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Que la science est belle bordel : l’immunohistologie

Publié le 03 novembre 2015 par Leprocrastinateur @Le_procrastin
Que la science est belle bordel : l’immunohistologie

Que la science est belle bordel : l’immunohistologie

Comme vous le savez peut-être, je suis doctorant dans un laboratoire de recherche, et je suis amené parfois à faire des jolies choses. Oui oui. On peut faire des choses jolies en laboratoire. Heureusement, ça nous permet souvent de rester stimulé sur les expériences que l'on fait tous les jours.

En ce moment je travaille sur l'immunohistologie / immunocytochimie. Cette expérience consiste à marquer avec plusieurs fluorochromes (i.e. des molécules fluorescentes) des zones bien spécifiques des cellules ou des tissus que que vous étudiez. Là, j'ai travaillé avec des cellules tumorales que j'ai cultivé dans des " flask ", ça ressemble à des petits contenants où l'on mets du " milieu " de culture (ça ressemble au liquide qui est entre nos cellules, les cellules kiffent ça, en plus c'est joli parce que c'est rose), on met nos cellules à pousser dedans à 37°C et hop en quelques jours on a plein de petites cellules qui se sont divisées et qui ont proliférées. Largement de quoi faire des expériences dessus.

Cependant, lorsque nous regardons nos petites cellules sous un microscope normal, on se rend compte qu'on ne voit pas grand chose, au final.

L'immunohistochimie / immunocytochimie permet justement de voir ce que l'on ne peut pas voir au microscope optique classique, car, grâce à des interactions moléculaires spécifiques, on peut marquer avec des fluorochromes des régions bien distinctes des cellules : on peut marquer les noyaux des cellules en bleu par exemple, les membranes cellulaires en rouge et une protéine d'intérêt en vert. Cela nous permet de comprendre par exemple ce que devient la protéine verte lorsqu'on soumet les cellules à des conditions anormales ou différentes. J'étudie ces interactions dans le cadre du développement d'une nouvelle thérapie anti-cancéreuse.

Bref, mais comme je suis en laboratoire et que l'on signe une clause de non-divulgation, je ne pourrai pas être plus précis dans ce que je vais vous montrer actuellement. Il s'agit donc d'immunocytochimies réalisées sur des cellules tumorales que j'ai cultivé, puis traitées avec différentes molécules pour leur donner un magnifique aspect (et surtout comprendre ce qu'il advient de ma protéine marquée en vert). Le noyau des cellules est bleu, et les membranes sont en rouge.

Par ces quelques clichés, je veux vous montrer que la recherche n'est pas quelque chose d'obscur et incompréhensible. Je veux vous montrer que la science est quelque chose de beau et de joli et que les chercheurs et les étudiants en recherche (comme moi, en doctorat), ne sont pas inutiles et qu'il faut nous soutenir dans la lutte contre les maladies graves ou pour la compréhension de notre monde.


Que la science est belle bordel : l’immunohistologie


Que la science est belle bordel : l’immunohistologie

Parfois, je me considère comme Batman et Bruce Wayne : le jour, je suis un doctorant en thèse de neuro-cancérologie où j'essaye de développer de nouvelles thérapies anti-cancéreuses. La nuit, je suis fondateur et rédacteur pour Le Procrastinateur, un blog collaboratif orienté d'une manière générale vers la culture générale avec un grand G.



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