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Les enfants de l’eau noire de Joe R. Lansdale

Par Karine Simon @karine59630

Le 30/09/2015

Synopsis :

Texas, années 1930. Élevée dans la misère au bord de la Sabine, qui s’écoule jusqu’aux bayous de Louisiane, May Linn, jolie fille de seize ans, rêve de devenir star de cinéma. Un songe qui s’achève brutalement lorsqu’on repêche dans le fleuve son cadavre mutilé. Ses jeunes amis Sue Ellen, Terry et Jinx, en rupture familiale, décident alors de l’incinérer et d’emporter ses cendres à Hollywood. May Linn ne sera jamais une star, mais au moins elle reposera à l’endroit de ses rêves… Volant un radeau mais surtout le magot d’un hold-up, la singulière équipe s’embarque dans une périlleuse descente du fleuve, le diable aux trousses. Car non seulement l’agent Sy, flic violent et corrompu, les pourchasse, mais Skunk, un monstre sorti de l’enfer, cherche à leur faire la peau. Quand vous décidez de faire vôtres les rêves d’un autre, ses pires cauchemars peuvent aussi profiter du voyage…

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Les premières lignes :

Cet été-là, papa cessa d’électrocuter et de dynamiter les poissons ; il se mit à les empoisonner avec des noix vertes écrasées. La dynamite faisait un sacré barouf et, quelques années plus tôt une explosion lui avait arraché deux doigts. Il lui en restait une brûlure au visage qui à première vue, ressemblait à une marque de rouge à lèvre et, de plus près, à une espèce d’eczéma.

Mon avis :

Les personnes qui me connaissent bien savent que même si j’ai des goûts très diversifiés en matière de lecture, les thrillers, polars et autres romans noirs occupent une place toute particulière dans mon cœur. J’aime beaucoup la collection Sueurs Froides de chez Denoël, collection dont Les enfants de l’eau noire de Joe R. Lansdale fait parti.

Dans ce roman, nous plongeons dans l’Amérique des années 30, une période sombre et triste d’un pays en pleine récession économique. Nous sommes au Texas, et plus précisément aux abords de la Sabine, rivière sinueuse, tumultueuse et trouble, autant que l’ambiance de ce livre. Sue Ellen, une jeune fille de seize ans, vit avec ses parents près de ce cours d’eau. Elle mène une existence misérable au près d’une mère dépressive qui ne s’est jamais occupée d’elle, et d’un père alcoolique, fainéant, qui bat sa femme et qui trouve sa fille un peu trop à son goût. Heureusement Sue Ellen a de la ressource et ne se laisse pas abattre. Elle a deux amis très proche, Jinx, une jeune fille de colère au caractère bien trempé, et Terry un jeune homme très mignon, mais qui serait apparemment homosexuel.

Un soir May Linn est retrouvée morte, c’était une amie de Sue Ellen, Jinx & Terry. L’inspecteur Sy, le flic ripou du secteur ne prendra même pas la peine de faire une enquête. May Linn sera alors simplement enterrée au cimetière des indigents. C’est une chose qui va révolter ses amis. May Linn était belle, elle rêvait de gloire et de paillettes, elle voulait quitter cette vie miteuse et tenter sa chance à Hollywood. Ses amis décident d’emmener ses cendres là-bas.

Pour y arriver, il vole un radeau et l’argent d’un hold-up, celui du frère de May Linn. Malheureusement au moment de leur fuite, Clétus, le père de May Linn découvre le pot au rose, et met l’inspecteur Sy sur leur trace. Clétus charge aussi Skunk de les rattraper. Cet homme est une légende, une brute sanguinaire qui ne lâche jamais ses proies. La course poursuite commence alors !

Je ne peux pas dire que j’ai beaucoup tremblé pendant ma lecture, mais par contre j’ai été complètement happée par l’histoire. Plus qu’un thriller, je qualifierais Les enfants de l’eau noire de « Roman noir ».

J’ai aimé les personnages malmenés par la vie, mais qui cherche quand même à s’en sortir. On ressent bien le climat social et économique de la Grande Dépression dans le scénario de ce livre. Il y a également un fond de ségrégation raciale, puisqu’on y évoque aussi le Ku Klux Clan. La différence raciale, mais aussi de préférence sexuelle y est abordée.

C’est un roman dur, mais pas dénué d’espoir.

J’ai aimé l’écriture de l’auteur, une écriture directe et franche, sans langue de bois. L’écriture est à la troisième personne, mais le récit nous est délivré par Sue Ellen. Cette façon de faire m’a beaucoup plu.

En bref, si vous aimez les romans noirs, les romans d’ambiance, je suis certaine que vous vous laisserez embarquer pour ce voyage de l’espoir sur la rivière de La Sabine.

Je vous le conseille !

Je remercie Les Editions Denoël pour leur confiance.

Ce roman est disponible aux Editions Denoël depuis Septembre 2015.



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