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La sélection de la semaine : Kersten médecin d’Himmler, What a wonderful world, Pocahontas, Arraigo, Les beaux étés, Asebi, Déplacement, My teen love, Pinocchio, Il y a du monde, Vista Oswood, Hide and seek et Indiscrétions

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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Kersten médecin d’Himmler, de Patrice Perna et Fabien Bedouel (Glénat)

Pour ce troisième samedi du mois d’octobre, Case Départ vous propose sa sélection.  En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Le deuxième tome de la fresque historique Kersten médecin d’Himmler, le recueil de Zep What a wonderful world, une belle version de la vie de Pocahontas, un album La Boîte à Bulle – Amnesty International : Arraigo, le premier volet de la série familiale Les beaux étés, le premier volet du manga Asebi et les aventuriers du ciel, [Deplasmã] – déplacement : un space opéra de Joshua Cotter, le troisième volume du shojô My teen love, Pinocchio : un livre illustré par Jérémie Almanza, un livre pour enfant Il y a du monde !, un album Bamboo² : Hallow, Vista Oswood : un album steampunk, le troisième volume du yaoi : Hide and seek et Indiscrétions : une réédition de l’album pour adultes. Bonnes lectures.

 Kersten médecin d’Himmler

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Alors que le premier volume de Kersten médecin d’Himmler avait enchanté le public et la critique, Patrice Perna et Fabien Bedouel dévoilent la fin du diptyque dans l’excellent second tome de cette belle fresque historique, méconnue des français : Kersten, en contrepartie de soins à Henrich Himmler a pu sauver de nombreux hommes et femmes d’un mort certaine dans les camps du IIIe Reich.
Résumé de l’éditeur :
Le 4 juin 1942, Reinhard Heydrich, adjoint de Himmler, est assassiné à Prague par des miliciens tchèques. Enfin débarrassé de celui qui se méfiait le plus de lui, le docteur Félix Kersten croit pouvoir enfin mener à bien sa périlleuse mission auprès de Himmler et monnayer des vies en échange de soins. Mais le remplaçant d’Heydrich va s’avérer être un ennemi encore plus dangereux et sournois… Constamment surveillé, épié, Kersten s’adonne à un véritable numéro d’équilibriste entre son marchandage au chevet de Himmler et sa coopération avec les Alliés. Il ne sera jamais vraiment à l’abri, pas même lorsque la guerre sera finie. Car dès 1948, Kersten, installé en Suède, devient la cible d’une enquête qui lui reproche sa proximité avec l’un des pires criminels nazis…

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Alors que le premier volume mettait en place la rencontre et les premières séances de soin entre Kersten et Himmler ; le second très bon volet met en lumière les contradictions d’Himmler, les tentatives de déstabilisation contre le médecin, les doutes d’autres officiers nazis, et surtout le rôle du praticien. En effet, certains historiens sont plutôt dubitatifs concernant les relations entre les deux hommes (Peter Longerich, biographe d’Himmler). Comme le montre ce deuxième opus, le lecteur y voit les quelques controverses notamment surgies après la Guerre, en 1948.

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Pour avoir de plus amples informations sur ce deuxième volet, vous pouvez cliquez ici.

  • Kersten médecin d’Himmler, tome 2/2 : Au nom de l’humanité
  • Scénariste : Patrice Perna
  • Dessinateur : Fabien Bedouel
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 13.90€
  • Sortie: 16 septembre 2015

What a wonderful world

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Après le quatorzième tome de Titeuf, Bienvenue en adolescence, publié fin août, Zep fait coup double avec la parution What a wonderful world, un recueil de planches qui furent mises en ligne sur la page éponyme du site lemonde.fr et édité par Delcourt. Dans cet album, l’auteur suisse donne sa vision du monde qui l’entoure, de manière humoristique.

Résumé de l’éditeur :
Après Happy Sex et Happy Parents, Zep nous livre une nouvelle salve d’humour décapant ! Au fil d’un journal de bord quotidien (publié initialement sur le site lemonde.fr), il traite de sujets intimes ou universels comme « Pourquoi je me suis rasé la barbe », « Le djihadisme amateur » ou « La sexualité compliquée des super-héros ». Sous l’acuité du regard zeppien, le monde est une scène. de comédie !

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La collection Zep Happy Books comprenant Happy sex (2009), Happy Girl (2010), Happy rock (2010) et Happy parents (2014) s’enrichit d’un nouvel album What a wonderful world, un recueil de dessins parus sur le blog tenu par Zep hébergé par lemonde.fr. Le monde tel que le voit l’artiste suisse, comme la très belle chanson de Louis Armstrong.

