La critique
Pär (Rolf Sohlman) et Annica (Ann-Sofie Kylin) ont 15 ans et s'apprêtent à grandir. Lui décide d'adopter un nouveau style avec son blouson en cuir. Elle, se maquille et se coiffe simplement. Première rencontre, échanges de regards, coup de foudre. Malgré les amis jaloux de Annica (assez violents) , Pär persiste et finit par avoir le coeur de la belle. C'est l'été, ils s'embrassent, font leurs premières expériences. La jeunesse à l'état pur, sans nuages et avec beaucoup de candeur. Mais face à eux, les grandes personnes semblent avoir oublié la signification du mot "bonheur". Alcooliques, beaufs, dépressifs, colériques...De quoi retomber du nuage de l'amour.
Sorti en 1970 et seulement sur les écrans français en 2008, A swedish Love Story est le premier long métrage de Roy Andersson (grand réalisateur dont on a pu apprécier récemment le film à sketch Nous, les vivants). Comme le titre l'indique, il est ici question d'une histoire d'amour. Celle de deux ados un peu rock'n roll, loin de leurs affreux parents. On ne pourra remarquer les plans d'une grande beauté, la musique bien placée et une maitrise indéniable (cinéma tableau, c'est beau). Le réalisateur, connu pour son humour cynique, égratigne bien comme il faut le monde adulte, grossier et désespéré. Ca se regarde avec un certain plaisir mais pas de quoi crier au chef d'oeuvre. En effet, après tant de films parus sur l'adolescence et le premier amour, les deux personnages de cette love story (très bien interprétée ceci dit) manquent cruellement de singularité. Ils n'ont pas de psychologie, se caractérisent par des comportements attendus et vus et revus. Alors, certes, les plus nostalgiques trouveront ça attendrissant mais ceux , pour qui l'adolescence n'est pas si lointaine, regretteront de ne pas avoir le privilège de bénéficier d'un scénario plus "complet". Reste les très belles images et l'empreinte d'un grand cinéaste...
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