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VIENNE (Autriche)

Publié le 28 septembre 2015 par Aelezig

Article dédié à ma copine... Sissi (ça ne s'invente pas !).

Vienne est située dans l'Est du pays, et traversée par le Danube. Depuis plusieurs années, elle est en première place du classement selon l'indice Mercer récompensant le coût de la vie et la qualité de vie de 221 villes dans le monde. Peuplée d'environ 1,7 million d'habitants, elle est un important centre politique international, notamment en raison de la neutralité autrichienne puisqu'y siègent l'OSCE, l'OPEP et diverses agences des Nations unies, comme l'Agence internationale de l'énergie atomique ou l'ONUDI. Elle a également été le lieu de signature d'un grand nombre de traités internationaux. Depuis 2001, le centre historique de Vienne est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

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L'histoire de Vienne remonte au IIe millénaire avant JC. La situation au bord du Danube, entre les préalpes et la Pannonie, font de la métropol actuelle un espace privilégié pour des agglomérations.

Des fouilles archéologiques fournissent les preuves de premières habitations à l'époque paléolithique. D'autres montrent une habitation continue du bassin de Vienne à l'époque néolithique. La situation climatique favorable et les sols fertiles de Vienne offrent aux agriculteurs de cette époque un territoire prospère.

L'industrie lithique se développe grâce à la chaille qui peut être trouvée dans les alentours. Des objets de l'âge du cuivre ont également pu être mis au jour. Les témoignages de l'âge du bronze sont nombreux, surtout les sépultures mais des traces d'habitation ont également pu être découvertes. 

La civilisation de Hallstatt de l'âge du fer est représentée par les tumulus encore visibles de nos jours ainsi que par des vestiges d'habitations. L'oppidum est daté de l'âge du fer récent, du temps des Celtes.

Vers le début de notre ère, Vienne est conquise par les Romains qui fournissent les premières sources écrites de l'histoire de Vienne. À l'emplacement de la ville actuelle se trouve alors une petite habitation celtique appelée Vedunia.

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Hôtel de Ville

De nos jours, on peut toujours distinguer les anciens murs romains qui entouraient l'agglomération. Le mur du camp romain se situait le long des rues Tiefer Graben, Naglergasse, Graben, Kramergasse, Rotgasse et Rabensteig, de façon parallèle au Salzgries. À cause du cours du Danube, le modèle carré caractéristique des camps romains ne peut être utilisé à cet endroit. Le camp est nommé Vindobona. En 212, Vindobona est élevée au rang de municipium.

Le village celtique de Vedunia ainsi que le camp romain de Vindobona se situent à frontière orientale de l'Empire romain et deviennent rapidement victimes des migrations germaniques. Après la chute de Rome, les Lombards dominent l'espace viennois, suivis des Slaves et Avars

La première mention écrite de Vienne au Moyen Age se trouve dans les annales de Salzbourg de 881 ; il y est question d'une bataille apud Weniam contre les Magyars. Cependant, il n'est pas certain si Weniam désigne le fleuve ou la ville. Le roi Otton Ier de la Francie orientale bat les Magyars en 955 lors de la bataille du Lechfeld.

En 976, les Babenberg fondent le margraviat d'Ostarrichi dans lequel se trouve, proche de la frontière hongroise, la ville de Vienne. Dès le XIe siècle, Vienne devient une place commerciale de première importance. Dans le traité de Mautern entre l'évêque de Passau et le margrave Léopold IV, Vienne est mentionnée pour la première fois comme civitas. En 1155, Henri II d'Ostarrichi, dit Jasomirgott, fait de Vienne sa capitale. En 1156, Ostarrichi devient un duché. 

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Hofburg, résidence d'hiver des Habsbourg

Lors de la troisième croisade, au cours de laquelle Richard Coeur de Lion est fait prisonnier par Léopold V en 1192 à Erdberg près de Vienne, la capture rapporte une rançon énorme de 50.000 marks d'argent. À Vienne, un atelier de fabrication de monnaie est établi et vers 1200 les fortification de la ville sont érigés ; des ruines sont encore visibles de nos jours près de la station de métro Stubentor. Léopold V est excommunié par le pape Célestin III pour avoir fait prisonnier Richard. Léopold V meurt par la suite d'une gangrène. Sur son lit de mort, il se repent et promet de repayer la rançon.

En 1221, Vienne reçoit des privilèges en tant que ville. Le commerce se développe et Vienne entretient des relations de première importance le long du Danube jusqu'à Venise.

En 1275, la ville se retrouve en flammes. Trois incendies se déclarent sucessivement le 28 mars, le 16 avril, puis le 30 avril, et causent de graves dommages. Les églises, monastères et la résidence ducale sont touchés. L'église Saint-Etienne perd et son toit et son clocher. Environ deux tiers de la ville sont détruits après la catastrophe. La reconstruction est soutenue par le roi Ottokar II.

En 1282, Rodolphe de Habsbourg, empereur du Saint-Empire romain germanique persuade les Princes-Electeurs de ratifier la cession des duchés d’Autriche et de celui de Styrie, laissés libre par l’extinction de la dynastie de Babenberg, à son fils Albert. C'est le début de la présence des Habsbourg sur l'Autriche.