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En 2014 et alors qu’il planche sur Happy parents, Titeuf #14 et Esmera (album à venir avec Vince), il continue de croquer son quotidien et le monde qui l’entoure dans un petit carnet. Après les conseils de ses amis Boulet et Mathieu Sapin, il contacte le site du Monde et obtient un portail pour son blog. D’ailleurs, il souligne : « Le dessin est une sorte de sixième sens. Je dessine pour raconter. Je me raconte, en vrai, je raconte le monde dans lequel je vis à travers mon personnage. Je n’imagine pas vivre sans pouvoir dessiner, remplir des cahiers, faire des livres. J’ai toujours été comme ça. Quand j’étais enfant, je reliais mes dessins avec du scotch, dessinais une couverture, et annonçais au dos, les livres parus et ceux à paraître ».
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Rapidement les pages vues par le public se multiplient, atteignant même un million en deux jours grâce à l’un de ses premiers posts sur la sexualité des super-héros. Pêle-mêle, il se met en scène avec ses enfants, faisant du sport, insomniaque, au musée, cherchant un cadeau pour Noël ou ayant des problèmes ophtalmiques. Sans filtre et avec beaucoup d’autodérision, Zep fait sourire et fait rire par ses pages poétiques, parfois sexuelles, parfois fondées sur des thématiques fortes, ses pages font aussi passer un excellent moment de lecture.

  • What a wonderful world
  • Auteur:  Zep
  • Editeur: Delcourt, collection Zep Happy Books
  • Prix: 19.99€
  • Parution: 14 octobre 2015

Pocahontas

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Après l’excellente biographie d’Auguste Blanqui, Ni dieu ni maître (avec Maximilien Le Roy, Casterman), Loïc Locatelli-Kournwsky nous livre sa vision de l’histoire de Pocahontas, la princesse du Nouveau Monde, aux éditions Sarbacane.
Résumé de l’éditeur :
Pocahontas, jeune princesse indienne, fille du chef Powhatan, vient d’épouser selon la coutume son promis, Kokum. Au même moment, trois navires britanniques abordent la côte Est de l’Amérique. Nous sommes en 1607 et la vie de Pocahontas, comme celle de tout le continent américain, vient de basculer. Éprise de liberté, croyant à la compréhension et à la tolérance entre les deux peuples, bravant l’interdit de son père, elle tisse des liens avec les rudes colons britanniques fraîchement débarqués : elle les ravitaille en douce, sauve la vie du beau capitaine Smith et… en tombe folle- ment amoureuse…

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Le très bon récit de Loïc Locatelli-Kournwsky est construit comme une belle romance dramatique. Cet excellent roman graphique a plusieurs cordes à son arc. Tout d’abord, la toile de fond historique intéressante : à peine plus d’un siècle après les premières colonisations de terres d’Amérique et alors que les colons détruisent petit à petit les terres sauvages importantes dans la survie des indiens ; les tensions sont à leur zénith entre les deux peuples. Loïc Locatelli-Kournwsky décrit bien ses rivalités territoriales qui apportent des tensions et des morts de chaque côté.

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Loin de la version édulcorée des Studios Disney, l’histoire de l’auteur de Vaincus mais vivants (Le Lombard), est plus proche de la vérité concernant la vie de Pocahontas. Celle qui devait épouser un garçon de sa tribu Powhatan s’émancipera de ces coutumes si difficiles à porter pour une jeune fille en se rapprochant des colons blancs et plus particulièrement de John Smith, capitaine anglais perdu dans la jungle proche de son campement. En le sauvant, elle gagne sa confiance et il accepte qu’elle vienne régulièrement dans sa cité, y apprend la langue et découvrira même l’Angleterre et la Cour Royale de Jacques Ier et Anne du Danemark.

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Une destinée hors du commun, forte parfois bouleversante, d’une jeune indienne qui assimile les coutumes des blancs et s’intègre sans retour possible. Cette quête de liberté et d’identité est bien campée par Loïc Locatelli-Kournwsky. Le trait vif et moderne du jeune auteur de 28 ans restitue magnifiquement les étendues sauvages, les campements d’indiens mais aussi Londres et la Cour. Son dessin en trichromie (blanc-noir et jaune-orangé) lui permet de rendre toute la nervosité du récit et le tourbillon de la vie de Pocahontas.

  • Pocahontas, la princesse du Nouveau Monde
  • Auteur:  Loïc Locatteli-Kournwsky
  • Editeur: Sarbacane
  • Prix: 19.50€
  • Parution: 07 octobre 2015

Arraigo

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Depuis le renforcement des mesures contre les narco-trafiquants, les geôles mexicaines regorgent d’innocents torturés et enfermés à tord. Parmi ces prisonniers, Miriam Lopez fut torturée en toute impunité en 2011. C’est le récit poignant qu’ont voulu mettre en images Benjamin Fischer et Georges Van Linthout ; Arraigo, un album La Boîte à Bulles soutenu par Amnesty International.

Résumé de l’éditeur :
Le 2 février 2011, Miriam López, 30 ans, est enlevée par deux hommes cagoulés dans la ville mexicaine d’Ensenada, en Basse-Californie. Placée en détention dans une base militaire, elle est accusée à tort d’appartenir à un réseau de trafic de drogue. Là-bas, elle est torturée et violée par les forces de l’ordre afin de lui faire signer de faux aveux. Depuis, Miriam a été relâchée et les accusations contre elle ont été abandonnées. Miriam est l’une des très rares victimes de torture, pourtant fort nombreuses, à avoir osé porter plainte et à aller jusqu’au bout pour tenter d’obtenir justice. Son combat exemplaire est soutenu par Amnesty International.

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Prétexte à de nombreuses exactions des forces de l’ordre mexicaines, les nouvelles lois votées en 2006 ont amené de nombreux innocents en prison. Amnesty International a dénombré près de 80 000 personnes mortes dans des violences liées au crime organisé ou dans des opérations menées par les autorités contre les cartels de la drogue. Entre 2008 et 2013, le Procureur Général de la République a placé 8595 personnes en détention sans inculpation (ce que l’on appelle Arraigo).

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C’est dans ce contexte que Miriam Lopez fut enlevée par des hommes cagoulés appartenant à l’armée. Cette histoire tragique portée par l’ONG est choisie par Benjamin Fischer. Il faut dire que la jeune femme, mère de trois enfants et mariée à Afonso n’avait ni de près ni de loin de connivence avec les trafiquants de drogue. Pourquoi elle ? Jusqu’à aujourd’hui personne ne le sait. Le scénariste ne peut apporter de réponse. Accusée à tord, sans aucune preuve tangible, elle est incarcérée, violée et torturée. Même si elle reçoit l’aide d’une avocate commis d’office, elle signe ses aveux pour enfin sortir de cet enfer. Après son transfert dans une prison de Tiguana, son mari fait appel à une avocate de la Commission mexicaine de défense et de promotion des droits de l’Homme. Grâce à cette femme, elle est reconnue innocente.
Cette histoire poignante n’épargne rien aux lecteurs, ni les violences, ni les tortures, ni les viols, ainsi que les intimidations et les rumeurs qui courent en ville. Comme pour Panthers in the hole (Bruno et David Cenou) ou Noxolo (Jean-Christophe Morandeau), Amnesty International propose un dossier éclairant sur la situation présentée dans l’album.

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Le talentueux Georges Van Linthout propose des planches d’une grande sobriété en noir et blanc malgré la thématique forte et sombre de l’album. L’auteur de Celui qui n’existait plus (Vents d’Ouest) restitue admirablement toute la tension du récit et la peur de Miriam.

  • Arraigo
  • Scénariste : Benjamin Fischer
  • Dessinateur : Georges Van Linthout
  • Editeur: La Boîte à Bulles, collection Contre Coeur
  • Prix: 19€
  • Sortie: 09 octobre 2015

Les beaux étés

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Après Lydie et La mondaine (tous les deux chez Dargaud), Zidrou et Jordi Lafebre proposent un troisième ouvrage Les beaux étés, un bel album nostalgique et très joyeux mettant en scène une famille moyenne partant en vacances dans les années 70.
Résumé de l’éditeur :
Août 1973. Zidrou et Lafebre nous font une place dans la 4L rouge Esterel de la famille Faldérault : entre les parents et les 4 enfants, nous voici en route vers le Midi pour de « beaux étés » ! Chaque année, les mêmes rituels : Pierre, le père, rend ses planches de B.D. en retard, les chansons de vacances, l’étape pique-nique… Un mois pour oublier le quotidien, le couple qui bat de l’aile, Tante Lili malade. Des souvenirs à engranger qui font que la vie est plus belle, des moments précieux pour se rappeler l’essentiel. Cap au sud !

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Comme le souligne le résumé de la quatrième de couverture, cet album « ne contient ni bagarre sanguinolentes, ni complots internationaux ». Zidrou parle de la vie d’une famille modeste, simple – la vraie vie. « La vie – jolie – des gens qui, l’année durant travaillent dur pour se payer des vacances d’été ». Dans Cap au sud, le scénariste de Boule à zéro (avec Ernst, Bamboo), situe sa très belle aventure familiale dans les années 70, celles de Georges Pompidou, celles d’avant la crise pétrolière, celles des Pat d’Eph, de la disco et des hippies.

