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Téléspectateur recherche présentateur désespérément

Publié le 09 juin 2008 par Chroneric

La grande nouvelle du jour ce n'est pas le match des Français à l'Euro 2008 qui passionnent que les passionnés de ce sport monopolisant, mais plutôt le pavé jeté en plein milieu du paysage audiovisuel français (le plouf dans le paf) avec l'annonce du départ forcé de Patrick Poivre-d'Arvor du 20h de TF1. Forcé, parce que je doute que notre Patrick national ait vraiment eu le choix. C'est quand même encore le journal télévisé le plus regardé de France mais aussi le plus convoité.

Cette annonce donne le départ du mercato annuel des chaises musicales du petit écran mais donne une nouvelle fois un signe que le bateau "1ère chaîne" connaît quelques tangages. Avec un nombre d'incompatibilités d'humeur invraisemblables depuis quelques mois et depuis l'arrivée du nouveau dirigeant de la chaîne, la tour ronde du quai du Point du jour vacille. Cela confirme aussi que les animateurs, présentateurs et responsables de la Une ne sont que des pions sur un échiquier politisé. Car les hauts responsables du groupe ne supportent pas la perte de parts de marché enregistrée depuis quelques mois au profit des autres chaînes et au profit du câble et du satellite. Même avec les solutions apportées par le premier supporter de TF1 placé au plus haut sommet de l'Etat, il y a péril en la demeure.

Soyons clairs. Les programmes de la Une sont depuis un moment essoufflés, sans grande nouveauté et racoleurs. J'entends par "racoleurs" le fait que l'on nous propose des séries policières à foison, des films populaires, seulement dans le but de ravir des téléspectateurs aux concurrents mais sans aucun intérêt pour ceux qui proposent leur cerveau aux publicitaires. Même les émissions de jeux n'y trouvent plus leur place. Alors que les autres média essayent de diversifier les émissions, des émissions parfois audacieuses car pas forcément évidentes pour rassembler un large public. Mais, petit à petit, l'oiseau fait son nid.

On nous annonce Laurence Ferrari. Partie il y a deux ans sur la chaîne cryptée, remerciée gentiment par la Une, magnifique dans son rôle de bulldozer, elle avait fait son petit bonhomme de chemin sur Canal. Il me semble qu'elle y avait trouvé sa place et que son émission est plutôt bien perçue. En outre, elle avait assurée son nouvel employeur qu'elle ne le quitterait pas. Mais voilà, comment résister aux sirènes du poste le plus redouté, le plus envié et le plus éjectable ? Un poste qui vous assure prospérité et postérité. Laurence, n'es-tu pas heureuse chez tes nouveaux amis ? Au-delà de ça, n'y aurait-il pas une crise des vocations du petit écran ? Tous les ans, on nous annonce des départs et des arrivés plus ou moins loufoques. Tous les ans, c'est à celui qui fera monter le plus les enchères. Et au final ? Ben au final, le téléspectateur s'y perd un peu et ne sait plus où est son animateur préféré et du coup zappe de chaîne en chaîne pour le chercher ! Alors, la ménagère de moins de cinquante ans passe sa soirée à scanner les 400 chaînes auxquelles elle est abonnée dans le but ultime d'y apercevoir son idole.

Bref, quelque soit le côté où on est placé, dans le groupe TF1, on y va par faim, sur France Télévisions on y va par envie, dans le groupe Canal+ on y va par dépit, dans le groupe M6 on y va par défi et ailleurs on y va par égarement.


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