Un nouveau service d’emploi est arrivé hier dans le paysage suisse : le site Glassdoor. Glassdoor est, à première vue, un moteur de recherche d’emploi comme on peut en trouver des dizaines en Suisse. Avec ce genre de sites, la recherche d’emploi se fait notamment sur des critères géographiques (c’est notamment ce qui les diffère de sites comme Jobup.ch ou Jobtic.ch), et je dois dire que ce sont des outils très intéressants pour un candidat qui recherche un poste en Suisse. Alors pourquoi donc ai-je décidé de vous parler de Glassdoor ?
Si on regarde de plus près, Glassdoor possède des particularités très intéressante pour ceux qui recherchent un emploi en Suisse : son orientation collaborative permet de récupérer dans certains cas de nombreuses informations sur l’entreprise, les salaires, le processus de recrutement etc. Glassdoor recense plus de 1’400 sociétés implantées en Suisse : des multinationales, mais également des sociétés du Web, des PME spécialisées et parfois très techniques, ainsi que des organisations internationales. Voici un petit tour de ce que vous pouvez trouver et faire sur Glassdoor.
Consulter les avis sur une entreprise suisse, donner son propre avis, évaluer le dirigeant
La première des choses intéressantes avec Glassdoor, c’est que vous pouvez consulter les avis que les employés donnent sur les entreprises suisses dans lesquelles ils travaillent ou ont travaillé. Il est également bien sûr possible d’en donner si vous avez vous même travaillé (ou travaillez) dans l’entreprise en question. Si on regarde par exemple les avis de Crédit Suisse, le site affiche fièrement plusieurs milliers de commentaires. Attention, ce sont les commentaires pour le monde entier, il faut donc filtrer ceci. Du coup, pour la Suisse, on trouve tout de même plus de 160 commentaires.
Les employés peuvent non seulement noter leur entreprise sur différents critères, et dire s’ils approuvent, ou pas, le dirigeant de la société (et ils n’ont d’ailleurs visiblement pas mis à jour le nouveau CEO…), et donner également des conseils à la direction. Enfin, Glassdoor spécifie de manière explicite que leur « priorité est de mériter votre confiance. Pour cette raison, les entreprises ne sont pas autorisées à modifier ou à supprimer des avis« .
Et effectivement, quand on regarde certains commentaires assez durs (ici l’exemple d’une société active dans le Web à Genève), on peut constater qu’il n’y a a priori pas de censure.
Consulter les salaires pratiqués dans les entreprises suisses
Glassdoor permet également de consulter les salaires pratiqués dans l’entreprise suisse que vous avez sélectionnée. Les informations peuvent (et doivent !) là aussi être filtrées par secteur géographiques, le salaire proposé à Zurich par le Crédit Suisse par exemple ne sera pas le même, pour un poste donnée, que celui proposé à Lausanne ou Genève.
L’évaluateur propose les salaires minimum et maximum pour chacun des postes évalués, et indique également le nombre de salaires qui ont été proposés (ce qui permet, notamment, de se faire une idée de la solidité de l’estimation). Dans l’exemple donné ici, quand une évaluation est faite sur 17 salaires, cela peut vous donner une petite idée de la fourchette des salaires pratiquées dans l’entreprise pour ce poste, tout au plus.
Copie d’écran du site Glassdoor suisse
Voir les questions posées en entretien
Autre service proposé par Glassdoor : la possibilité pour les candidats de voir les questions posées en entretien et/ou le processus de recrutement pour une entreprise donnée. Là aussi, le contenu et les informations proposées reposent sur les témoignages anonymes des candidats. Ce que j’ai pu voir donne quelques indications, menues, mais pas inintéressantes : dans une recherche d’emploi, toute information sur l’entreprise et ses pratiques de recrutement sont intéressantes.
Les divers avantages proposées par les entreprises
Vous voulez savoir si l’entreprise propose des horaires flexibles ? Si la caisse de pension est bonne ? Vous pourrez peut-être trouver l’information sur Glassdoor. C’est un petit « plus » qui peut être également intéressant, mais clairement pas déterminant.
En conclusion
Pour la Suisse, il est encore nécessaire d’ajouter un peu plus d’avis sur les entreprises suisses pour en augmenter la fiabilité. A n’en point douter, les RH suisses vont suivre ce qui se dit sur leur entreprise de très près, car c’est clairement la marque employeur qui est en jeu. D’ailleurs, une sorte de « label » indique que l’entreprise a vu ce qui se disait sur Glassdoor à son propos.
Le véritable problème de ce type de site, c’est la mesure de l’objectivité : comment s’assurer que les commentaires qu’on y trouve ne sont pas le fruit de salariés très mécontents, ou licenciés d’une part, et d’autre part ceux des professionnels RH eux-même ? Difficile à dire, et c’est quelque chose qu’il faut avoir à l’esprit au moment de regarder ce site. Toutefois, si Glassdoor relève ce défi du crédit, cela peut être un outil redoutable qui peut inciter les entreprises à changer leur politique RH : quand on regarde ce que les internautes ont posté comme « conseil aux dirigeants », on constate que beaucoup de ces conseils concernent une meilleure prise en compte du travail des salariés et un meilleur respect…
Si on prend spécifiquement la question de l’estimation des salaires, ce qui est proposé à l’échelle de la Suisse par Glassdoor actuellement est également insuffisant et doit être confronté à une recherche plus approfondie avec des outils statistiques plus fiables. Nous vous invitons pour cela à télécharger notre guide des salaires en Suisse.
Malgré tout, je pense que l’idée est très intéressante, et c’est un site que je vais suivre de très près, et que je vous recommande. D’ailleurs, si vous travaillez en Suisse et que votre entreprise s’y trouve, je vous invite à poster vos commentaires (et surtout, soyez factuels et objectifs). Surtout, êtes-vous en accord avec les informations qui sont publiées ?
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