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En choisissant une famille moyenne, cela lui permet de toucher au cœur son lectorat (plutôt âgé donc) et jouer à fond la nostalgie. Si leurs aventures estivales pourraient paraître simples et sans intérêts, il parsème son récit de moments joyeux et parfois plus graves (le couple qui tangue, la tante qui meurt d’un cancer). Entre la Boussole Perd-le-nord, les Hollandais qui squattent leur lieu de pique-nique, le camping saturé ; le lecteur suit avec un bonheur non dissimulé, ces petits riens de la vie qui comblent de bonheur la famille.

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La partie graphique confiée à Jordi Lafebre est extrêmement bien réussie. Le trait semi-réaliste de l’auteur espagnol est idéal pour restituer ces moments de joie, de douceur de vivre et parfois de tracas.

  • Les beaux étés, tome 1 : Cap au Sud !
  • Scénariste : Zidrou
  • Dessinateur : Jordi Lafebre
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 13.99€
  • Sortie: 04 septembre 2015

Asebi et les aventuriers du ciel

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Dans le futur, les villes flottent en milieu des nuages. Pas facile pour Yû de se faire une place dans ce drôle de monde, lui qui est un gardien chargé de protéger les habitants des attaques de poissons-dragons. Accompagné de Asebi, une androïde, il doit rejoindre Kaïco, une cité abritant une objet qu’ils convoitent. Publié par Doki Doki, Asebi et les aventuriers du ciel met en scène ce manga d’aventure signé Taisuke Umeki.
Résumé de l’éditeur :
Dans ce monde, les hommes vivent sur des îles qui flottent au milieu des nuages. Mais les cieux sont aussi le domaine des « poissons-dragons », monstres gigantesques hostiles aux humains et à leurs navires… Pour se défendre de leurs attaques, on forme des « gardiens », soldats chargés de protéger les citoyens en cas d’assaut. Yû, l’un d’entre eux, a décidé de partir à l’aventure en compagnie d’Asebi, une jeune androïde. Son objectif ? Découvrir l’antique île de Blunt, capitale du légendaire archipel de Voldesia, et écrin de nombreux vestiges de la civilisation humaine à l’époque de son apogée ! Embarquez pour une aventure palpitante, fraîche comme la brise, virevoltante comme un grand shônen !

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L’histoire de Taisuke Umeki est un shônen dans la plus pure tradition de ce genre littéraire japonais. Il faut souligner que le mangaka met en scène un récit d’anticipation grand public dans un monde futur assez intéressant. Même si des villes flottantes dans les airs ne sont pas très originales (Miyazaki les proposait déjà dans les années 80), il met de la poésie dans ses planches et intègre les poissons-dragons, comme leur nom l’indique des monstres marins prêts à dévorer les bateaux volants qui relient les cités entre elles. Mais ces gigantesques bêtes fantastiques se rapprochent dangereusement et vont même jusqu’à survoler les villes.

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Pour les mettre hors d’état de nuire, des gardiens sont formés. Parmi eux, Yû, un jeune adolescent armé d’un fusil hyper performant et qui s’avère être très doué. Il voyage avec Asebi, une jeune androïde, amoureuse de lui et jalouse de toutes les filles qui l’approche. D’ailleurs ce duo garçon-robot fonctionne à merveille. Pour pimenter cette histoire somme toute classique, Taisuke Umeki les fait rechercher des objets, telle une quête d’aventure.

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Dans l’ensemble, ce manga plaira aux plus jeunes puisqu’il réunit tous les ingrédients utiles à son succès : combats, armes, amour, bêtes fabuleuses, quête et grande dose d’humour. Enlevé et accrocheur, le récit est servi par une partie graphique sans fausse note, simple, claire et d’une grande efficacité.

  • Asebi et les aventuriers du ciel, volume 1
  • Auteur:  Taisuke Umeki
  • Editeur: Doki Doki
  • Prix: 7.50€
  • Parution: 09 septembre 2015

[Deplasmã] – déplacement

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Les éditions çà et là publient le premier volume de [Deplasmã] – Déplacement, un livre d’anticipation signé Joshua Cotter.
Résumé de l’éditeur :
Dans un futur proche, la Terre est surpeuplée et ses ressources s’épuisent rapidement. La navette spatiale Aigle de l’Aube est développée afin de permettre à une petite équipe de lancer la colonisation d’une planète habitable dans un système planétaire proche. La navette transportera également un « portail » qui permettra de voyager instantanément de l’ancienne Terre jusqu’à ce nouvel Eden. Parallèlement à la mise en place de ce projet, Internet a connu de profond bouleversement et est désormais accessible télépathiquement par les 2/3 de la population mondiale, grâce à un serveur central. Mais peu avant le début du récit, la population terrestre, horrifiée, apprend que ce « serveur » est en fait un enfant ! Un projet alternatif de serveur électronique est alors développé à bord de la deuxième Station Spatiale Internationale où la navette Aigle de l’Aube est amarrée. Quelques mois après l’arrivée à bord de la station de l’un des scientifiques impliqué dans ce projet, Melody McCabe, des tests de fonctionnement du portail provoquent un accident et l’intrusion d’une créature inhumaine dans la station.

