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Jardins urbains, éco-pâturage… Quand la nature s’invite en ville

Publié le 27 novembre 2015 par Erwan Pianezza
Entretien de friches urbaines à Quimper, avec les chèvres de l'entreprise DanvedCo - Crédit photo : danvedCo

Entretien de friches urbaines à Quimper, avec les chèvres de l'entreprise DanvedCo - Crédit photo : danvedCo

A l’heure où les architectes et les spécialistes de l’urbanisation s’interrogent sur les villes de l’avenir dans un monde où l’on prévoit d’accueillir, en 2050, 70% des habitants de la planète dans les villes, la revégétalisation urbaine semble être l’une des premières réponses au développement économique et écologique. De nombreux projets ont déjà vu le jour, d’autres sont en cours. Petit tour d’horizon des différents projets menés à bien dans plusieurs villes de France.

Verger collectif et ferme urbaine à Grenoble

Lors de son conseil municipal en janvier 2015, la ville de Grenoble a renouvelé son engagement en matière de développement durable en encourageant notamment la création de jardins partagés. Forts de cette prise de position, certains Grenoblois ont sauté sur l’occasion. C’est le cas de l’association Verger Essen’Ciel qui a inauguré son jardin collectif en juin 2015. Arbres fruitiers, plantes aromatiques, courges… le verger et le potager sont entretenus et partagés par les habitants du quartier Vallier-Catane.

Eco-pâturage à Dijon et à Quimper: les moutons au service des trains

L’éco-pâturage consiste à mettre à paître des animaux pour entretenir des espaces naturels. De cette manière, pour défricher, inutile d’utiliser les moyens mécaniques ou des désherbants polluants. A Dijon, entre les mois de juin et septembre 2015, la SNCF a expérimenté l’éco-pâturage. Une trentaine de moutons a ainsi envahi les voies ferroviaires pour maîtriser la végétation et lutter contre les plantes invasives comme la Renouée du Japon. Accompagnés d’un berger en permanence, les animaux sont également protégés par des clôtures.

A Quimper, au mois d’août, c’est 90 chèvres qui ont été mises à contribution pour défricher un bassin de rétention des eaux fluviales. Là où il est difficile pour les hommes d’accéder et de faire venir des machines, les chèvres, elles, crapahutent sans problème dans les zones escarpées et débroussaillent à tout va. Leur propriétaire, Laurent Bonnaïs, qui a crée son entreprise il y a 3 ans expliquait dans Le Télégramme: « Les chèvres s’attaquent aux ronces, joncs et autres plantes des zones humides qui envahissent les exutoires des bassins. Les manger limite d’ailleurs la dispersion des graines qui se produit quand on la coupe ».

D’autres chèvres ont entretenu la voie ferrée désaffectée entre Quimper et Pont-L’Abbé. Cette expérience concluante avait déjà été menée à Saint-Brieuc et sous le viaduc de Morlaix en 2012 et 2013.

Les rives revégétalisées des bords de Saône à Lyon

Cela fait plusieurs années que la ville de Lyon souhaitait reconquérir la Saône et recréer du lien entre la rivière et ses habitants. C’est en tout 50km, c’est-à-dire 25km sur chaque rive qui ont été aménagés. La préservation du milieu aquatique a été un fil directeur du projet. Des spécialistes de la protection de l’environnement ont été sollicités pour réaliser des mesures concrètes : construction de placettes de nourrissage pour les castors, implantation de nichoirs tout au long du parcours, restauration de la faune et de la flore dans les parties les plus urbaines dans des endroits où l’homme s’est imposé, création de jardins aquatiques promis à devenir un habitat pour la faune aquatique, création d’un « chemin vert » destiné à étirer la végétation présente en amont pour la ramener en ville en plantant et en développant jardins et arbustes…

Au-delà de cette préoccupation écologique, c’est bien le lien entre l’homme et la rivière qui est ici signifié : faire retrouver les usages de la rivière à l’homme à travers les lieux de promenade bien sûr, mais aussi la pêche à la ligne, l’aviron…

A ces initiatives consacrées à l’environnement et à la biodiversité s’ajoute l’intégration d’œuvres d’art dans le paysage, pensées en relation avec le patrimoine historique et la typologie de chaque site. C’est un projet artistique indissociable du paysage. En témoignent la centaine de lucioles artificielles sub-aquatiques, créées par Erik Samakh, qui reproduisent la couleur et le rythme des vraies lucioles que l’on trouve sur les bords de Saône. Et ces lucioles électroniques fonctionnent à l’énergie solaire…

Des potagers sur les toits de Paris

A l’instar des projets mis en place à New-York, la ville de Paris revêt ses toits de végétal. C’est au printemps 2012 que l’idée se concrétise et se médiatise grâce à l’énergie de deux ingénieurs : Nicolas Bel et Nicolas Marchal. Leur projet expérimental : cultiver durablement des potagers sur les toits de l’école AgroParisTech dans le 5ème arrondissement. En recyclant des matières organiques de la ville (morceaux de bois issus de l’élagage, compost…), ils plantent tomates et salades. Champignons et vers de terre sont rajoutés pour recréer un écosystème.

Avoir un potager sur les toits garantit la fraîcheur des aliments. Et les problèmes de pollution ? Les concepteurs du projet rappellent que les particules qui viennent de l’air pollué montent difficilement jusqu’aux toits. Les problèmes de pollution viennent en fait du sol contaminé par les activités industrielles. Les produits seraient donc plus sains qu’à la campagne.

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