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Au Paradis

Publié le 29 novembre 2015 par Malesherbes

Nous ne sommes guère différents de nos lointains ancêtres et nous parvenons même à les égaler parfois en barbarie, même si nous avons progressé dans la connaissance du monde qui nous entoure et parvenons parfois à maîtriser certaines des rigueurs de la Nature.

Peuplé d’étoiles, le ciel est le siège de phénomènes terrifiants, les éclairs, le tonnerre. Il était hors de l’atteinte des peuples antiques. Tous ces éléments en ont fait le siège naturel des dieux et Zeus, le premier d’entre eux, y était représenté détenteur de la foudre. La religion chrétienne a entretenu cette croyance, situant le Paradis dans le Ciel qui abriterait nos chers disparus. Les annonces nécrologiques nous informent régulièrement de ce que le défunt sujet de tel faire-part s’en est allé rejoindre un parent qui l’avait précédé dans la mort. J’ignore si les retrouvailles sont censées prendre place immédiatement ou au moment du Jugement dernier mais, dans les deux cas, on peut nourrir des doutes sur la validité de cette croyance.

En effet, la première question que l’on peut se poser porte sur l’état dans lequel se trouveront alors ces élus, celui de leurs moments ultimes ou au contraire, par exemple, celui de leur maturité. Étant donné les centaines de milliards d’humains qui se sont  succédé sur notre planète depuis le début de notre ère, on a du mal à concevoir quel lieu pourrait accueillir de telles multitudes. Nous ne disposons bien sûr d’aucun témoignage sur un éventuel au-delà mais on peut raisonnablement estimer que, s’il y avait une vie après la mort, elle ne pourrait se faire que sousr une forme incorporelle. On comprend comment, en 1961, Youri Gagarine, revenu de son voyage dans l’espace, avait pu déclarer : « J’étais dans le Ciel, je n’y ai trouvé personne. »

Un autre héritage culturel de la religion catholique est que, détentrice de la Vérité, elle a tenu à la faire partager par des croyants d’autres religions, avec sauvagerie, lors des Croisades, de l’Inquisition, des guerres de religion et en de bien autres temps. Des missionnaires ont aussi mené des actions civilisatrices et prosélytes, de manière plus douce, mais pas toujours exempte d’exactions. On ne peut donc s’étonner de ce qu’une religion fondée plus récemment au moyen de conquêtes guerrières puisse nourrir le projet de dominer le monde entier. 

Des religieux catholiques ont pu aussi déclarer que le monde ici-bas est une vallée de larmes où nous nous trouvons placés à seule fin de gagner un au-delà rempli de félicité. Des croyants, principalement des femmes, ont eu à cœur de précipiter leur fin, ce qui leur a valu d’accéder à la sainteté.  On retrouve des traces de ces conceptions délétères chez des musulmans intégristes.

Seule une éducation laïque, construite pour développer l’esprit critique, permettrait de lutter contre de telles pensées mortifères : « Gagnons vite le Ciel, en exterminant des centaines de mécréants et, à nous les vierges ! ». Assassins, pensez-vous réellement pouvoir conserver intact votre pénis ?


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