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La sélection de la semaine : Le cas Alan Turing, California Dreamin’, Corto Maltese, Gotham Academy, Border, Haut de gamme, Un jour au concert avec les Bidochon, Chicagoland, Julio Popper, Les enquêtes d’Enola Holmes, Greenwich Village, Le chevalier à ...

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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Corto Maltese, Sous le soleil de minuit – de Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero (Casterman)

Pour ce premier week-end du mois d’octobre, Case Départ vous propose une petite sélection.  En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Une belle biographie du célèbre mathématicien-cryptographe : Le cas Alan Turing, California Dreamin’ : un bel ouvrage sur Eliott Cass des Mamas and Papas, le nouveau Corto Maltese, le premier volume de Gotham Academy, Border : un manga policier teinté de fantastique, deux albums de Christian Binet sur la musique : Haut de gamme & Un jour au concert avec les Bidochon, le polar édité par Delcourt : Chicagoland, Julio Popper : un personnage fantasque qui voulait régner sur la Terre de Feu, l’adaptation en bande dessinée des romans de Nancy Springer : Les enquêtes d’Enola Holmes, le premier tome de la comédie romantique : Greenwich Village, Le chevalier à la licorne : un album fantastique Quadrants, le nouvel opus des Rugbymen, un comics Glénat : Black Market et un album pour adultes Giovannissima. Bonnes lectures.

Le cas Alan Turing

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Histoire extraordinaire et tragique d’un génie tel est le sous-titre du Cas Alan Turing et qui résume assez bien le destin de ce passionné des mathématiques, qui a réussi à percer les codes de l’Enigma, une machine qui encodait les messages des militaires allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce très beau roman graphique est signé Eric Liberge sur un scénario de Arnaud Delalande, édité par Les Arènes.
Résumé de l’éditeur :
Londres, 1938. Les services secrets britanniques recrutent un jeune et brillant chercheur en mathématiques : Alan Turing. Sa mission : déchiffrer les codes de l’Enigma, la machine qui permet de transmettre les instructions du Führer à ses troupes. Toutes les tentatives de décryptage ont échoué jusque-là. C’est le plus grand défi de la vie d’Alan Turing. Un bras de fer scientifique inouï.
Dans le secret le plus total, il s’attelle à la tâche. Et réussit. En cassant le code Enigma, Turing donne un avantage décisif aux Alliés et jette les bases de la révolution informatique. Son succès aurait dû le mener au faîte de la gloire, mais il doit se cacher et rester dans l’ombre. Dans l’Angleterre puritaine, son homosexualité est une marque d’infamie. La justice le condamne à la castration chimique. Le 7 juin 1954, c’est un homme seul et désespéré qui met fin à ses jours en croquant une pomme empoisonnée.
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Le destin d’Alan Turing est à lui seul un roman. Solidement documenté (plus d’une dizaine de sources historiques), cette autobiographie faite de quelques falsh-back fluides, permet de mieux connaître la vie tragique de celui qui toute son existence aura été à la marge : bègue, génie incompris, enfance surprotégée par sa mère, début de son attirance pour les garçons mais aussi anti-militarisme et défiance envers toutes les hiérarchies. Pourtant ce jeune homme était un grand mathématicien. Né en 1912 dans un quartier de Londres, rapidement Alan devient un génie des maths et cryptologue (qui étudie les méthodes de chiffrements). En 1936, il rédige un article sur la logique mathématique qui deviendra plus tard un des fondements scientifiques de l’informatique.

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Mais sa vie bascule, le jour où l’agent Morris de l’Intelligence Service lui propose de travailler pour les services secrets britanniques afin de déchiffrer les codages allemands durant la Seconde Guerre Mondiale. Malgré un personnalité complexe et un rapport négatif (il est qualifié de : forte personnalité), il intègre le département de cryptologie afin de percer le mystère de l’Enigma, qui transmet les instructions militaires du Führer. A Bletchley Park, il rejoint des experts en stratégie, champions d’échecs, cryptographes ou cruciverbistes. Sportif accompli, marathonien reconnu, le jeune homme et ses camarades ont néanmoins beaucoup mal à le décrypter, cela dérange et agace. Pourtant, en 1943, Alan arrive à casser le codage et permet aux alliés de gagner deux ans sur la guerre.
Dans l’Angleterre puritaine des années 40-50, Alan Turing est condamné à suivre un traitement de castration chimique, en raison de son homosexualité. Lui qui ne la cachait pas ainsi que ses aventures, suit le protocole pendant un an avec de se suicider à l’aide d’une pomme empoisonnée au cyanure, comme celle de la sorcière dans Blanche Neige, un film d’animation qu’il avait énormément apprécié à sa sortie en salle. A souligner qu’il faudra attendre 2013, pour qu’il soit réhabilité par Elisabeth II, par un acte royal de clémence qui le graciera.

