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Critique Ciné : Dope (2015)

Publié le 27 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Dope // De Rick Famuyiwa. Avec Shameik Moore et Kiersey Clemons.


La voix off de Forest Whitaker nous narre l’histoire de Dope, un film à mi-chemin entre le récit musical du hip-hop des années 90 et quelque chose de beaucoup plus fort sur la société de l’époque dans un quartier chaud de Los Angeles : l’envie de s’en sortir, les problèmes qui s’enchainent, etc. Rick Famuyiwa (The Wood, La guerre des pères) nous offre ici quelque chose d’assez agréable tant du point de vue reproduction des années 90 ou encore la musique de cette époque. L’atmosphère est d’ailleurs très intéressante, d’autant plus que Dope n’est pas un film comme les autres, à mi chemin entre une comédie légère et bien pensée, et quelque chose de beaucoup plus sociétal avec une vraie réflexion sans pour autant tomber dans le jugement moral. Ce qui est intéressant c’est la façon dont le film n’a de cesse de poser des questions à son héros, notamment au travers de la relation entre les blancs et les afro-américains. Ce n’est pas facile d’être afro-américain et de vouloir aller à Harvard. C’est la question que le héros se pose, jusqu’à même douter. Le film s’attarde donc sur la génération MTV, celle qui a grandi avec le hip-hop et la chaîne autrefois musicale. Le film ne cherche pas non plus à tomber dans tout un tas de clichés sur les gangsters de l’époque, sur les quartiers chauds de Los Angeles et ce que cela peut impliquer pour la vie de notre héros, Malcolm.

Malcolm, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l'université. Une invitation à une soirée underground va entrainer Malcolm dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de « geek » à celui de mec cool, un « dope ».

L’avantage de Dope est donc d’être un film frais, qui propose une réflexion sans jamais tomber dans le film moralisateur. C’était pourtant le risque. Même si Dope ne tombe pas dans les poncifs du film de ce genre là, il mélange de façon intelligente les univers. A commencer par la musique qui colle parfaitement à l’époque. Elle donne déjà le ton et permet de se plonger encore un peu plus dans les années 90, ces années biberonnées aux groupes comme N.W.A. et cie. Ce que je trouve dommage cependant c’est que Dope ne cherche pas à creuser un peu plus certaines de ses réflexions plus intéressantes sur la société de l’époque, la place des afro-américains dans la société américaine et le fait qu’il est plus difficile pour eux de se poser les questions de leur avenir quand la société ne cherche pas vraiment à croire en eux. Ce n’est pas le premier film qui parle de choses de ce genre là et pourtant, je trouve que Dope partait d’un bon sentiment avec une idée de départ intelligente et originale. Les références aux années 90 sont très réussies, mais elles sont bien souvent noyées dans tout un tas d’autres choses tout aussi intéressantes mais justement, malgré de bonnes idées et de bons ingrédients, Dope échoue un peu à être brillant.

Je ne saurais tout de même que vous dire de jeter un oeil à Dope. Il n’est certainement pas le film de l’année, sa réflexion manque parfois de profondeur, mais l’ensemble reste agréable. Notamment car le film sait être assez drôle dans son ensemble, ce qui donne un rythme vraiment intéressant au film. Au départ, je ne pensais pas du tout voir une comédie. Quand j’ai vu l’affiche et le pitch du film, je pensais que j’allais voir un film beaucoup plus dramatique sur les gangs de Los Angeles, sur un jeune qui a du mal à réussir mais qui tente de ne pas faire de vague. Cela me rappelait un film comme Fruitvale Station qui racontait l’histoire vraie d’un garçon qui a tenté de s’en sortir et qui finalement s’est retrouvé assassiné à une station de métro sans avoir cherché quoi que ce soit. Rick Famuyiwa a réussi à capturer quelque chose d’assez sympathique dans son ensemble, notamment le spleen d’une époque et je pense que c’est avant tout ce qu’il faut retenir. Il y a des scènes où nos personnages se retrouvent sur leur BMX (ah, le fameux BMX, c’est vraiment vieux ça tout de même) et sillonnent les rues de leur quartier. La vie du héros c’est un peu la même chose, il se contente de vivre sa vie et cela va lui permettre de vivre des tas de choses plus ou moins glorieuses.

Note : 6/10. En bref, un film agréable et léger à mi chemin entre le drame social et la comédie musicale.

Date de sortie : 4 novembre 2015


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