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Objets connectés : quelles sont les clefs du succès ?

Publié le 24 novembre 2015 par Pnordey @latelier

Lors du RE.WORK connect summit, l’entrepreneur Haomiao Huang a expliqué ce qui permettait selon lui le succès d’un objet connecté : proposer une information inédite sur laquelle il est facile d’agir.

Comment expliquer que certains objets connectés emportent immédiatement les suffrages des utilisateurs, tandis que d’autres demeurent condamnés à joncher le cimetière des appareils prometteurs n’ayant pas su trouver leur public ? Cette question, Haomiao Huang, CTO et cofondateur de Kuna Systems, une start-up proposant un dispositif de protection contre les cambrioleurs, a tenté d’y répondre sur scène lors du RE.WORK connect summit de San Francisco. « Comment distinguer les objets connectés utiles, qui créent de la valeur, de ceux qui se contentent d’ajouter un simple vernis technologique ? En d’autres termes, comment distinguer ceux qui appartiennent à l’Internet of useful things (internet des objets utiles) ? Car le simple fait de connecter un objet ne le rend pas utile. »

Pour illustrer son propos, Haomiao Huang a pris trois exemples. D’abord, un un appareil permettant d’analyser son sommeil en recueillant des données sur son comportement nocturne. « Un objet au design très réussi, qui propose un service utile et novateur sur un sujet susceptible de concerner tout le monde. » Pourtant, il affirme avoir cessé de l’utiliser après deux semaines, tandis que son bracelet et sa balance connectée Fitbit, au design bien plus simple et aux prestations a priori moins trépidantes, continuent de lui servir régulièrement.

Information et action

Haomiao Huang affirment que les objets intelligents doivent remplir les fonctions suivantes : récolter de l’information et permettre d’agir en fonction de celle-ci. A l’aide de cette grille de lecture, il revient sur ses trois exemples : « L’objet qui analyse mon sommeil me dit comment j’ai dormi au cours de la nuit. Or, je dispose déjà de cette information à la seconde où je me réveille ; si je suis fatigué et que je lutte pour me réveiller, il est évident que j’ai mal dormi. En outre, s’il est intéressant d’avoir une analyse de mes phases de sommeil, je n’ai aucun moyen d’agir directement. La qualité du sommeil dépend d’un grand nombre de facteurs : est ce que j’ai bu de l’alcool, mangé un repas trop lourd, est-ce que je suis en période de stress, est ce que ma femme a bougé pendant la nuit... Je ne peux donc enclencher aucune action simple et immédiate pour améliorer mon sommeil. Donc l’utilité de cet objet dans mon quotidien n’est pas évidente. »

A l’inverse, poursuit-il, le bracelet Fitbit permet de connaître le nombre de pas effectués lors de la journée : une information impossible à obtenir sans cet objet ou un autre appareil intelligent. Cette donnée permet directement de savoir si l’on a fait suffisamment d’exercice : si ce n’est pas le cas, on peut immédiatement y remédier en allant faire un tour dans le quartier ou en enfilant sa tenue de sport. Il y a donc à la fois une information utile et une action facile à effectuer. La balance connectée permet de connaître son poids, sa masse corporelle et autres informations sur la santé de son corps, variables sur lesquelles il est facile d’agir en faisant plus d’exercice ou en changeant ses habitudes alimentaires. L’objet permet en outre d’observer l’efficacité de ses actions à l’aide de courbes et graphiques évolutifs.

Des usages dynamiques et évolutifs

Haomiao Huang avance également qu’un objet connecté peut avoir pour intérêt d’augmenter la capacité d’action par rapport à un autre objet. Exemple : avec le chauffage central, il est possible de gérer la température de toutes les pièces de sa maison via un seul appareil. Grâce à l’IoT, on peut également le faire à distance, ce qui permet de couper le chauffage dans la journée et de le réactiver depuis son lieu de travail une heure avant de rentrer chez soi.

La start-up d’Haomiao Huang, Kuna Systems, s’est placée sur ce créneau : « Aujourd’hui, de nombreux systèmes de sécurité vous permettent de savoir à distance si quelqu’un vient de s’introduire chez vous, auquel cas il est possible d’appeler immédiatement la police. Il s’agit d’une information utile avec une action facile à déclencher en réaction. Cependant, nous avons voulu aller plus loin : permettre à l’utilisateur de savoir quand quelqu’un s’apprête à s’introduire chez lui, et de l’empêcher de le faire. » Naturellement, pas d’action violente à la clef, mais un simple constat : « La plupart des cambrioleurs ne sont pas de grands criminels et recherchent des cibles faciles : ils se contentent souvent de frapper à la porte, et s’ils pensent que quelqu’un se trouve à l’intérieur, ils vont simplement prendre la fuite. » Le dispositif proposé par Kuna Systems est une lampe murale avec une caméra intégrée, qui détecte tout mouvement suspect devant le domicile de l’utilisateur et lui envoie une alerte sur son smartphone. Ce dernier peut alors allumer la lumière, lancer un message pré-enregistré, parler directement à l’intrus, ou encore déclencher une alarme.

Enfin, Haomiao Huang afirme que l’usage d’un objet connecté n’est pas une donnée fixe : les utilisateurs sont toujours susceptibles de lui trouver une autre utilité que celle qui était prévue au départ. Et de citer l’un de ses clients qui utilisait leur produit pour parler aux livreurs venant sonner chez lui en son absence, usage que l’entreprise a depuis intégré dans sa communication.

 

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