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Run – Mutafukaz, V (Tome 5)

Par Yvantilleuil

Run – Mutafukaz, V (Tome 5)Il y a près de dix ans paraissait le premier tome de cette saga hors norme qui s’amusait à dynamiter les poncifs du genre et faisait souffler un vent de fraîcheur au sein d’un neuvième Art qui s’enlisait avec complaisance à l’intérieur de formats standards et de parutions classiques. Après une (trop) longue attente, ce cinquième opus (le sixième en comptant l’excellent tome 0) offre enfin la conclusion de cette saga percutante et innovante d’Ankama éditions.

Même si Dark Meat City est plus ravagée que jamais suite à l’attaque des envahisseurs Machos, c’est toujours un véritable plaisir de replonger dans cet environnement gangsters hip-hop et tequila à la sauce fantastique qui invite à découvrir la conclusion de cette véritable tuerie. Dans ce décor apocalyptique, le gang unifié de Dark Meat City décide de s’allier aux militaires afin d’augmenter leurs chances de survie face aux extra-terrestres. Si la situation semble désespérée, la météo et quelques flocons de neige vont néanmoins apporter une petite lueur d’espoir. Pendant ce temps, les deux anti-héros de ce road-movie explosif se planquent dans la cave de Willy, où Vinz tente de dompter les nouveaux pouvoirs d’Angelino…

Après un album, très justement intitulé « Révélations », qui levait le voile sur les véritables origines de cet ancien livreur de pizza dont la vie bascula le jour où il s’est fait percuter par une fourgonnette, et un quatrième épisode qui jouait pleinement la carte de l’action tout en dévoilant les aptitudes terrifiantes d’Angelino, cet ultime volet emmène progressivement le lecteur vers la conclusion des aventures du pizzaiolo à la tête noire et de son ami Vinz au crâne enflammé. Malgré quelques éclaircissements concernant les différentes théories de complot, les révélations sont moins nombreuses, mais ce cocktail original situé aux frontières des genres continue néanmoins de faire mouche. Dans la lignée des tomes précédents, celui-ci est à nouveau imprégné d’un rythme trépidant, l’humour est constamment au rendez-vous, les répliques fusent et l’action est omniprésente. Cette errance à travers des quartiers transformés en champ de bataille montre des personnages principaux certes toujours aussi attachants et drôles, mais totalement dépassés par les événements.

Graphiquement, cette œuvre hybride qui mélange différentes expérimentations graphiques et concepts visuels ne laisse aucune place à l’ennui. Multipliant les références, parsemant les détails, dynamitant les poncifs du genre, jouant avec les codes et passant d’une ambiance à l’autre, ce road-movie bourré d’originalité enchaîne des planches plus dynamiques les unes que les autres. Développant un style très personnel, le dessin de Run se place toujours aussi volontiers au diapason de ses délires scénaristiques. Les amateurs de petites lunettes rouges et vertes se délecteront d’ailleurs de la présence de quelques cases en version 3D, avec Will Smith dans le rôle principal.

Bon, voilà, c’est terminé ! Un grand merci à Run pour ce beau délire qui aura duré dix ans. Il ne me reste plus qu’à aller coller les vignettes qui accompagnent la version collector et à attendre la parution du long-métrage animé annoncé pour 2017.


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