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Prévu en sept volumes, [Deplasmã] est un space opera plutôt réussi, même si sa lecture est exigeante et plutôt ardue. Il faut souligner que Joshua Cotter prend son lectorat de cours en proposant 26 premières pages mystérieuses, au dessin limité et aux caractères de saisie intrigants. Après avoir passé ces premières planches, un débat télévisé est mis en scène, entre une intervieweuse un peu trop candide et un chercheur, le Dr Bertrand Earnest, pionnier de l’intrin-net, qui permet de communiquer par télépathie entre Hommes.

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Puis l’on découvre, Melody McCabe, une chercheuse qui doit mettre en place un projet alternatif au serveur de cet intrin-net. Pour cela, elle se rend dans un station orbitale internationale, où sa vie commence par être délicate. En effet, elle ne se sent pas de suite bien : on ne l’attend que trois jours plus tard, son collègue Lance la drague un peu lourdement, elle dort deux jours d’affilée et Mustapha, son petit ami resté sur Terre, ne lui répond plus. La distance entre eux est aussi important qu’entre la Terre et la Station Spatiale.
Joshua Cotter suit un cursus artistique au Art Institue de Kansas City, devient designer d’autocollants et se lance dans l’illustration pour journaux alternatifs. En 2003, il débute Gratte-ciel du Midwest (éditions Adhouse Books, puis çà et là en France en 2011) sous forme de fanzine et remporte grâce à cet ouvrage, un Isotope Award. Par ce nouveau roman graphique, l’auteur américain propose une très belle fresque de science-fiction, enlevée et intelligente. Beaucoup de thématiques contemporaines sont mises en lumière : la dépendance de l’Homme aux réseaux sociaux, les solutions alternatives, mais aussi l’écologie ou les relations de couple.

  • [Deplasmã] – déplacement
  • Auteur:  Joshua Cotter
  • Editeur: çà et là
  • Prix: 22€
  • Parution: 13 octobre 2015

 My teen love

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Shizuki Fujisawa dévoile le troisième volume de la série My teen love, un shojô plutôt réussi et habile, édité par Pika.
Résumé de l’éditeur :
Miu et Keita s’apprêtent à passer leur premier Noël en amoureux, et comptent bien aussi profiter des vacances ensemble, mais Alex, le meilleur ami de Keita aux États-Unis, déboule pour les fêtes. Quelle n’est pas la surprise de Miu lorsqu’elle découvre qu’Alex est en fait une fille… complètement canon ! Keita et Alex sont très proches et Miu en est bouleversée… pourtant, elle va devoir composer avec la jeune fille, qui semble beaucoup compter pour son amoureux.

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Publié au Japon en 2009 par les éditions Shogakukan (prépublication dans la revue Betsucomi), le récit de Shizuki Fujisawa est un shojô classique et simple dans sa construction mais qui accroche assez vite le lecteur. Il faut souligner que la mangaka repose son histoire sur deux adolescents sympathiques, anciens amis d’enfance et qui tombent amoureux l’un de l’autre. Qui n’a pas un jour craqué pour son ami/amie d’enfance ? Mais de là à franchir le pas, cela est plus délicat.

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Dans ce nouvel opus, Keita et Miu, amoureux hier, sont en froid aujourd’hui. Après leur premier rendez-vous romantique avec un autre couple, les deux tourtereaux se sont disputés. Le jeune adolescent est alors parti avec Nanasé rendant jalouse son amie. Cette dernière se retrouve donc avec Kobayashi, le petit copain de l’autre fille. Heureuse de la tournure des événements, Nanasé essaie même de se rapprocher encore plus de Keita. Pourtant lui ne le souhaite pas du tout…

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Cette belle romance est mise en image de manière classique mais avec grande efficacité. L’humour et la tension sont présents aussi dans les vignettes de la mangaka.

  • My teen love, volume 3
  • Auteur:  Shizuki Fujisawa
  • Editeur: Pika
  • Prix: 6.95€
  • Parution: 16 septembre 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Pinocchio

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Jérémie Almanza propose sa version de Pinocchio, éditée par Soleil. Dans cette très belle adaptation du chef-d’œuvre de Carlo Collodi, il illustre le texte originel traduit par Nathalie Castagné.