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A l’instar du bel album Les rêveurs lunaires (de Cédric Villani et Edmond Baudoin, Gallimard) qui brossait entre autre un portrait d’Alan Turing, Le cas Alan Turing est un beau roman graphique qui transmet beaucoup d’émotions. Tensions concernant les recherches d’Alan mais aussi sa condamnation permettent au lecteur de passer un excellent moment. Accrocheur, l’album a aussi bénéficié d’un découpage original qui imprime un rythme fort au récit. Eric Liberge livre une formidable partie graphique. Le trait réaliste de l’auteur de Monsieur Mardi-Gras des Cendres (Dupuis) restitue magnifiquement l’atmosphère du récit. Il distille dans ses planches, quelques cases composées de superpositions, entremêlant différents dessins et encres.
A noter qu’un dossier de 10 pages sur La guerre crytographique signé Bruno Fuligni (maître de conférence à Sciences Po) est adossé à l’album.

  • Le cas Alan Turing
  • Scénariste : Arnaud Delalande
  • Dessinateur : Eric Liberge
  • Editeur: Les Arènes BD
  • Prix: 18€
  • Sortie: 07 octobre 2015

California Dremin’

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Cass Eliott était la chanteuse du groupe Mamas and Papas. Mais qui était vraiment cette truculente femme forte ? Les premières réponses dans l’excellent roman graphique de Pénélope Bagieu, California Dreamin’, édité par Gallimard.
Résumé de l’éditeur : Ellen Cohen rêve de devenir chanteuse. Sa voix est incroyable, sa personnalité aussi excentrique qu’attachante, son besoin d’amour inextinguible. À l’aube des années 1960, elle quitte Baltimore pour échapper à son avenir de vendeuse de pastrami et tenter sa chance à New York.

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Né en 1941, Ellen Cohen vit à Baltimore avec son père et sa mère, qui tiennent une épicerie casher, sa sœur Leah mais aussi ses grands-parents Chaya et Joseph débarqués aux Etats-Unis pour fuir les guerres. La jeune fille adore manger et essaie surtout de se démarquer de sa famille et ses amis par sa personnalité extravagante (un humour dévastateur et une corpulence avec laquelle elle joue). Elle ne veut en aucun cas, reprendre la boutique familiale. Son père est un amateur d’opéra et sa mère fut chanteuse de jazz dans un groupe lorsqu’elle était plus jeune. Ellen le sait : plus tard, elle sera une star.

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Le très beau récit de Pénélope Bagieu est donc un instantané de vie de cette jeune femme, de son adolescence à ses premières réussites dans la chanson. Des premières vocalises au lycée, jusqu’à la consécration dans les années 60 avec son groupe des Mamas and Papas. Et ce juste avant la sortie de leur célèbre tube California Dreamin’. Pour l’auteure : « ce n’est pas tant Mama Cass qui m’intéresse qu’Ellen Cohen. La femme derrière la chanteuse. Car si Mama Cass était une sorte de personnage excentrique, jovial, très haut en couleur, et qui obéissait à un rôle très précis dans un groupe, à l’image très calculée et entretenue, Ellen était selon moi une femme extrêmement vulnérable, malmenée et désespérément en demande d’attention d’amour ». Elle ne s’appuie donc pas uniquement sur des faits historiques rigoureux, ne veut pas être objective, mais seulement raconter la destinée fabuleuse de cette chanteuse à voix. En peignant son portrait, Pénélope Bagieu dépeint aussi les Etats-Unis des années 60, à l’aube de la libération de mai 68, des hippies, de la Guerre du Vietnam et de Woodstock.

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Pour brosser le portrait de la chanteuse, Pénélope Bagieu donne la parole aux personnes qui l’entouraient, ses ennemis comme ses amis dans de petits chapitres très réussis : Philipp son père, Allan son premier amour ou encore Denny, Michelle et John, les membres du groupe. « Plutôt que de chercher à rendre un portrait réaliste et objectif, ce qui m’intéressait depuis le début, c’était de toute façon son rapport à ceux qu’elle a aimé. Alors leur donner la parole à eux était la meilleure façon de comprendre la complexité de ses relations avec le monde. », souligne l’auteure de Cadavre Exquis (Gallimard). Elle ne donne donc à aucun moment la parole à Ellen.

Sans aborder la gloire du groupe, qui soutenait la comparaison avec Les beach boys ou The byrds, ni la mort prématurée de Mama Cass à 32 ans, Pénélope Bagieu navigue entre tous ses intervenants, dont les personnalités étaient fortes, à la psychologie complexe. Toutes ses envies, ses rêves, ses amours souvent contrariées, l’alcool, la drogue, la folk, le jazz et le début du rock. Celle qui n’était pas formatée pour devenir une icône, possédait néanmoins une voix remarquable. Et plus l’album avance plus Ellen se lâche, se libère et l’on découvre alors une vraie épicurienne.

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Pour ce roman graphique teinté d’un bel humour, l’auteure de Stars of the stars (avec Joann Sfar, Gallimard) a choisi de n’utiliser que le noir et blanc grâce au crayon de papier et sans gomme, ce qui donne énormément de vie et rythme beaucoup son récit.

  • California Dreamin’
  • Auteure: Pénélope Bagieu
  • Editeur: Gallimard
  • Prix: 24€
  • Parution: 17 septembre 2015

 Corto Maltese

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Sous le soleil de minuit, le 13e Corto Maltese est sorti le 30 septembre. Signé Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero, les deux auteurs prennent ainsi la suite d’Hugo Pratt.

Pour continuer la lecture de la chronique, cliquez ici.

  • Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de minuit
  • Scénariste : Juan Diaz Canales
  • Dessinateur : Ruben Pellejero
  • Editeur: Casterman
  • Prix: 16€
  • Parution: 30 septembre 2015

Gotham Academy

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La Fondation Wayne finance l’école de Gotham Academy, un lieu où sont accueillis des élèves, dont Olive Silverlock qui y fait sa rentrée. Ce château recèle des mystères dont la jeune adolescente va être confrontée. Edité par Urban Comics, Le secret des Cobblepot est le premier volume de Gotham Academy, un comics signé Karl Kerschl sur un scénario de Becky Cloonan et Brenden Fletcher.
Résumé de l’éditeur :
Bienvenue à la Gotham Academy ! La plus prestigieuse école de Gotham City vous ouvre ses portes ! Mais derrière ses apparences d’institution idéale se cachent bien des mystères. Son campus et ses professeurs excentriques auront de quoi vous donner la chair de poule, mais rien ne vous paraîtra aussi étrange que ses étudiants… Olive Silverlock est l’une d’entre elles. Son passé nébuleux intrigue ses camarades. Arrivera-t-elle à s’intégrer à cet internat, financé en grande partie par un certain Bruce Wayne ?

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Nouveau venu dans la galaxie Batman, Gotham Academy est un série sans le Chevalier Noir. Au premier abord, le lecteur aurait pu être rebuté par un résumé peu avenant et pourtant il aurait eu tord de ne pas s’attarder sur ce titre. Accrocheur, bien écrit, intriguant, le comics plaît dès ses premières pages. Il faut souligner que le duo de scénaristes Becky Cloonan et Brenden Fletcher mise sur des personnages haut-en-couleur et sur un lieu empli de mystères.

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L’académie, financée par la Fondation Wayne, est logée dans un manoir où les recoins sombres permettant de belles scènes d’intrigues. Entre une tour en mauvais état et la crypte du cimetière voisin, Olive et Maps, sa camarade, se perdent dans ces endroits étranges. De plus, le directeur de l’établissement semble sorti tout droit d’un livre de Charles Dickens. Enfin, quelques élèves plus âgés sont adeptes de rites de magie noire.

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Si la partie scénaristique est enthousiasmant, la partie graphique est à la hauteur de ce récit fantastique. Karl Kerschel restitue assez fidèlement l’atmosphère intrigante de l’histoire. Son trait proche de dessins animés et son découpage original apportent du rythme au récit.

  • Gotham Academy, volume 1 : Le secret des Cobblepott
  • Scénaristes : Becky Cloonan et Brenden Fletcher
  • Dessinateur : Karl Kerschel
  • Editeur: Urban Comics
  • Prix: 15€
  • Sortie: 11 septembre 2015

Border

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Paranormal, mystère et fantastique sont au cœur de Border, un bon manga policier de Kazuki Kaneshiro et mis en image par Yua Kotegawa. Cette mini-série policière de bonne facture est éditée par Komikku.
Résumé de l’éditeur :
Ango Ishikawa est un policier à part depuis qu’il a reçu une balle dans la tête… Malgré son traumatisme, cet inspecteur de la première unité de recherche de la Police de Tokyo s’avère en réalité être une pièce maîtresse pour la résolution des meurtres. En effet, depuis le drame le jeune homme a développé une étrange capacité : il est capable de communiquer avec les victimes des crimes qui ont été commis ! Les enquêtes aux côtés d’Ango Ishikawa prennent alors des tournures inattendues entre mystère, paranormal et réalité… sans qu’on sache réellement où se trouve la frontière de chacun de ces éléments.

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Kazuki Kaneshiro propose un premier bon volume de Border, original et accrocheur. Prévue en 4 tomes, cette nouvelle mini-série mise avant tout sur Ango Ishikawa, jeune inspecteur timide, très réfléchi, peu bavard mais d’une grande efficacité. Cet homme est placé sur des enquêtes où les morts violentes sont nombreuses. Alors que ses collègues doivent se contenter d’indices factuels, lui peut interagir avec les défunts. Il voit leur fantôme et peut les entendre.

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Tels Allison Dubois , jouée par Patricia Arquette, dans la série télévisée Medium ou les personnages de Six feet under, le héros du manga est néanmoins déstabilisé et bouleversé par ces visions étranges. Ce don, il le doit à un incident lors d’une enquête qui lui a valu une balle dans la tête. Ce jeune homme solitaire et mystérieux est rejoint par Haruna, une nouvelle inspectrice, qui doit le surveiller mais qui ne peut pas réellement entrer en contact avec lui, à cause de sa personnalité un peu bordeline.

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La partie graphique confiée à Yua Kotegawa est réussi. La mangaka livre de belles planches équilibrées, sans effusion de sang et où Ishikawa semble aérien voire transparent comme le veut sa personnalité, très effacée.

