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Les 5 messages de François Hollande chef de guerre.

Publié le 17 novembre 2015 par Juan

Les 5 messages de François Hollande chef de guerre.  

On pourrait paraphraser Renaud et sa chanson "Dès que le vent soufflera".

"Ce n'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme". 

Ce n'est pas Hollande est qui est parti en guerre, c'est la guerre qui l'a pris. 


Lundi 16 novembre, devant le parlement réuni en Congrès grâce à une réforme inutile mais célébré par quelques sarkozystes qui n'avaient que cela à bougonner lors de ces dernières heures dramatiques, Hollande a livré un grand discours qui effraie les pacifistes.
1. Hollande a infléchi son hostilité vis-à-vis de Bachar el Assad. Il se décide à discuter avec Poutine. Cette real-politik satisfait du Front national aux Républicains et jusqu'à une large fraction de la gauche. No comment. Qu'Hollande choisisse de se réfugier dans les résolutions du Conseil de Sécurité a suffit à convaincre la quasi-totalité de la classe politique.
2. Hollande réclame une modification de la Constitution pour davantage d'état d'urgence, sans donner trop de détails. La Constitution prévoit 12 jours sans autorisation parlementaire - 12 jours sans contrôle du Législateur pour les assignations à domicile et les perquisitions nécessaires. Est-ce trop peu ? La République a toutes les armes juridiques pour se livrer à la guerre contre Daech. Le juge Marc Trevidic, qui nous prévenait voici quelques semaines que le pire de l'Etat Islamique était à venir, l'a répété: nos forces de l'ordre et d'espionnage manquent de moyens humains, techniques et militaires. Pas de lois ni d'assouplissements de règles à l'encontre de nos libertés.
3. Hollande sombre dans le piège de la déchéance de nationalité. Penser que la déchéance de nationalité est (1) efficace, (2) républicaine, et (3) à la hauteur des évènements est un rétrécissement de la pensée collective née quelque part dans les années 40 quand la France n'était plus République. Hollande tombe dans le piège. Il rejoint Sarkozy et son débile discours de Grenoble de juillet 2010: "Nous ne pouvons pas rendre quelqu’un apatride, mais nous devons pouvoir le faire [déchéance de la nationalité] pour une personne condamnée pour des actes de terrorisme même si elle est née française, si elle a une autre nationalité" a expliqué Hollande ce lundi. Quelle est l'efficacité politique et militaire (puisque nous sommes en guerre) de cette mesure ? Nulle. Etendre la déchéance de nationalité à des Français nés français est symboliquement sidérant, politiquement rétréci et militairement inutile.
4. Pour la guerre, et la lutte contre Daech, Hollande créé le Pacte de sécurité, plus fort que le pacte de stabilité budgétaire. C'est heureux. Voici donc 5 000 postes de policiers et gendarmes d’ici à deux ans (10.000 sur l'ensemble du quinquennat), 1 000 postes pour les douanes ; 2 500 postes supplémentaires pour la justice et le rappel de 59 000 réservistes. 
5. Pour la France, et surtout sa fraction qui s'effraie de la crise des réfugiés, Hollande a rappelé l'évidence: "la crise des réfugiés est directement liée à la guerre en Syrie et en Irak. Leurs habitants sont martyrisés et fuient, ils sont aussi victimes. Il faut que l’Europe accueille avec dignité ceux qui relèvent du droit d’asile et renvoie ceux qui ne le sont pas." Hollande parle de réfugiés, pas de migrants.
Nous sommes en guerre.  
Il faut traquer, riposter, et combattre l'ennemi.
Mais la République doit rester elle-même et ne pas abîmer son identité première, c'est-à-dire la citoyenneté.

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