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Critique Ciné : The Program (2015)

Publié le 23 septembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Program // De Stephen Frears. Avec Ben Foster, Chris O’Dowd et Guillaume Canet.


Alors que l’affaire Lance Armstrong a été relancée il n’y a pas si longtemps que ça, ce film est une occasion en or pour revenir sur l’un des scandales les plus impressionnants du siècle dans le monde du sport. The Program c’est l’histoire de Lance Armstrong et de la façon dont il a réussi à duper tous les tests possibles et imaginables, se sophistiquants d’années en années et sa technique devenant de plus en plus précise par la même occasion. Stephen Frears n’est pas à son premier coup d’essai dans le registre des biopics. On lui doit notamment celui de Philomena (2014). Si The Program n’est pas aussi brillant que son précédent film, il n’en reste pas moins passionnant. Ce n’est pas tant un film de sport mais plus un film sur la façon dont le dopage a pris en otage le monde du sport. Car ce n’est pas que le cyclisme qui est visé par la caméra de Stephen Frears. On peut aussi parler d’autres sports dans lesquels des histoires proches pourraient se retrouver bien évidemment. Ce qui m’a aussi fasciné avec The Program c’est le fait que le cyclisme n’est finalement qu’une excuse et pas vraiment une finalité en soi. On n’a pas besoin d’aimer le Tour de France pour apprécier les scènes de cyclisme de ce film non plus. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la façon dont images d’archives et filmées par Stephen Frears viennent garnir les grandes victoires du dit « héros » de l’Amérique.

Découvrez toute la vérité sur le plus grand scandale de l’Histoire du sport : le démantèlement du programme de dopage qui a fait de Lance Armstrong une légende. De la gloire à l'humiliation, The Program retrace le parcours de la star du Tour de France. Véritable thriller, le film nous plonge au cœur de la folle enquête qui a conduit à sa chute.

The Program ne raconte pas non plus que l’histoire de Lance Armstrong. Si le film prend son point de vue c’est aussi pour mieux raconter l’histoire des autres personnages comme Floyd Landis et j’en passe. C’est un scandale impressionnant qui a été démantelé mais le film décortique le tout de façon très intelligente. On pourrait parfois parler d’un cinéma complaisant dans ce genre de biopic alors que The Program est un film à charge. Cela ne veut pas dire que Stephen Frears ne va pas donner l’occasion de voir Lance comme quelqu’un qui a aussi voulu aider les autres. Mais tout ce qu’il entreprend est fait avec un but très précis. Notamment quand il décide de bâtir cette fondation, LiveStrong, c’est uniquement pour lui donner une autre légitimité, une autre notoriété. Mine de rien, Lance est quelqu’un d’ultra narcissique et le film parvient à le représenter de façon assez intelligente. Si l’on a vu en 2012 que Lance Armstrong avait été reconnu coupable de dopage, la vérité derrière tout ça c’est ce film, basé sur le livre du journaliste David Walsh et sur le plus grand rapport sur le dopage jamais réalisé dans toute l’histoire du sport. The Program n’est pas qu’une histoire de vélo, c’est aussi une histoire de médias et la façon dont ceux-ci sont perçus, tant du côté de ceux qui écrivent les choux gras que les hautes sphères du milieu du sport.

The Program c’est aussi un film intelligent qui pose de bonnes questions sur les intentions de son héros. Après tout, Lance Armstrong n’a rien fait de mal, il a juste trahi la confiance de fans. Ce n’est pas grand chose mais il représentait tellement de choses qu’il a détruit toute l’image d’un sport, d’une histoire : celle d’un homme qui a battu le cancer et qui est revenu encore plus fort qu’il ne l’était auparavant. Durant près d’une heure quarante, le film ne lâche jamais le spectateur alors que Stephen Frears rythme son film tel un thriller haletant dopé à l’action. C’est fort et c’est justement ce qui fait aussi la force de ce film. En faisant un film aussi universel sur le dopage, tout en parvenant aussi à questionner son héros sous divers angle, The Program s’avère être une belle surprise. Ben Foster est quant à lui assez bluffant sous les traits de Lance Armstrong. Je ne m’attendais pas du tout à une telle performance mais je suis forcé de reconnaître que le résultat est au rendez-vous. La façon dont Ben Foster incarne ce « héros » déchu est brillante car il parvient à capturer l’esprit complexe du personnage, la façon dont il a toujours millimétré tout ce qu’il a toujours fait dans toute sa vie : de son assurance de vainqueur à sa chute inéluctable sans passer par son addiction non pas au dopage mais à la victoire.

Note : 7/10. En bref, beau programme.


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