  • Border, volume 1/4
  • Scénariste : Kazuki Kaneshiro
  • Dessinatrice : Yua Kotegawa
  • Editeur: Komikku
  • Prix: 7.90€
  • Sortie: 24 septembre 2015

Christian Binet et la musique :

Haut de gamme 

Un jour au concert avec les Bidochon

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Le mois dernier, Christian Binet publiait coup sur coup deux albums autour de la musique : le deuxième tome de Haut de gamme chez Dargaud et Un jour au concert avec les Bidochon, chez Fluide glacial.
Résumé de l’éditeur Haut de gamme :
Ce deuxième volume de Haut de gamme met en scène des personnages qui n’ont rien en commun, sauf la musique. On découvre ainsi comment un groupe punk se produit dans une église et massacre Bach, comment un grand pianiste cède aux caprices d’une milliardaire et comment un quintet de narcoleptiques, répète depuis quinze ans dans l’espoir, un jour, de jouer sur scène le célèbre quintet en do majeur de Schubert… Binet ? Un maestro !

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Dans ce deuxième volume de Haut de gamme, Ma non troppo, Christian Binet propose trois histoires assez amusantes autour de la musique que le lecteur peut découvrir en parallèle : un groupe de punk composé de trois membres souhaite s’exercer à l’orgue. Alors qu’une femme bien sous tous rapports essaie de l’enseigner à l’un d’eux, ce dernier souhaite déstructurer l’œuvre de Jean-Sébastien Bach, Passacaille. La deuxième histoire : un quintet qui s’exerce sur La truite de Schubert depuis 15 ans a enfin la possibilité de la jouer en public. Problème : ils sont narcoleptiques. Et enfin, un chef d’orchestre non reconnu par ses pairs doit donner des cours à Madame Fleury-Descrières, une riche femme et notamment lui apprendre Auf flügeln des gesanges de Félix Mendelssohn. L’homme passablement énervé aimerait mieux continuer de jouer avec sa batterie de cuisine. C’est plutôt drôle, bien écrit, cet album interroge les hommes sur leurs relations à la musique classique. Néanmoins, Christian Binet n’apporte pas autant de magie que dans ses autres publications comme Les Bidochon.

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  • Haut de gamme, tome 2 : Ma non troppo
  • Auteur: Christian Binet
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 10.60€
  • Parution: 11 septembre 2015

Résumé de l’éditeur  Un jour au concert avec les Bidochon :
Christian Binet, passionné de musique et musicien lui-même, entraîne Raymonde et Robert Bidochon au concert ! Les oeuvres de 20 compositeurs parmi lesquels Bach, Mozart, Haendel, Chostakovitch, Debussy, Rameau, Elgar, Tchaïkovski, Bartók… sont analysées et replacées dans leur contexte historique. Un véritable ouvrage de vulgarisation, drôle, riche, accessible et documenté, qui ravira tout-un-chacun. En bonus : un morceau musical composé par Christian Binet lui-même !

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Voilà un objet étonnant et très réussi ! Ce livre-CD met en lumière 20 compositeurs d’exception (Mozart, Rameau, Bartok, Debussy, Dvorak ou Tchaïkovski) à travers leurs œuvres majeures interprétées par l’Orchestre des Pays de Savoie, sous la direction de Nicolas Chalvin. Le chef d’orchestre et Christian Binet ont sélectionné ces compositions qui sont commentées par le couple Bidochon. Après le musée, Robert et Raymonde découvrent un univers qu’ils ne connaissent pas et se fendent de dialogues plutôt amusants et surtout irrévérencieux. Le CD permettra de découvrir les 20 musiques dont un bonus composé par Christian Binet lui-même. Les textes de François Sabatier permettent de découvrir et mettre en perspective l’œuvre écoutée.

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L’auteur des Bidochon confie d’ailleurs : « La musique classique est un de mes grandes passions. Je l’ai d’abord écoutée puis jouée et maintenant j’en compose. Elle est devenue pour moi un vrai moyen d’expression, comme l’est la peinture ou la bande dessinée. Beaucoup pensent que la musique classique est une musique savante et que pour l’aimer il faut avoir fait des stages d’entraînement. Elle est pourtant construite sur les mêmes principes que les autres musiques : de la mélodie, de l’harmonie et du rythme. Et n’est pas plus difficile à écouter que les autres ! ». Binet a toujours aimé la musique religieuse et notamment celle de Bach, a joué de l’orgue dans les églises pendant 10 ans et aujourd’hui pratique l’accordéon à basses chromatiques.

  • Un jour au concert avec les Bidochon
  • Auteur: Christian Binet
  • Chef d’orchestre : Nicolas Chalvin qui dirige L’orchestre des Pays de Savoie
  • Textes : François Sabatier
  • Editeur: Fluide Glacial
  • Prix: 30€
  • Parution: 16 septembre 2015

Chicagoland

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Fabrice Colin et Sacha Georg ont décidé d’adapter en bande dessinée, Trois jours Chicagoland, trois nouvelles de RJ Ellory (éditions Sonatine). Edité par Delcourt, ce très bon polar est publié sous le titre de Chicagoland. Dans ce récit noir, trois témoignages permettent de connaître la vérité sur la mort de Carole, jeune institutrice, qui serait décédée par strangulation.
Résumé de l’éditeur :
Alors que le meurtrier est sur le point d’être exécuté, la soeur de la victime, le flic qui a mené l’enquête et le tueur reviennent sur les circonstances de sa mort pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Les apparences sont trompeuses. Seuls leurs trois témoignages pourront révéler la triste vérité. Un récit dramatique renforcé par les dessins élégants de Sacha Goerg.

