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ART : Jean-Luc Moerman expose !

Publié le 29 septembre 2015 par Etv @etvonweb
ART : Jean-Luc Moerman expose !

Jean-Luc Moerman est un artiste belge qui se distingue par son « graphisme » spécifique, forme d’écriture faite de traits entrelacés caractéristiques. Son travail s’est fait connaître de façon internationale, notamment par son intervention in situ à Art Unlimited (Artbasel, Suisse, 2005), sa prestigieuse collaboration avec la marque des sacs Longchamp (à l’occasion des 60 ans de la marque, 2008), ses fresques et installations dans de nombreux lieux publics (Atomium, Bruxelles, 2006 ; ING Marnix, Bruxelles, 2012 ; Sportcomplex Drieburcht, Tilburg, 2013). Son travail a été exposé dans de nombreux Musées (Mudam, Luxembourg, 2007 ; Moca, Shanghaï, Chine, 2009 ; Musée des Beaux-Arts de Calais, France, 2007) et Collections ou Fondations internationales, dans de nombreuses Biennales et Foires d’Art Contemporain internationales, ainsi que dans de nombreuses Galeries d’Art Contemporain.

Le travail artistique de Jean-Luc Moerman se caractérise par le mouvement d’interactivité continue par lequel l’artiste peint, dessine et intervient sur de multiples types de support : le tatouage sur les corps humains (sur les voitures, les vélos, les robots, les armures, les animaux), la peinture sur les murs (sur les toiles, les plaques d’aluminium), les dessins sur les papiers, les découpes dans les plexiglass et les auto- collants. Ces dessins étant reliés et connectés les uns et autres, l’énergie qui les anime se prolonge et se répand de l’un à l’autre. C’est le principe central qui anime son œuvre : une continuité du processus qui, partant de l’atelier, sort pour s’étendre sur les murs et proliférer sur divers supports.

On peut décrire les dessins de Jean-Luc Moerman comme des jets ou des flux biomorphiques appartenant aussi bien au règne de l’organique (animal et végétal), qu’à celui du mécanique (technico- humain). Ces micro-organismes semblent dévoiler la face cachée d’une réalité polymorphe, rendant visible une forme de substrat vital en-deçà de notre rapport objectivant au monde. Proches dufonctionnement de l’ADN, d’une cellule, d’une bactérie ou d’un virus dans leurs modes de propagation, ces dessins appartiennent tant au monde de la technique et de la science-fiction, qu’à celui d’une écriture propre. Un outil d’appréhension du réel qui, dans sa maîtrise, impose peu à peu ses propres règles d’écriture.

De façon plus personnelle, il faut lire dans cette écriture moermanienne une recherche profonde sur la question des origines en réponse à un trouble identitaire. Tracer des traits, tatouer est une manière pour l’artiste de rester ancrer à la réalité présente tout en étant intimement en recherche d’une identité multiple que ces traits tentent d’exprimer. Le processus du tatouage marque les corps et rentre dans la chair (dans une analogie avec la blessure), mais touche profondément aussi au psychisme de l’être humain. Tous les êtres humains sont tatoués par la vie. Le tracé du tatouage relie les canons et les codes de beauté à un rapport au corps qui renoue avec un mode d’existence primitif et sensitif (en-deçà de nos préoccupations matérielles et désincarnées). Dans ce questionnement identitaire, le travail de Jean-Luc Moerman questionne à sa manière l’ensemble du système social : une volonté de ramener la plupart des constructions sociales, politiques, intellectuelles, religieuses, spirituelles, au vécu intime, instinctif, presque animal, qui justifie de telles constructions. L’instinct de vie, l’instinct de survie, l’instinct d’organisation contre le chaos, la peur de la mort. Comme si l’artiste vivait, dans sa quête identitaire, en permanence connecté à ce substrat vital sous-jacent et cherchait à le libérer de ses aliénations sociales.

Il est intéressant de constater qu’à une époque singulièrement caractérisée par la puissance de la surface, du visuel et du virtuel, Jean-Luc Moerman est un artiste profondément habité par la conquête des profondeurs. En témoignent ces traits biomorphiques proches du mode d’existence de l’ADN, de la cellule, du microbe ou du virus. Ce questionnement des profondeurs appartient paradoxalement aussi à notre culture moderne et post-moderne : il rejoint le phantasme scientifique du contrôle de l’ensemble du règne cosmique, de la maîtrise de l’infiniment petit comme de l’infiniment grand. C’est probablement dans l’illustration de ce paradoxe intimement lié à notre culture que réside la puissance d’évocation des œuvres de Jean-Luc Moerman, la manière dont ses œuvres nous parlent d’une époque dont il est à la fois l’héritier, le témoin et l’agitateur.

Détails pratiques : Lieu : Le lieu éphémère « Louise 186 » – 186 Avenue Louise - 1000 Bruxelles

Exposition : Jeudi 15 Octobre à dimanche 15 Novembre de 12h à 18h et nocturne tous les jeudis de 12h à 12h

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