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Quand les lecteurs de Babelio rencontrent Jason Hewitt

Par Samy20002000fr

Mardi 29 septembre, les locaux de Babelio accueillaient la rencontre entre l’anglais Jason Hewitt, auteur du Silence des bombes, publié chez Préludes, et une trentaine de lecteurs Babelio. La traduction a été assurée par Fabienne Gondrand.

La séance s’est ouverte sur quelques mots de Véronique Cardi, la directrice des éditions Préludes, remerciant l’auteur pour sa présence exceptionnelle. Malgré la difficulté de la langue, Jason Hewitt a ensuite improvisé quelques mots en français afin de remercier les lecteurs, ce que n’ont pas manqué d’apprécier les lecteurs présents.

En juillet 1940,dans la région du Suffolk, en Angleterre, la petite Lydia traverse un village désert. Réfugiée dans la maison de son enfance, elle décide de s’y cacher, attendant désespérément l’arrivée de sa famille. Mais dans la nuit, c’est un soldat armé qui s’invite dans sa cachette. Que cherche-t-il ? Comment connaît-il son nom ? Le Silence des bombes raconte inattendue cohabitation de ces deux réfugiés, et pose la question de la possibilité de la rédemption.

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Mêler fiction et réalité

La séance de questions s’ouvre sur la genèse du roman. Passionné par l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, Jason Hewitt explique avoir voulu écrire sur cette période. “Je voulais rassembler deux personnages en conflit et les enfermer dans un endroit confiné. Faire rencontrer  ainsi un Allemand  et un Anglais au moment de la guerre m’a semblé l’occasion la plus crédible de le faire.” Tel un professeur aguerri, Jason Hewitt explique à son audience que cette époque était celle d’une réelle psychose sur les côtes anglaises, la population étant terrifiée à l’idée qu’un débarquement puisse avoir lieu. Ensuite, c’est un fait divers qui a fait naître le personnage d’Heiden,  l’histoire d’un soldat allemand retrouvé échoué sur les côtes anglaises, alors évacués par l’armée. “Je me suis dit : que serait-il arrivé si cet homme n’était pas mort ? D’un point de vue dramatique, je tenais mon histoire.”

Bien qu’inspiré par la réalité et cette psychose de l’invasion des côtes britanniques par les Allemands en cet été 1940, Jason Hewitt a cependant décidé de situer son histoire dans une ville imaginaire. S’il a fait ce choix,  c’est pour avoir le droit de se détacher des faits historiques et laisser un espace de liberté à son imagination.

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Un travail de titan

La discussion s’oriente ensuite vers le travail de recherches documentaires nécessaire à l’écriture du roman. “J’ai fait d’énormes recherches” explique Jason Hewitt. Livres, émissions, musées, archives, lettres, journaux, l’auteur a scrupuleusement étudié toutes les sources disponibles afin de rendre son récit davantage réaliste. Investi, l’auteur s’est même rendu dans chacun des lieux qu’il évoque à la période de l’année à laquelle ses personnages les visitent ! “La seule exception est celle de Navrik, dans le cercle Arctique, je m’y suis rendu en juillet et pas en avril comme dans le roman car il y faisait bien trop froid !”

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Le sens du détail

Jason Hewitt s’exprime plus tard à propos du format de son roman, le 8 clos. Selon l’écrivain, cette forme est beaucoup plus simple à mettre en place, contrairement à une intrigue dans laquelle les personnages sont totalement libres de leurs mouvements “L’homme se contrôle mieux avec des limites, et j’en donne à mes personnages comme à moi-même.”

La seule exigence du huis clos est l’attention à accorder aux détails du quotidien des personnages. Pour ce faire, Jason Hewitt explique avoir réalisé une frise chronologique, découpant son intrigue par demi-heures, afin d’être sûr que ses personnages étaient constamment occupés. “Mes personnages s’ennuient, j’ai voulu retranscrire cela, sans pour autant ennuyer mes lecteurs”.

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L’auteur et ses personnages

Les questions s’orientent par la suite vers les deux personnages centraux du roman, la jeune Lydia et le soldat Allemand, Heiden. En tant qu’homme, Jason Hewitt explique avoir été aidé par le côté garçon manqué du personnage de Lydia  :“Je ne suis pas une femme, mais j’ai été un petit garçon de 11ans.” A ce sujet, l’écrivain évoque le processus de construction de ses personnages : “Les personnages n’ont pas été construits de la même manière. Si Lydia m’est apparue presque d’un seul coup, Heiden a mis plus de temps à être mis en forme”.

Intéressés par le thème de la rédemption qui semble être au coeur du roman, les lecteurs se demandent si Jason Hewitt savait précisément comment allait se conclure son roman dès le début de sa rédaction et si le personnage de Heiden a pu évoluer au cours de l’écriture du livre. En plaçant son personnage exactement au milieu du spectre de la moralité, l’écrivain espère avoir laissé planer le doute sur ses ambitions, jusqu’à l’ultime dénouement de son roman. “Heiden tente désespérément de repartir à zéro, mais il est impossible de se défaire de son passé une fois qu’il a glissé sous notre peau”.

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L’écriture, un métier solitaire

En cours du soir puis en formation diplômante à l’université, Jason Hewitt a suivi des cours d’écriture créative à l’université. Questionné par les lecteurs, il donne son avis sur sa formation “On n’apprend pas à écrire, bien sûr, mais à mettre en forme ce que l’on a déjà en soi.” Selon lui, l’intérêt principal consiste en la rencontre avec d’autres auteurs “Écrivain est un métier solitaire et ça m’a fait du bien de rencontrer d’autres personnes embarquées dans la même aventure que moi”.

Suite à cet échanges de questions, les lecteurs ont été invités à une séance de dédicaces, leur permettant d’échanger personnellement avec l’auteur.
Retrouvez Le silence des bombes de Jason Hewitt, publié chez Préludes.


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