produits finis et le pôle de gestion des retours sur un même site.
  • Opotor a développé des logiciels pour aider à la remise en vente de la marchandise retournée plus rapidement. Sa plateforme de e-commerce Blinq, où les produits retournés sont revendus à des prix cassés ajustés selon les prix d’autres plateformes, en est un exemple.

De fait, la stratégie de logistique inversée relève d’une stratégie de recyclage qui, en plus des bienfaits pour l’environnement, permet aux entreprises de se réapproprier la valeur de leurs produits.

A noter: en 2014, moins d’un sixième des appareils électriques et électroniques déficients ont été recyclés ou réutilisés…


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