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Critiques Séries : The Man in the High Castle. Saison 1. Episodes 2 et 3.

Publié le 23 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Man in the High Castle // Saison 1. Episodes 2 et 3. Sunrise / The Illustrated Woman.


J’avais beaucoup aimé le pilote de The Man in the High Castle au début de l’année lors de l’une des précédentes salves de pilote d’Amazon. Frank Spotnitz (X-Files) revient à la télévision avec une série ambitieuse adaptée d’un roman tout aussi ambitieux. The Man in the High Castle c’est l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale ou plutôt des Etats-Unis s’ils avaient perdu la guerre et qu’ils étaient dirigés à l’est par les nazis et à l’ouest par les japonais. La série gère l’ensemble avec beaucoup de simplicité et elle nous offre même un spectacle vraiment intéressant. C’est une série géopolitique qui permet de poser des questions sur la situation des Etats-Unis après la Seconde Guerre Mondiale simplement en changeant les gagnants. Ce n’est pas non plus facile pour cette série de passer après un pilote aussi réussi que « The New World » mais « Sunrise » tente de le faire avec beaucoup d’idées. Le premier épisode doit toujours nous intriguer, nous donner envie d’aller au delà mais le second doit garder notre intérêt. La série nous offre ici quelque chose d’assez équilibré dans son ensemble. C’est d’ailleurs l’une des forces de ce second épisode alors que l’on plonge petit à petit au coeur de l’histoire et que les personnages nous racontent petit à petit chacun leur propre histoire à eux.

The Man in the High Castle parvient même à développer notre intérêt pour des personnages un peu plus mineurs. C’est risqué car le premier épisode avait réussi à former quelque chose d’assez global dans son ensemble. Avec de nouvelles questions posées à l’issue de ce second épisode, on est aussi en train de se demander ce que la suite nous réserve d’autant plus que la série prend vraiment son temps pour installer son ambiance et l’histoire de chacun de ses personnages. Bon, il manque peut-être un petit truc mais globalement, l’ensemble fonctionne très bien car le rythme est sous-jacent. Il est induit au travers des intrigues de chacun et je pense que c’est ce qu’il y a de plus important. Après avoir montré le côté bien vilain des nazis dans le premier épisode, la série parvient à le faire avec les japonais dans ce second épisode. Bien entendu, la cruauté des japonais est complètement différente, beaucoup moins idéologique mais la façon dont ils utilisent la haine contre les allemands afin d’avoir ce qu’ils cherchent c’est sacrément tordu (et une bonne idée). Alors que Frank, le petit ami de Juliana, n’était pas vraiment le héros dans le pilote, son histoire de famille mourrait car elle est juive était une intrigue qui a permis aussi à The Man in the High Castle de développer son côté le plus tendre et le plus mélodramatique.

Tout ce qui est développé du point de vue de l’espionnage commence à prendre petit à petit même si c’est justement l’émotion de l’histoire de Frank qui apparaît comme être l’élément le plus intéressant de ce second épisode. Je ne m’y attendais pas du tout mais c’est un épisode assez unique en son genre, loin de ce que j’avais imaginé au départ. Je pensais que The Man in the High Castle allait accentuer l’action, faire en sorte de développer un peu plus les rivalités entre les allemands et les japonais. Je suis d’accord qu’ils préparent le terrain à quelque chose non seulement avec ceux qui sont du côté du Man in the High Castle, de cette histoire de film qui montre l’Histoire si les alliés avaient gagnés. Le fait que la série ralentisse le rythme autour de Joe et Juliana est loin d’être une mauvaise chose. Je dirais même que c’est une très bonne idée et c’est difficile de répondre à toutes ces questions. Le truc avec les films que les deux pays tentent de cacher c’est qu’ils montrent la vérité, ce qui se cache finalement derrière ce monde. C’est assez fascinant. Avec « The Illustrated Woman », la série continue de développer l’histoire de Juliana et Joe. J’aime bien les aventures de ces deux personnages alors qu’ils tentent de s’occuper du corps de l’argent mort ensemble. Ils vont découvrir un liste de rebelles qui inclus le patron de Juliana au diner.

Je dois avouer que la série fait les choses de façon assez intelligente de ce point de vue là et je ne m’y attendais pas nécessairement. Le truc avec The Man in the High Castle ici c’est qu’elle a besoin de Joe et Juliana. L’action qui se profile à la fin de l’épisode alors que notre chasseur de prime est sur le point de les retrouver, j’ai eu l’impression de voir un film comme Terminator. Dans Terminator il y a toujours des scènes de ce genre là où le vilain retrouve le gentil on ne sait trop comment, par le fruit de plusieurs déductions ou je ne sais trop quoi d’autre. Joe de son côté a de sérieux problèmes paternels. Ce n’est pas ce que je préfère même si cela permet aussi de donner un peu de substance aux personnages et je dois avouer que ce n’est pas négligeable. En continuant sa mise en place longue et lente, la série parvient aussi à gérer un peu mieux les conséquences des actions de chacun de nos personnages. Le tout est d’ailleurs très humanisé. La série joue donc énormément avec ça. Frank continue sa petite histoire personnelle. J’aime bien la façon dont s’orchestre tout autour de lui alors que Frank est justement l’un des personnages les plus importants dans le récit. Après l’émotion créée dans l’épisode 2 et ce que construit cet épisode 3 autour de lui, inutile de dire que l’on n’attend rien de la série. Au contraire…

En embarquant The Marshal dans le rôle du grand méchant, The Man in the High Castle pourrait bien nous offrir l’un des méchants les plus intéressants que j’ai pu voir ces dernières années. Outre le fait que Burn Gorman est parfait dans le rôle. Lui, que l’on a déjà pu voir précédemment dans Torchwood ou encore TURN. Il incarnait même le rôle du méchant lors de la première saison de Forever (ABC) l’an dernier. Ca lui colle donc à la peau. Finalement, The Man in the High Castle est une série particulièrement passionnante dans sa façon de décider qui et quoi est important à chaque nouvel épisode. Frank est donc un personnage fort qui va être rapidement développé si l’on suit ce qui est fait avec ces deux épisodes. J’ai hâte de voir la suite car le pilote ne nous donnait finalement que très peu d’informations alors que la série prend ici son temps afin d’installer l’ensemble petit à petit.

Note : 8/10. En bref, une suite plus humaniste.


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