Résumé de l’éditeur :
Deuxième livre le plus vendu en Italie au XXe siècle après La Divine Comédie de Dante Alighieri, Pinocchio  est un monument de la littérature italienne. « Il nous est naturel de penser que Pinocchio a toujours existé, on ne s’imagine pas en effet un monde sans Pinocchio. »
Cette très belle édition inédite traduite par Nathalie Castagné propose une immersion dans un imaginaire où la dualité est mise à l’honneur par l’illustrateur, Jérémie Almanza : personnages cartoonesques et véritables monstres, décors enchanteurs et environnements délétères… Son souhait, faire se côtoyer légèreté et noirceur.
Au coeur de l’Italie, Geppetto – vieillard solitaire – fabrique accidentellement dans un morceau de bois un pantin extraordinaire capable de parler, et dont le nez s’allonge à chaque mensonge… Il l’appelle Pinocchio.

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Très loin de la version des Studios Disney, Jérémie Almanza propose une adaptation illustrée de Pinocchio. Alors que les auteurs de Bande dessinée se sont essayés à une version dessinée : le très beau Pinocchio de David Chauvel et Tim Mc Burnie (Delcourt) ou encore l’excellent Pinocchio de Winshluss (Les requins marteaux) ; le dessinateur originaire de la région parisienne se contente de mettre en image le texte de Carlo Collodi. Son trait est à la fois léger, lumineux et très noir. Proches des univers de Nicolas de Crécy ou Tony Sandoval, ces illustrations sont d’une grande force graphique. Celui qui avait mis magnifiquement en image le scénario de Séverine Gauthier (Coeur de pierre, Delcourt, 2013) réussit admirablement son projet. C’est grand, c’est beau, c’est fort !

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  • Pinocchio
  • Auteur: Jérémie Almanza, d’après le texte de Carlo Collodi
  • Editeur: Soleil, collection Métamorphose
  • Prix: 29.95€
  • Parution: 14 octobre 2015

Il y a du monde !

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Un gentil petit singe n’en peut plus, il veut recouvrer sa tranquillité. Mais à chaque fois qu’il peut y parvenir, d’autres animaux viennent le déranger. Edité par Nobi Nobi !, Il y a du monde ! est un joli petit album jeunesse pour les primo-lecteurs, signé Tomoko Ohmura.
Résumé de l’éditeur :
Petit Singe aimerait savourer un petit moment de calme et de tranquillité. Mais qu’il s’installe sur la barque d’un étang, en haut du toit de sa maison ou encore dans un restaurant déserté, une ribambelle de joyeux animaux rapplique immanquablement ! Crocodiles, éléphants, pingouins, ours… ils sont tous là ! « Oh ! Il y a du monde ! » s’écrie notre Petit singe.

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Ce petit album jeunesse est une très belle histoire où cohabite bon gré mal gré de nombreux animaux. Comme tout le monde, les êtres humains ont besoin de moments où ils sont seuls, se retrouvent seuls pour souffler, méditer, être au calme. Pourquoi un petit singe n’aurait lui aussi pas le droit à ce moment de détente ? Chats, chiens, crocodiles, moutons, lions, souris, pandas, lapins, canards, pingouins, zèbres… Ils sont tous là, dans des lieux uniques : étang, toit de la maison, restaurant, bains publics et même dans le lit du singe.

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Pour son premier album édité par Nobi Nobi !, Tomoko Ohmura met en scène des animaux charmants, plutôt mignons mais en profusion ; le tout avec beaucoup d’humour. Originaire de Tokyo, la dessinatrice a étudié à la Palette Club School et a publié deux albums jeunesse en France : Faites la queue et Plus et moins (L’école des loisirs). Pour Il y a du monde !, elle propose de très belles illustrations pleine page grâce à un trait simple et lisible, et de grands aplats de couleurs très réussis.

  • Il y a du monde !
  • Auteure: Tomoko Ohmura
  • Editeur: Nobi Nobi !, collection 1.2.3 soleil
  • Prix: 13€
  • Parution: 08 octobre 2015

Hallow

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La dernière nuit d’Halloween est le premier tome de Hallow, la nouvelle série Bambo, signée Ood Serrière sur un scénario de Christophe Cazenove.
Résumé de l’éditeur :
À la dernière heure de la nuit d’Halloween, les habitants du monde d’Hallow ouvrent leur porte et accueillent les gens morts en cette journée si joyeusement lugubre. Mais d’ordinaire on ne prend que les morts ! Or Geoffroy, garçonnet trouillard comme pas deux, est bien vivant lorsqu’il est « accueilli » par erreur dans cette ville peuplée de monstres et de créatures fantastiques ! Un vivant dans le monde des morts, le résultat ne se fait pas attendre. Hallow se disloque, se craquelle de tous côté et risque l’implosion si le garçon n’est pas renvoyé au plus vite chez lui ! Pas de chance pour Geoffroy, même dans le monde des morts, sa vie reste un cauchemar !

