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Le pouvoir des émotions sur le storytelling

Publié le 01 octobre 2015 par Dangelsteph

cerveau storytelling

Comment les émotions guident-elles nos actions et donc le storytelling que nous produisons ?

C’est bien du débat jamais éteint entre la raison et l’émotion dont on parle. Il y a les tenants de la rationalité, selon lesquels nos actions sont forcément réfléchies. Et puis, il y a ceux qui essaient d’explorer d’autres voies. Antonio Damasio, neuro-scientifique, est de ceux-là, et j’avais écrit un article sur son livre “L’erreur de Descartes”, dont le titre résume bien le contenu. Tiens, au passage, j’ai aussi partagé récemment une infographie sur les interactions du cerveau humain avec les émotions et les histoires.

Ce que révèlent les recherches scientifiques sur les émotions, l’action, et le storytelling

Aujourd’hui, je vais partager d’autres réflexions, basées sur d’autres recherches scientifiques, sur le pouvoir des émotions sur nos actions, et donc les histoires que nous vivons et faisons vivre à notre environnement.

Ces recherches portent sur une zone du cerveau encore assez peu connue, appelée insula. Pour résumer, elle intervient dans la conscience de ce qui se passe à l’intérieur de notre corps (et du soi), et le contrôle de certaines émotions (peur, colère, joie, tristesse).


Ces recherches sur l’insula se sont centrées sur… les psychopathes.

Des neuro-scientifiques de l’université de Chicago et du Nouveau-Mexique sont arrivés à la conclusion que les psychopathes ne disposaient pas des connexions leur permettant de se préoccuper des autres. Bref, ils ne sont pas capables d’empathie, et cette absence de connexion émotionnelle avec leur environnement influence directement leurs actions. Intéressant : l’étude a été faite en soumettant des histoires (des scénarios) au panel de psychopathes testé. Et c’est l’insula qui a été détectée comme étant particulièrement active lors des tests. Une zone, donc, particulièrement impliquée dans la passerelle émotions-actions, avec un constat d’auto-centrage des psychopathes : en d’autres mots, les psychopathes étaient capables de ressentir ce que représente la douleur, mais pas chez les autres. Emotion - action en ligne directe.

Bon, tout est perdu, alors ?

Non, car une autre étude montre qu’il est possible pour les psychopathes d’apprendre à réguler l’insula pour être davantage conscient, émotionnellement, d’autrui. Là, ce sont des chercheurs allemands qui ont été à l’oeuvre. Ils ont essayé d’apprendre à 4 psychopathes ce type de capacité de contrôle. Bon, ça n’a marché que sur l’un d’entre eux (mais c’est aussi parce que les autres n’étaient pas motivés ). Mais il a bien réussi à moduler ses réponses émotionnelles, en étant confronté à des images d’épisodes pénibles de sa vie passée. Les chercheurs notent toutefois le peu de potentiel de ce type d’apprentissage, au regard du succès limité qu’ils ont eu.

Ces deux études montrent bien que les émotions impactent directement nos actions. Le choix de citer une étude sur les psychopathes n’est pas un hasard : il montre que cette influence n’est pas anodine et sans conséquences.  Et même si on peut chercher à en contrôler le flux, notre capacité de maîtrise est très limitée (même si nous ne sommes pas tous des psychopathes -quoique :) !).

Que faire alors ? Et bien essayer, tout de même, d’être au moins conscient de nos émotions, c’est déjà bien.


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