Magazine Cinéma

[Critique] AU ROYAUMES DES SINGES

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] AU ROYAUMES DES SINGES

Titre original : Monkey Kingdom

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Mark Linfield
Distribution voix : en V.O. : Tina Fey / en V.F. : Claire Keim
Genre : Documentaire
Date de sortie : 11 novembre 2015

Le Pitch :
Maya est une jeune macaque à toque qui vit dans les forêts du Sri Lanka en Asie. Née en bas de l’échelle sociale de sa tribu, son quotidien est donc compliqué et éprouvant. À l’arrivée de son petit, Maya va devoir redoubler d’efforts pour survivre, mais aussi changer sa destinée…

La Critique :
On ne se lasse pas des images spectaculaires que nous offrent les documentaires signés Disneynature (un des labels de Walt Disney Studios Entertainment, créé en 2008 et dont la société est basée à Paris depuis quelques années). De La Marche de l’Empereur à Grizzly, en passant par Chimpanzés, tous les documentaires de la filiale sont remarquables de part leur qualités techniques, mais pas seulement. Ils le sont également car ils communiquent un message positif aux plus jeunes tout en collaborant avec diverses associations sur le terrain. Alors évidemment, certains regretteront un trop fort anthropomorphisme appuyé par la narration et la mise en scène, ou encore des bandes sonores bien trop commerciales, mais force est de reconnaître le travail considérable qu’accomplit cette branche de Disney depuis ses débuts. D’ailleurs, ce ton employé dans la narration qui nous pousse à prêter des sentiments humains aux différentes espèces que nous observons à travers l’écran, sert surtout à raconter une histoire compréhensible et accessible à tous. Cette tonalité peut également permettre aux plus jeunes de mieux appréhender la nature, les animaux et la grande biodiversité avec laquelle nous avons tant de mal à cohabiter.

Au-Royaume-des-Singes

Dans cette optique, il y a toujours un personnage principal au cœur de ces histoires sauvages, afin de créer un lien particulier avec les spectateurs. Ici, nous suivrons donc la destinée de la prénommée Maya, jeune macaque à toque née en bas de l’échelle sociale dans une société de classes particulièrement difficile et parfois même cruelle. Maya va tenter de survivre, mais aussi d’élever son petit au milieu des injustices. Certaines images relatant ces difficultés ne sont d’ailleurs pas cachées dans le film qui expose toutes les réalités que traverse le « personnage principal ». Le documentaire nous présente une société matriarcale mais aussi très inégalitaire, où le sort de chaque individu dépend de sa naissance. Au Royaume des Singes nous permet d’observer un certain nombre d’inégalités qui ne sont pas si éloignées de nos sociétés humaines, et qui nous poussent par la même à nous interroger sur le lien que nous entretenons avec les différentes espèces qui peuplent la planète à nos côtés.

La grande intelligence et clairvoyance du film est de nous emmener sur les terres sublimes de ces singes passionnants mais aussi de dépeindre les relations complexes qu’ils entretiennent avec l’humain. Les dégâts qu’occasionnent les macaques à toque sont clairement relatés et pris en compte, mais replacés dans un contexte particulier qui est celui de l’urbanisation. Les macaques perdent en effet graduellement leurs terres au profit des habitations humaines, et par la même certaines de leurs ressources alimentaires. Cette situation crée donc intrinsèquement des dommages collatéraux dans les commerces ou encore les maisons, où ces petits singes se rendent afin d’obtenir de la nourriture, tout en semant un beau bazar derrière eux ! Des expéditions menées par ces derniers même s’ils risquent leurs vies en s’aventurant en terres urbaines.

Le dernier opus signé Disneynature, c’est aussi des images à couper le souffle, des plans incroyables et une immersion totale. Encore une fois, certains regretteront ou n’adhéreront pas à des séquences clairement mises en scène par l’humain (afin de retranscrire une réalité), mais on ne peut que s’émerveiller devant ce défilé d’images absolument spectaculaires. La technique est tellement maîtrisée qu’elle permet des observations peu communes comme celles des activités sous-marines des macaques, sans parler de la lumière gérée d’une main de maître et offrant des images d’une beauté totale.

La réalisation met en avant les paysages époustouflants du Sri Lanka où la biodiversité abonde aussi bien en terme de faune que de flore, et capture également des images saisissantes d’autres animaux emblématiques d’Asie comme les éléphants ou encore les ours noirs. On observe aussi de vieux vestiges en ruines datant du XIIe siècle en plein cœur de la jungle, devenu le nouveau lieu de résidence des singes.Captivant de bout en bout, Au Royaume des Singes délivre un dénouement au message intéressant et louable qui est celui de la protection de l’environnement mais aussi d’une certaine justice et persévérance.

Le réalisateur Mark Linfield aux commandes du documentaire (et souvent accompagné par Alastair Fothergill) entretient une histoire particulière avec le Sri Lanka et a mené ce long-métrage avec l’aide du Dr Wolfgang Dittus, qui a passé 50 ans à étudier les macaques à toque et est aussi le directeur de l’association pour la conservation de la diversité des primates.

Tant que Disneynature combinera qualité technique indéniable, travail avec des spécialistes et des associations et dimension artistique omniprésente, il y a fort à parier que le spectacle soit garanti et soit un grand succès à chaque fois.

@ Audrey Cartier

http://www.onrembobine.fr/wp-content/uploads/2015/11/Au-Royaume-des-Singes2.jpg
Crédits photos : The Walt Disney Company France


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onrembobine 57561 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines