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le malheur de vivre avec un sourire d'aimer

Publié le 28 septembre 2015 par Micheltabanou

Il était une fois, à Fontenay du côté de Jean Zay, une dame âgée, fatiguée d'une vie de labeur, éreintée par les accrocs de la vie, mais toujours souriante et surtout animée d'une lueur de générosité. Générosité d'abord pour l'une de ses filles qui est à sa charge; ce type de charge qui fait que vous devez accompagner pour chacun de ses jours votre enfant... Une mère courage - sans reproche - et qui a perdu son fils entraîné en pleine jeunesse dans le tourbillon d'une longue et douloureuse maladie comme on dit pour se voiler la face d'une incompréhensible injustice.

Cette dame je la connais! Je l'apprécie mais refuse de la voir évoluer dans un quotidien délabré par le déni d'un bailleur social! Elle vit ou survit depuis des années dans un logement, étroit et insalubre. Un logement également inadapté pour hébergé dans des conditions sanitaires convenables une personne handicapée. Jugez-en par l'accès impossible aux toilettes avec cette porte s'ouvrant vers l'intérieur et frôlant dans son ouverture le siège des toilettes. Toute personne normalement constituée doit se contorsionner pour accéder à ce lieu d'aisance! Il existe encore des imbéciles qui bâtissent des accès toilettes avec une ouverture vers l'intérieur alors que la logique et la sécurité nécessite l'inverse!

Mais qu'importe d'ouvrir un débat sur ce point. Ce qui m'importe aujourd'hui c'est que cette personne handicapée est dans un embarras quotidien qui devient tant pour elle que pour sa mère affaiblie quelque chose d'insurmontable, périlleux. Bien entendu si la porte était dégondée la personne handicapée pourrait accéder aux toilettes... mais quid de son intimité, de sa dignité?

Et je vous disais que l'appartement était insalubre, envahi par les moisissures qui au fil des ans finissent par métastaser. C'est normal l'état de l'appartement est comme un cancer qui ronge le corps. Cette dame âgée est naturellement une habituée des consultations médicales en raison des miasmes de cette humidité constamment inhalée! Sa fille également et j'ai même en ma possession l'ordonnance d'un médecin réputé de notre ville qui proscrit pour le bien-être de ses patientes l'attribution d'un autre logement et qui constate que les conditions de vie actuelle sont indignes.

Outre ces inconvénients, mon amie a cette chance de pouvoir demeurer au rez-de-chaussée et de pouvoir le cas échéant profiter d'un petit bout de jardin! Je dis bien le cas échéant car la plus part du temps ce petit havre de paix est le lieu de dépôt de nombreux détritus projetés par le voisinage. Cela va même de la cigarette toujours allumée et qui se consomme lentement sur le linge en contrebas! On appelle cela le vivre ensemble!

Alors mon amie en a marre de vivre ensemble avec des malotrus, de vivre dans un tel logement alors que tout devrait lui être rendu socialement moins pénible lorsque l'on vit dans une société policée! Une société du respect; respect du bailleur, respect de l'environnement et respect de nos services pour que cette situation cesse au plus vite.

A l'heure où en grande pompe on inaugure une rue S. Hessel il faut très vite délaisser le chemin des honneurs pour s'indigner. Cela serait un bel hommage à lui rendre et je devine son sourrire malicieux pour comprendre ce soutien à une toute petite cause de rien du tout en rapport aux montagnes qu'il a soulevé mais c'est bien je pense ce petit bout de misère a lui aussi le droit à sa cause...


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