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Après Appa (Bonis et Dav) et Isaline (Max L’Hermenier et Yllya), les éditions Bamboo proposent la troisième histoire dans la collection Bamboo² (une version bande dessinée et une version manga de la même histoire qui sortent en même temps), Hallow. Alors que Appa nous avait plu, Isaline pas du tout ; Hallow n’est pas du tout réussi.

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Alors que la thématique était plutôt intéressante, à la manière de Tim Burton avec son formidable L’étrange Noël de Mister Jack, l’histoire déçoit. Les personnages comme Jack’O’Lantern et ses amis défunts plutôt haut en couleur, sont trop survolés et ce partiellement. Le monde parallèle des morts avait beaucoup de potentiel, mais cela tombe trop à plat. L’arrivée inopinée et non voulue de Geoffroy dans ce royaume aurait pu apporté de la fraîcheur et de l’humour, c’est raté. Un vivant dans le monde des morts : les possibilités étaient nombreuses. Christophe Cazenove nous avait enchanté avec Le livre de Piik (avec Cécile, Bamboo) et là, il n’arrive même pas à nous accrocher.

De son côté, Ood Serrière, ne réussit pas à relever le niveau. Quand un dessinateur est mal servi par une histoire maladroite, il est difficile de s’en sortir. Alors que les épouvantails ou Jack’o’Lantern sont plutôt aboutis, les personnages plus humains ne le sont pas : Geoffroy quoiqu’il lui arrive a toujours les mêmes expressions de visages (des yeux toujours étonnés). Enfin, il y a beaucoup d’erreurs de mise en scène dans les vignettes. Bref, un album à oublier.

  • Hallow, tome 1 : La dernière nuit d’Halloween
  • Scénariste : Christophe Cazenove
  • Dessinatrice : Ood Serrière
  • Editeur: Bamboo, collection Bamboo²
  • Prix: 14.95€ pour l’album et 7.95€ pour le manga
  • Sortie: 30 septembre 2015

Vista Oswood

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Graph Zeppelin publie Vita Oswood, une aventure steampunk d’une jeune femme fauchée qui hérite d’une belle demeure, mais sans savoir qui lui a légué. Cet album est signé Fabrizio Pasini sur un scénario d’Olivier Paillé.

Résumé de l’éditeur :
New York 1875 : Jeune, jolie mais sans le sou, Vita Oswood n’attend qu’une chose : rencontrer un homme riche, le séduire et user de sa fortune pour profiter de la vie. Un jour, une lettre va tout changer : elle vient d’hériter d’un inconnu une maison en Virginie. Elle part sans réfléchir pour Washington afin de régler les dernières formalités administratives sans penser une minute que ça pourrait bien être un piège…

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D’emblée, le récit d’Olivier Paillé ne convainc pas. Alors que la thématique et l’univers étaient plutôt intéressants; le rendu est raté. Tout d’abord, ce qui gêne le plus dans l’album, c’est le côté érotique-chic. En effet, dès les premières pages et pendant très longtemps, Vita Oswood est dénudée, en sous-vêtements et ce sans réel argument. Elle titille un vieil homme riche, pour le séduire, plutôt lourdement. Le lecteur est dubitatif, pourquoi se comporte-t-elle ainsi ? Ni son passé ni ses envies ne sont abordés ; ces interrogations apportent donc un flou intrigant, et ne permet pas au lecteur d’être accroché par l’héroïne.

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Vita travaille dans une maison close et elle veut (on ne sait pas trop) s’affranchir de sa condition humiliante. Mais alors en cela, pourquoi vouloir trouver un homme riche et âgé ? Tendancieux. Le scénariste apporte alors un drôle de nœud à cette histoire : Vita hérite d’une belle demeure cossue mais elle s’engage à ne jamais chercher qui en était le propriétaire. Là, encore, pourquoi ? Surtout que l’album n’apporte pas de réponse à la fin de l’histoire. Ajouter à cela, une indienne, elle aussi dénudée, des zombies et le lecteur est complètement perdu. Enfin, le côté steampunk n’apporte rien à l’intrigue. Il n’est visible uniquement qu’à travers le bateau-volant…

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La partie graphique, elle non plus ne relève pas le niveau de l’album. Fabrizio Pasini propose des planches au découpage très classique. Ses personnages (très disneyens) ont des postures très figées et les femmes des courbes pas très aguichantes. L’auteur italien, qui est portant professeur à la Scuola Internationale di Comics de Jesi, fait de nombreuses erreurs pour mettre en scènes ses personnages dans ses vignettes.