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Inédit sous la forme d’un roman édité (les trois nouvelles furent publiées sous forme numérique et vendues sur Amazon), les excellents textes de RJ Ellory sont bien adaptées, ce qui donne un album réussi. A l’instar de Berceuse assassine (Meyer et Tome, Dargaud), le lecteur découvre la même histoire du point de vue de trois protagonistes différents.

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L’album s’ouvre sur l’exécution d’Eugène, condamné à la chaise électrique pour l’assassinat par strangulation de Carole Shaw. Maryanne, sa sœur aveuglée par cette mort atroce, n’éprouve que de la haine pour l’homme qui a tué son aînée. Différentes dans leur caractère, les deux femmes s’appréciaient néanmoins énormément. Pourtant à la sortie de la mise à mort, l’inspecteur Maguire confie à Maryanne que la justice a fait une erreur et qu’elle a condamnée un innocent. C’est le début de l’enquête et le puzzle va se mettre en place sous les yeux du lecteur. Malgré quelques ressorts d’intrigue assez classiques, l’histoire est agréable à la lecture.

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La partie graphique de Sacha Goerg est plutôt aboutie. Le dessinateur de La fille de l’eau (Dargaud, 2012), propose des planches équilibrées grâce à un trait semi-réaliste très réussi. Les vignettes composées d’un trait vif jeté sont agréablement agrémentées de belles couleurs à l’aquarelle.

  • Chicogoland
  • Scénariste : Fabrice Colin, d’après les textes de R.J Ellory
  • Dessinateur : Sacha Goerg
  • Editeur: Delcourt, collection Mirages
  • Prix: 15.95€
  • Sortie: 09 septembre 2015

 Julio Popper,

le dernier roi de Terre de Feu

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Ayant vécu de nombreuses vies, Julio Popper décide à la fin de sa vie de s’installer en Terre de Feu et d’en faire son royaume. Explorateur et ingénieur, cet homme multiple et complexe voit ce moment mis en dessin par Matz et Léonard Chemineau, édité par Rue de Sèvres.
Résumé de l’éditeur :
« Julio Popper, s’il avait été espagnol et était né quelques siècles plus tôt, aurait fait un formidable conquistador. Il ne fait aucun doute qu’il était de la trempe de ceux qui font la conquête de pays entiers, qui bâtissent des empires. Il pensait vite et juste, il mettait en pratique. Il voyait grand, il fourmillait d’idées, rien ne l’arrêtait. Il se plaisait à ridiculiser ses ennemis. Il n’avait peur de rien ni personne, il aimait en découdre. » Né en 1857 en Roumanie, Julio Popper a parcouru la Terre. Son histoire nous emmène en Argentine, où il fait fortune avec l’or de Patagonie, fonde un état dans l’état et une monnaie. Il mourra dans des circonstances encore inexpliquées à Buenos Aires. Un destin hors norme et flamboyant.

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1886, Terre de Feu. Julio Popper après un quasi tour du monde en mode globe-trotteur (Inde, Chine ou Japon), s’installe dans ce lieu plutôt inhospitalier d’Argentine. Alors que les derniers chercheurs d’or partent, l’ancien ingénieur prend ses quartiers pour y extraire le précieux minerai car il est persuadé qu’il y en a encore. Véritable explorateur et homme de science, il demande l’appui du président argentin Roca afin d’exploiter les sous-sols de cet vaste endroit froid et en contre-partie, il décide de cartographier la Patagonie ; ce qui permettra au pays sud américain de montrer sa force et son hégémonie sur tout son vaste territoire.

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Né en Roumanie sous le prénom de Iuliu, francophile et francophone, il étudie en France la géographie et la géologie et sera même diplômé de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées en 1879, l’homme se dévoile complexe dans ce bel album sous la plume de Matz. Le scénariste ne cache pas le quasi génocide des Onas qu’il entreprend dès qu’il arrive. Fort caractère et sans être un être sanguinaire, il ne reniera rien de ces épisodes arme à la main que Roca, le président appréciera énormément. Inarrêtable et d’une imagination débordante, il veut installer le télégraphe, il fait installer des laveries pour minerai et des troupeaux de moutons. En somme, un personnage dans la lignée des héros de Jules Verne. Très documentée, cette belle biographie est à la fois haletante et interroge sur le pouvoir.

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La partie graphique confiée à Léonard Chemineau est très réussie ! Réalisées en couleurs directes à l’aquarelle, les planches représentant les vastes contrées argentines sont magnifiques. Révélé par le concours Jeunes Talents du Festival d’Angoulême, ce jeune artiste propose des pages d’une belle et grande poésie.

  • Julio Popper, le dernier roi de Terre de feu
  • Scénariste : Matz
  • Dessinateur : Léonard Chemineau
  • Editeur: Rue de Sèvres
  • Prix: 18€
  • Sortie: 16 septembre 2015

Les enquêtes d’Enola Holmes

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Serena Blasco a décidé d’adapter le roman de Nancy Springer, La double disparition (2007, Nathan Poche) en bande dessinée. Edité par Jungle, voici le premier volume des Enquêtes d’Enola Holmes.