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Palais du Belvédère

Le Duché d’Autriche est érigé en Archiduché en 1359. Toutefois cet acte n'émanant pas de l'Empereur, il est considéré comme faux et ce n'est qu'en 1453 que le titre est reconnu et officialisé par Frédéric III de Habsbourg, alors à la tête du Saint-Empire romain germanique.

En 1529, la campagne militaire de Soliman le Magnifique se termine par le premier siège de Vienne au cours duquel le comte Niklas Salm défait les Ottomans. La période est également marquée par l'épidémie de peste de 1679 qui emporte près de 30.000 Viennois. 

La guerre austro-turque (1683-1699) débute par un nouveau siège de Vienne. La ville résiste. La défaite de Kara Mustafa en 1683 est d'une importance cruciale non seulement pour Vienne, mais aussi pour toute l'Europe centrale : les Ottomans se retirent de Hongrie et renoncent définitivement à prendre la capitale de l’Autriche. Libérées de la menace ottomane, les familles nobles commandent de somptueux palais, signant ainsi l'acte de naissance de la Vienne baroque

Johann Bernhard Fischer von Erlach (1656-1723) dessine nombre des plus beaux édifices baroques de Vienne, dont le palais Trautson et le château de Schönbrunn. Johann Lukas von Hildebrandt, son grand rival, devient en 1700 l'architecte de la cour. Outre le Palais du Belvédère, il réalise le palais Schönborn (actuel musée des Arts et Traditions populaires), le palais Kinsky (1713-1716) et la Piaristenkirche en 1716. Ces deux architectes construisent aussi le palais d'hiver du prince Eugène (occupé actuellement par le ministère des finances), héros des campagnes contre les Ottomans. En 1754, à son premier recensement, Vienne compte 175.000 habitants.

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Staatsoper

Grâce au sens de l’État de Marie-Thérèse, Vienne connaît une période de sérénité et d'opulence durant son long règne. Marie-Thérèse fait de la ville la capitale de la musique européenne.  

Son successeur, Joseph II lance un programme de réformes sociales, diminue les privilèges du clergé et abolit le servage et la corvée. Il ouvre au public le Prater (1766), ancienne réserve de chasse de la cour, et l'Augarten (1775). En 1782, le pape Pie VI se rend à Vienne pour convaincre Joseph II de renoncer à ses réformes religieuses. En 1784, l'Archiduc fonde l'Allgemeines krankenhaus (Hôpital général). Animé d'une volonté de réformes, Joseph II crée une académie militaire de médecine et de chirurgie et commande un bâtiment inspiré de l'Hôtel-Dieu de Paris. En 1791, la première de La flûte enchantée de Mozart est donnée dans un petit théâtre populaire de Vienne. En 1800, Vienne compte 232000 habitants. Le 11 août 1804, François II du Saint-Empire (et François Ier d'Autriche) joint à son titre d'« empereur des Romains » celui d' « empereur héréditaire d'Autriche ». L'Autriche devient donc Empire.

En 1809 Napoléon Ier s'installe brièvement au château de Schönbrunn et épouse Marie-Louise d'Autriche, fille de l'Empereur François Ier. L'année 1811 voit la déroute économique de l'Autriche et la banqueroute de l’État. Après la défaite de Napoléon en 1814, les puissances européennes victorieuses se réunissent à Vienne pour rétablir un ordre que les conquêtes françaises avait sérieusement bouleversé. Avec l'aide du chancelier Metternich, François II réussit à raffermir son pouvoir lors du congrès de Vienne (1814-1815). Au terme des négociations, les participants se sont partagés l'Europe sans se soucier des aspirations des peuples, mais l'équilibre qu'ils ont établi maintint la paix jusqu'à la vague de révolutions de 1848. 

Les espaces dégagés par la destruction des fortifications de la ville par Napoléon sont aménagés en jardins. 

En 1830, Vienne compte 318.000 habitants lorsqu'en 1831-1832 la ville est frappée par une épidémie de choléra. En 1837, la première ligne de chemin de fer relie Vienne et en 1845 arrive le gaz d'éclairage qui fera 384 victimes dans l'incendie du Ringtheater en 1881. 

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Burgtheater

La révolution de 1848 secoue la capitale. Sous le commandement des généraux Windisch-Grätz et Josip Jelacic, les troupes autrichiennes et croates encerclent Vienne le 20 octobre 1848, puis bombardent la ville à partir du 26 octobre et prennent d'assaut la Innere Stadt le 31 octobre. Près de deux mille personnes sont tuées lors des combats. La défaite de l'insurrection viennoise marque la fin de la Révolution de 1848 en Autriche. Cet événement provoque la perte des acquis de la Révolution du mois de mars et fait entrer l'Empire d'Autriche dans une phase de réaction autoritaire : le « néo-absolutisme », qui dure jusqu'en 1859.

