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Les mystères de Yoshiwara, de Matsui Kesako

Par Etcetera

mystere_yoshiwaraCe roman se déroule dans le Japon du début du 19è siècle, plus exactement dans le quartier de Yoshiwara qui est le quartier des plaisirs de la ville d’Edo.
Un homme – nous resterons longtemps sans rien savoir de lui, à part qu’il est jeune et beau – enquête auprès de différentes personnes officiant dans Yoshiwara : en tout une grosse quinzaine de personnes, allant de la patronne de maison de thé (qui sert d’intermédiaire entre les clients et les courtisanes) à la geisha (qui est une artiste), en passant par le préposé au lit ou encore l’amuseur professionnel.
A travers toutes ces personnes qui décrivent à la fois leur vie personnelle et les règles très codifiées en vigueur dans Yoshiwara, nous en arrivons à connaître assez bien le parcours et le caractère de la grande « courtisane sur rendez-vous » nommée Katsuragi, dont nous savons qu’elle a été à l’origine d’un important scandale, mais sans savoir lequel (nous le saurons à la fin du roman).
Les courtisanes sur rendez-vous appartiennent au rang le plus élevé des filles de plaisir : elles jouissent d’un grand prestige auprès des clients, possèdent leurs propres appartements dans les maisons auxquelles elles appartiennent, ont à leur service plusieurs apprenties et domestiques, et leurs clients sont le plus souvent de riches habitués qui les entretiennent un peu comme si elles étaient leurs concubines et qui peuvent même nouer avec elles de réelles histoires de cœur, allant même exceptionnellement jusqu’à les racheter et à faire d’elles des épouses honorables.
J’ai trouvé que, dans ce roman, l’aspect le plus intéressant était justement cet espèce de reportage sur la prostitution japonaise du 19ème siècle, tandis que l’aspect romanesque sur les aventures de Katsuragi ont fini par me lasser un peu car elles sont assez répétitives et piétinent quelque peu.
Ceci dit, le livre, par la multiplication des personnages et des points de vue, est intéressant et on apprend vraiment beaucoup de choses sur les us et coutumes du Japon ancien, comme par exemple cette habitude curieuse qui voulait que les courtisanes, lorsqu’elles avaient quelque chose à se faire pardonner à l’un de leurs habitués, leur offrait rien moins qu’un de leurs doigts, qu’elles n’hésitaient pas à couper pour prouver leur sincérité.
Un roman bien écrit, assez vivant, mais qui peine un peu à maintenir son intérêt sur la longueur.

Les Mystères de Yoshiwara était paru aux éditions Philippe Picquier en 2011 et avait reçu en 2007 le Prix Naoki récompensant les œuvres de littérature populaire.



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