Résumé de l’éditeur :
Quand Enola Holmes, sœur cadette du célèbre détective Sherlock Holmes, découvre que sa mère a disparu le jour de son anniversaire, en ne lui laissant pour mot qu’un recueil sur les fleurs, et un carnet de messages codés, elle se met rapidement à sa recherche. Elle va devoir recourir à son sens de la débrouille, ainsi qu’à d’ingénieuses techniques de déguisement afin de fuir le manoir familial alors que ses deux frères se sont mis en tête de l’envoyer en pension afin de faire d’elle une vraie « Lady ». Mais rien ne la prépare à ce qui l’attend. Son chemin la conduit rapidement dans les quartiers sombres et malfamés de Londres, et elle se retrouve impliquée dans le kidnapping d’un jeune marquis. Enola arrivera-t-elle à s’en sortir seule, et continuer de suivre la piste de sa mère tout en échappant à ses deux frères ?

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Edité dans la collection Miss Jungle, voilà une héroïne sympathique à fort caractère. Il faut souligner qu’en adaptant le roman de Nancy Springer, Serena Blasco a choisi un très bel univers. Teinté d’un petit humour qui fait son effet, le monde de la romancière américaine est un détournement des aventures de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle. Si le célèbre détective et son frère Mycroft, haut fonctionnaire londonien, existent dans les textes, Enola est un personnage ajouté à cette œuvre.

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Enola (alone en verlan signifiant seul en anglais) est une adolescente de 14 ans, benjamine de la célèbre famille Holmes, dont les deux frères sont plus âgés d’une vingtaine d’années. La jeune fille a un tempérament singulier, autonome et qui dénote dans ce monde victorien du 19e siècle. Portant des jupes très courtes, elles a des idées progressistes et féministes comme sa mère, Eudoria. Cette dernière, qui a un caractère indépendant, a disparu depuis plusieurs jours. Enola décide d’en parler à ses deux frères, qui débarquent à Ferndell Hall en urgence. Il faut dire que depuis la mort de son père, Mycroft ne parle plus avec sa mère, se contentant d’envoyer de l’argent pour entretenir la vaste propriété familiale. Pourtant l’aîné constate que les sommes ne servent pas à leur destination première. Agacée par l’inactivité de ses deux frères, Enola décide d’enquêter seule…

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La galerie de portraits de cet album est savoureux : Enola et sa mère sont des Suffragettes assumées, féministes jusqu’au bout des ongles et se moquant de l’étiquette de leur rang (ce qui détonne dans ce monde masculin à l’époque) ; Mycroft est bourru, râleur et loin de partager les idées révolutionnaires des deux femmes, tandis que l’on trouve un Sherlock, habile, détendu et proche de sa sœur.

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Le trait de Serena Blasco est d’une grande originalité et modernité. Celle qui fréquente assidûment l’Atelier Gottferdom (de nombreux auteurs qui travaillent dans la revue Lanfeust Mag, Soleil) propose des planches d’un belle douceur agrémentées de jolies couleurs aquarellées.

  • Les enquêtes d’Enola Holmes, tome 1 : La double disparition
  • Auteure: Serena Blasco, d’après les romans de Nancy Springer
  • Editeur: Jungle, collection Miss Jungle
  • Prix: 12€
  • Parution: 23 septembre 2015

Greenwich Village

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Love is in the air est le premier tome de la nouvelle série des éditions Kennes, Greenwich Village, une comédie romantique signée Gihef et Antonio Lapone.

Résumé de l’éditeur :
Printemps 1960. Norman Oaks est chroniqueur à la pige pour un journal new-yorkais. Il vit seul mais heureux dans son appartement de Greenwich Village. Sa quiétude est troublée par la jolie Bebe Newman, une hôtesse de l’air particulièrement bruyante qui s’installe un étage au-dessus du sien. Elle aime faire la nouba jusqu’au petit matin ; il aime se coucher et se lever à heures fixes. Elle ne jure que par la modernité ; il préfère la tradition. Bref, tout les oppose. Et pourtant, pour décourager un ex aussi collant que peu recommandable, Bebe convainc Norman de se faire passer pour son compagnon et de partager avec lui le même appartement. Une cohabitation qui s’annonce explosive!

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Le récit de Gihef est une belle comédie romantique, située dans les années 60 aux Etats-Unis. Moment de souffle artistique, de folie et de création, l’auteur a décidé de situer son album à Greenwich Village, un quartier New-Yorkais, resté très authentique et au charme intemporel. C’est ici que vit Norman, un pigiste de la rubrique culturelle d’un grand quotidien. Trentenaire, discret et plutôt bon chic bon genre, il est très vieux jeu. De l’autre, il y a Bebe Newman, sa nouvelle voisine du dessus, un bel hôtesse de l’air de la Pan Am. Véritable star de la publicité, elle déclenche un véritable ouragan en venant s’installer dans le même immeuble que Norman. En faisant cela, elle souhaite échapper au Comte Bellochio, un bellâtre italien proche de la mafia.