Dans un décret du 20 décembre 1857, l'empereur François-Joseph invite son ministre de l'intérieur Alexander von Bach, à préparer l'agrandissement de la capitale afin de la rénover et la moderniser : on abat la vieille enceinte afin de percer un large boulevard circulaire, la Ringstrasse qui sera bientôt bordée de grands palais (palais Epstein, palais Ephrussi...) et bâtiments officiels comme l'Opéra, le Kunsthistorisches Museum (Musée d'histoire de l'art), le Musée d'Histoire naturelle, le Parlement, le Neues Rathaus (Hôtel de ville) ou encore la Votivkirche qui abrite le tombeau du héros du Siège de Vienne (1529), Niklas Salm.

En février 1862, la ville doit affronter une crue dévastatrice du Danube affectant particulièrement les quartiers de Brigittenau et de Zwischenbrücken. Ces inondations sont à l'origine de la première régulation du fleuve décidée initialement par une loi du 8 février 1869 et complétée en 1875. L'aménagement du canal du Danube a lieu dans les années 1890 avec la construction d'une série de canaux et d'écluses. Ce canal double le fleuve au sud en entrant dans la vieille ville et crée ainsi une île. Il ne s'agit pas d'un canal au sens strict du terme, mais bien d'un bras du Danube et qui était le cours originel du fleuve au Moyen Age avant que les nombreuses crues ne modifient son tracé vers sa position actuelle. 

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Cathédrale Saint-Etienne

En 1867, l'émancipation des juifs est obtenue dans l'empire d'Autriche-Hongrie. Dès lors, malgré l'antisémitisme latent, ils s'installent dans la capitale où le milieu juif connaît un véritable bouillonnement artistique et intellectuel, avec des personnalités comme Gustav Klimt, Gustav Mahler ou Freud qui font de Vienne la capitale culturelle européenne de la fin du XIXe siècle.

Le Grand Krach de Vienne de 1873, qui se produit en pleine exposition universelle, est précédé par une folle spéculation immobilière. Les prix des maisons doublèrent en quelques mois et 376 sociétés furent fondées. Des immeubles magnifiques sont érigés. Les sociétés cotées à la bourse de Vienne versent des dividendes très élevés, 10 % à 15 % en moyenne. Les banques commercialisent des produits financiers assurant un rendement constants aux actionnaires. Ce vent de folie, cette "bulle" spéculative, comme on dirait aujourd'hui, se termine dans la tourmente, marquant aussi l'un des aspects les plus toxiques du capitalisme qui accompagne la révolution industrielle et l'euphorie générale.

Au tournant du XXe siècle, Vienne est la quatrième ville d’Europe et compte plus de deux millions d’habitants en 1914. La capitale de l’Empire austro-hongrois connaît une incroyable effervescence créatrice. Elle jouit alors d’une réputation d’insouciance et suscite l’admiration et l’envie pour la qualité et la diversité de sa vie culturelle. Les maîtres du Jugendstil y renouvellent l’architecture et les arts décoratifs, les peintres de la Sécession bousculent les arts plastiques, les auteurs tels Karl Kraus et Arthur Schnitzler s’imposent alors que Sigmund Freud révolutionne les sciences humaines.

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Eglise Saint-Pierre

La Première Guerre mondiale sera fatale à l'Empire austro-hongrois, qui perd beaucoup de territoire et est en rivalité constante avec la Prusse. La pénurie sévit. Une municipalité socialiste, qui vaut à la ville le surnom de « Vienne la rouge », tente d'affronter les problèmes sociaux liés à la crise économique, mais l'antisémitisme puis le national-socialisme gagnent du terrain. 

L’Anschluss est l’annexion de l’Autriche par l'Allemagne nazie le 12 mars 1938. Le pouvoir ayant été transféré à l’Allemagne, les troupes de la Wehrmacht entrent en Autriche, sans rencontrer la moindre opposition. L’Anschluss est une des étapes majeures dans la création, voulue depuis longtemps par Adolf Hitler, d’un Reich regroupant les pays et territoires germanophones. Elle entraîne une profonde « nazification » de la société autrichienne. 

Alors que les Juifs viennois sont 182.000 au moment de l'annexion en mars 1938, le mouvement d'émigration culmine dès septembre 1938 avec environ 10.000 départs par mois. Leurs biens sont confisqués et les 105.000 Juifs qui restent sont rassemblés dans des quartiers surpeuplés à l'automne 1939 et déportés à partir de 1942. Après la guerre, les Juifs autrichiens sont moins de 6000.

Après la guerre, comme pour Berlin et l'Allemagne, Vienne et l'Autriche sont occupées entre 1945 et 1955, en application de la Conférence de Postdam, par les forces alliées. La répartition des secteurs d'occupation entre eux se fait par districts, dans les limites administratives que la ville connaissait avant 1937.  

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Karl Marx Hof (Vienne la Rouge)

Le métro de Vienne ouvre son premier tronçon en 1978. Dans les années 1970, on construit le troisième siège de l'ONU. À la fin du XXe siècle, Vienne possède son propre panorama urbain avec les gratte-ciel de l'Andromeda-Tower et du Millenium-Tower aux bords du Danube. 

A voir un jour !

D'après Wikipédia


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