  • Vita Oswood
  • Scénariste : Olivier Paillé
  • Dessinateur : Fabrizio Pasini
  • Editeur: Graph Zeppelin
  • Prix: 15€
  • Sortie: 09 octobre 2015

 Hide and seek

(album pour adultes)

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Les éditions Taifu Comics dévoilent le dernier volume de la série Hide and seek ; un manga yaoi de Yaya Sakuragi, qui met en scène les amours d’un jeune papa gérant d’une épicerie et d’un docteur assez classe.

Résumé de l’éditeur :
Shûji, le gérant du bazar se laisse entraîner dans une relation physique avec Saji le médecin du quartier. Après bien des péripéties, les deux hommes tombent amoureux l’un de l’autre. Ils deviennent de plus en plus intimes, cependant les distances que met Shûji dans leur relation inquiètent Saji. En effet, tous deux arrivent à un tournent de leur vie et ils devront prendre des décisions importantes.

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Voici la conclusion poignante d’un manga adulte. Le récit de Yaya Sakuragi est un très bon yaoi qui casse les codes du genre. Faire rencontrer des personnes à la vie et à la psychologie opposées, cela est un ressort classique des mangas adultes ; néanmoins elle met en scène Shizu, un jeune papa, très naïf, immature et paumé depuis son divorce. Sa fille d’ailleurs s’occupe de lui comme d’un enfant. Dans ce duo, c’est elle la plus mature (le lecteur le découvre encore plus dans ce troisième volume lors de la séquence à la mer avec le docteur). Mais aussi, Tanihara, le médecin un peu coincé et très smart.

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Leur relation glisse vers un amour plus fort et plus sincère, allant jusqu’à parler de mariage entre eux. Shizu se livre, malgré la difficulté (c’est la première fois qu’il est en couple avec un homme) et Tanihara s’implique plus vis-à-vis de Chi, la fille de son compagnon. De plus l’ex-femme du papa branché aimerait récupérée la petite fille. Voilà donc, des thématiques simples et contemporaines, quelques tensions et beaucoup d’amour. Une belle réussite !

  • Hide and seek, volume 3/3
  • Auteur:  Yaya Sakuragi
  • Editeur: Taifu comics
  • Prix: 8.99€
  • Parution: 27 août 2015

Indiscrétions

(album pour adultes)

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Les éditions Tabou BD proposent la réédition de la bande dessinée Indiscrétions (2010), un très bel album pour adultes signé Axterdam. Entre carnet de croquis et roman graphique, l’auteur met en scène des expériences sexuelles qu’il a pu observer. Un reportage sexe et porno.
Résumé de l’éditeur :
Première bande dessinée sous forme de « roman graphique » par Tabou BD, Indiscrétions présente en texte et images le ressenti d’un dessinateur croquant des scènes amoureuses. Ce mélange de texte révélant le monde intérieur de l’artiste et ses illustrations, tirées de son carnet de croquis, présentant ce qu’il voit, offre au lecteur voyeuriste un double univers : celui, érotique, des modèles et celui, affectif, de l’artiste.

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Tout d’abord, il faut souligner le courage des éditions Tabou BD d’avoir édité Indiscrétions. Rarement dans leur catalogue, l’on a pu lire ce genre de bande dessinée. Axterdam illustre sous forme de carnet de bord – roman graphique des scènes de couples dans des postures sexuelles. L’auteur ne participe pas physiquement à ces ébats, mais se trouve à côté de ces couples, armé de ses crayons et feuilles blanches pour croquer ces moments. Dans un premier temps, pas de scènes hard, juste de moments chaleureux soft, pour le premier couple. Puis des scènes à plusieurs, du bondage et des moments hard. Axterdam se dessine et surtout en voix-off, il nous donne ses impressions, ses idées sur le moment, donne des indications, des explications de terminologies porno ; et d’ailleurs c’est bien écrit.

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Laissons l’auteur présenter son travail : « J’ai un goût prononcé pour dessiner les corps en mouvement, notamment les corps des danseurs. Le hasard a bien voulu m’égarer quelque temps sur des chemins de traverse plus vertigineux : Pendant une année, j’ai rencontré des gens qui ont accepté de faire l’amour devant moi. Et je les ai dessinés. Le temps d’un après-midi ou d’une soirée, ces personnes m’ont permis de voir comment les autres font l’amour – sujet passionnant s’il en est, à même de combler mon goût pour le voyeurisme – mais aussi de leur offrir la possibilité d’assouvir leur penchant naturel pour l’exhibition, de flatter leur talent sexuel et de révéler leur sensibilité à la partie artistique d’un projet. Toute ressemblance avec des personnes et des événements ayant existé n’est donc pas fortuite… »

  • Indiscrétions
  • Auteur : Axterdam
  • Editeur: Tabou BD
  • Prix: 19€
  • Parution: 15 octobre 2015

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