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Dès les premières pages, leurs relations font des étincelles : la jeune femme se trompe d’appartement pour son emménagement. Les soirées tardives, la musique à fond et l’aspirateur, tout cela énerve le pauvre Norman qui aimerait retrouver sa quiétude perdue. Véritable Romantic trip, Greenwich Village multiplie les hommages et les clins d’œil aux années 60. Il faut dire que les deux auteurs avaient une envie folle de mettre en scène une histoire à cette période et aux USA. Admirateurs des comédies avec Rock Hudson et Doris Day, mais aussi Dean Martin ou Franck Sinatra et enfin la série télévisée Mad Men, cela leur permet d’offrir de nombreuses situations cocasses, de dialogues savoureux et de personnages caricaturaux comme dans les films cités précédemment.

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Le gros point fort de ce premier volume est avant tout la partie graphique confiée à Antonio Lapone. L’auteur joue de plus en plus avec une ligne claire formidable. Dans les pas de Chaland, Avril ou Torres, qui ont réalisé de nombreux ouvrages très sixties dans les années 80, le dessinateur italien réalise une belle performance. Du tramage à la Lichtenstein ou à la Serge Clerc pour les fonds de vignettes aux traits fins de ses personnages, tout est réussi ! L’ambiance insouciante et folle de cette période est admirablement restituée par Lapone, qui expose les planches de Greenwich Village à la Galerie Champaka depuis le 09/09 et jusqu’au 10-10-2015.

  • Greenwich Village, tome 1 : Love is in the air
  • Scénariste : Gihef
  • Dessinateur : Antonio Lapone
  • Editeur: Kennes
  • Prix: 10.99€
  • Sortie: 16 septembre 2015

Le chevalier à la licorne

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Un chevalier de l’ordre de Hospitaliers est pris de folie qui apparaît sous la forme d’une licorne après la bataille de Crécy en 1346. Cet homme qui avait offert son cheval au roi de France alors que le sien venait d’être tué est raconté dans Le chevalier à la licorne, une fable historique signée Guillermo G. Escalada sur un scénario de Stéphane Piatzszek, aux éditions Quadrants-Soleil.

Résumé de l’éditeur :
1346, la bataille de Crécy. Juan de la Heredia, chevalier Hospitalier, offre son cheval au roi de France en mauvaise posture. Cerné d’Anglais, il ôte son armure dans un sursaut de fougue, libérant ses mouvements et sa rage. La folie meurtrière qui l’envahit le garde en vie, mais Juan est désormais son captif. Le voilà qui se lance à la poursuite d’une licorne, comme on poursuit une chimère…

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1346. Bataille de Crécy. Les troupes françaises font face aux archers gallois. Alors que Philippe VI de Valois, le roi de France demande une quinzième assaut, son cheval est touché et meurt. Juan de la Heredia offre alors le sien au souverain. Ce chevalier hospitalier est alors pris d’une folie meurtrière et tue de nombreux soldats adversaires. Etrangement, il observe des visions d’une licorne qui le font basculer dans la folie complète. Capturé par les gallois, il reste plus d’une année dans leurs geôles. Quelques temps plus tard, c’est le roi d’Aragon en personne qui paie sa rançon. Libre, il commence à errer, mue par cette folie à la licorne. Il se cache et mange même des animaux crus.

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Fondée sur une histoire vraie, le récit historique de Stéphane Piatzszek navigue entre le fantastique, l’onirisme et les combats. Il faut souligner que Juan de la Heredia était vraiment devenu fou après ces drôles de visions. Entre rêve et réalité, le scénariste force encore plus le trait de ce chevalier de l’ordre des Hospitaliers afin de le rendre encore plus théâtral comme un beau personnage de fiction cinématographique. La force de cette histoire où les planches peuvent parfois être muettes, réside dans les très belles planches de Guillermo G. Escalada. Le trait réaliste du dessinateur espagnol lui permet de livrer des pages fortes et oniriques. On est très loin des bandes dessinées liées à la chevalerie.

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  • Le chevalier à la licorne
  • Scénariste : Stéphane Piatzszek
  • Dessinateur : Guillermo G. Escalada
  • Editeur: Soleil, Quadrants
  • Prix: 14.95€
  • Sortie: 16 septembre 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Les rugbymen

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Ruck and maul pour un maillot est le treizième volume de Les rugbymen. Edité par Bamboo, cette belle série humoristique à succès est signée Béka et Poupard.
Résumé de l’éditeur :
Une mission : retrouver le maillot que l’ancien international gallois Olbhon Poirow a offert à l’issue d’un match opposant la France à l’équipe britannique des Lions, il y a une trentaine d’années. Voilà ce qu’ont accepté les joueurs de Paillar pour aider un ami rugbyman. Mais ce qu’ils ignorent, c’est qu’en Angleterre, quelqu’un est prêt à tout pour empêcher Olbhon de retrouver son maillot. Vraiment à tout… Pour réussir, il leur faudra se rendre aux quatre coins de la France, à la rencontre d’anciens joueurs, mais aussi au Pays de Galles et en Angleterre… Et surtout, ne jamais baisser les bras, ni au cours de leurs recherches, ni sur le terrain et encore moins au comptoir des pubs !

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La Coupe du Monde de Rugby bat son plein depuis trois semaines ! Et les lecteurs sont plutôt contents de retrouver la série Les rugbymen. Pour cette histoire longue (une nouveauté), Béka (duo de scénaristes Bertrand Escaich et Caroline Roque) embarquent ses héros de papier dans une enquête amusante à la recherche du maillot de Ollbhon Pouarhow, célèbre talonneur gallois. Les joueurs du Club de Paillar se mettent donc en quête de retrouver la célèbre relique, que le joueur a offert à la fin d’un match des Lions Britanniques contre la France, il y a maintenant plus de 30 ans. Pourtant, un homme dans l’ombre va mettre des bâtons dans les roues des Rugbymen afin qu’ils ne le retrouvent pas.

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De nouveau, les scénaristes usent et abusent des gags simples mais plutôt efficaces. De nombreux clins d’œil pour rendre hommage à Astérix sont visibles dans cet album : Ollbhon ressemble à un personnage astérixien (Astérix et les Bretons et ses scènes de rugby), les membres de Paillar s’essaient à un tour de France tels Astérix et Obelix dans le Tour de Gaule, une auberge et ses animaux (pages 45 et 46) dignes des vignettes d’Uderzo, ainsi que quelques dialogues dans la lignée de Goscinny. Attention si c’est un hommage, Béka n’atteignent quand même pas la virtuosité leurs aînés. Le dessin de Poupard est d’une belle efficacité.

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  • Les rugbymen, tome 13 : Ruck and maul pour un maillot
  • Scénaristes : Béka
  • Dessinateur : Poupard
  • Editeur: Bamboo
  • Prix: 10.60€
  • Sortie: 09 septembre 2015

 Black Market

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Ray est sollicité par son frère dans une entreprise illégale où les deux hommes essaieront de soutirer leur ADN aux super-héros, afin de créer de nouveaux remèdes qu’ils revendront à prix d’or. Cette histoire est développée dans Black Market, un comics Glénat signé Frank J. Barbiere et Victor Santos.

Résumé de l’éditeur : Ray Willis est un homme brisé. Cet ancien médecin légiste connu et reconnu en est aujourd’hui réduit à préparer les corps des défunts pour les pompes funèbres du quartier. Il estime son génie scientifique lamentablement gâché… Du moins jusqu’à ce que son criminel de frère Denny arrive sur le pas de sa porte, avec une offre comme on n’en voit passer qu’une fois dans sa vie : la recette d’un produit capable d’éliminer toutes les maladies sur Terre. La fortune assurée ! La clé de ce remède miracle ?… elle se trouve dans l’ADN des super-héros.

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Afin de lutter contre toutes les maladies et fléaux sur Terre, le gouvernement missionne des individus afin qu’ils récoltent l’ADN des super-héros. Parmi ces hommes, il y a Ray, un ex-médecin légiste en déshérence qui pour gagner sa vie est devenu thanatopracteur et son frère, un peu à la limite de la légalité. Ce dernier lui propose de devenir l’un de ses chasseurs d’ADN. Il faut dire que Ray est perdu, sa femme a contracté la sclérose en plaque. Il serait donc prêt à tout pour la faire guérir. Si la thématique fondée par Frank J. Barbiere est original, notamment dans son approche des histoires de super-héros, parfois le récit peine à concerner le lecteur. Du côté de la partie graphique, Victor Santos fait le job. Son trait et ses découpages simples sont d’une belle efficacité.

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Dommage, on aurait aimé que le souffle de l’aventure et du fantastique soit plus présent dans cet album !

  • Black Market
  • Scénariste : Frank J. Barbiere
  • Dessinateur : Victor Santos
  • Editeur: Glénat Comics
  • Prix: 14.95€
  • Sortie: 30 septembre 2015

 Giovannissima

(album pour adultes)

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Giovanna Casotto propose le troisième volume de Giovannissima, un recueil de 11 histoires érotiques, éditées par La Musardine.

Résumé de l’éditeur :
« L’érotisme que j’ai à l’esprit est fait d’attitudes et gestuelles féminines bien précises, qui sont inspirées par l’art de la pin-up des années cinquante. La femme que je représente peut ressembler à une femme-objet, et peut-être qu’elle l’est, mais elle est néanmoins consciente de l’être : elle est très ironique, elle s’amuse autant des autres que d’elle-même. »

gio (2)
Publiées une première fois en Italie entre juillet 1996 et mars 2011, les onze histoires de Giovanna Casotto sont très réussies. Il faut souligner que l’auteure se met elle même en scène dans des récits entre rêves, fantasmes et réalité. Celle qui ne lit pas de bande dessinée, s’est intéressée à cet art lors de la lecture de La bionda (de Franco Saudelli, Tabou BD) et fut élève à l’Ecole de bande dessinée de Milan. Ses personnages féminins sont avant tout des femmes libérées, bien dans leur peau et qui veulent réaliser tous leurs fantasmes.

gio (3)
Si les intrigues de Giovannissima ne sont pas d’une grande originalité, les planches de l’auteure italienne sont plutôt très abouties. Ces récits pornographiques ne sont pas du tout hard mais plutôt très osés et érotiques.

  • Giovannissima, volume 3
  • Auteure: Giovanna Casotto
  • Editeur: La Musardine, Dynamite
  • Prix: 20€
  • Parution: 17 septembre 2015

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