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Critiques Séries : River. Saison 1. BILAN (UK).

Publié le 30 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

River // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN


Abi Morgan nous a créée une série assez étonnante tout de même, par bien des aspects. La façon dont River, notre héros, est plongé dans cet univers policier est très différent de ce que l’on a pour habitude de voir. C’est en plus de ça une série soignée dans la mise en scène et incarnée à merveille par un Stellan Skarsgard au poil. Ce dernier est un acteur que j’avais déjà beaucoup aimé dans Nymphomaniac (pour ne citer que ça) et ici encore il parvient à être à mi-chemin entre l’acteur bouleversant et quelque chose d’un peu différent. Il y a eu quelques idées pas toujours très bien exploitées au début de la saison et pourtant, la série a su s’achever dans un flot d’émotions large et intense. Le but de cette série était de nous plonger au plus près de l’histoire des personnages et le résultat est assez étonnant de ce point de vue là. Si le casting est très important (Nicola Walker est là aussi très bonne aux côtés de Stella), ce n’est pas la seule chose intéressante dans cette série. C’est d’ailleurs une série policière qui n’est pas sans rappeler légèrement Luther et sa façon très psychologique là aussi de traiter la personnalité de son héros. River ressemble énormément à Luther pour cette plongée dans un thriller psychologique plus qu’une série policière classique. Ce n’est pourtant pas la même série non plus dans le sens où River avait un point de vue légèrement différent, aidé en partie par une mise en scène soignée et plus légère.

River est une série dépressive mais pas aussi sombre visuellement que ne pouvait l’être Luther. S’arrête ici ma comparaison. Abi Morgan a su mettre tout son coeur afin de faire de cette série une série policière différente, dont la réflexion repose sur les visions de son héros et pas vraiment sur les cas de la semaine qui vont être traités tout au long des épisodes. C’est le combat d’un homme pour vaincre ses démons (ou en tout cas les gens qui le hante). On va en apprendre petit à petit un peu plus sur la relation entre River et son ancienne coéquipière. C’est géré de façon très étonnante et belle et la série sort clairement du lot. Ce qui est aussi important dans River c’est Londres. La ville est très grisâtre dans cette série et très déprimante. C’est cette vision là de la ville que la série cherche à mettre en avant et qui fonctionne très bien. Cette utilisation des couleurs (notamment des néons la nuit, etc.) permet de plonger la série dans un univers légèrement différent, beaucoup plus sombre et peut-être même beaucoup plus efficace que l’on ne pourrait l’imaginer au départ. River creuse aussi la personnalité de chacun, afin de donner un élan plus léger autour de River. Le héros a beau avoir du mal à tourner la page (et à oublier les gens qui le hante) ce n’est pas sur ça que la série veut non plus s’arrêter. Et j’aime bien ce que la série fait de ce point de vue là, cherchant à aller au delà de la dépression de chacun afin de creuser d’autres aspects de son histoire.

Ce n’était pas donné d’avance et pourtant, le résultat est assez étonnant. Surtout que River cherche petit à petit à mettre à son héros de trouver un peu de paix dans tout ça. L’histoire est forte, riche en émotions mais cela ne doit pas pour autant être le seul truc important de la série. En plongeant dans les émotions du héros, River n’est pas comme les autres séries policières que l’on peut connaître. Elle a un point de vue complètement différent et des intrigues qui sont traitées différemment. Cette façon qu’a la série de régler des problèmes policiers change de ce que l’on avait pour habitude de voir. Au fond, River n’est pourtant pas le plus original des détectives, c’est ce que la série en fait qui est vraiment original (et donc intéressant par la même occasion). Il entre dans certains stéréotypes : blanc, d’âge moyen, seul, un peu rétro sur les bords, amateur de musique, etc. Mais la série a ajouté un truc autour de ce personnage qui change aussi un peu la personnalité de ce dernier. J’ai beaucoup aimé cette influence tout droit sortie des policiers scandinaves, cette influence dite du « noir ». C’est certes un truc que les scandinaves tentent de laisser de côté de nos jours mais cela reste efficace ici car contrairement à une Broadchurch par exemple, l’émotion est gérée de façon un peu plus sombre.

Dans River il n’y a pas nécessairement de message toujours très optimiste. Certes, dans le dernier épisode c’est ce que tente de nous offrir la série mais ce n’est pas toujours le cas pour autant. Abi Morgan a su garder au fil des épisodes un vrai rythme qui ne tombe jamais. La série ne va pas chercher à faire des choses particulièrement nouvelles de ce point de vue là mais justement, le script est souvent honnête, fort et riche. Mais il y a une partie aussi beaucoup plus sombre, plus mystérieuse qui s’est développée dès le second épisode. C’est ce qui a permis de donner à River un côté un peu plus complexe. Notamment dans sa relation avec sa thérapeute Fallows (Georgina Rich). On sait à chaque épisode qu’il y a toujours un peu plus de choses à apprendre sur le héros. Le dernier épisode se suffit plus ou moins en termes de réponse mais cela ne veut pas pour autant dire que River ne peut pas encore se développer. Cela me fait parfois un peu penser à ce que Perception n’a jamais réussi à devenir en 3 saisons. River implique tellement de belles et bonnes choses qu’il serait dommage de lui dire complètement au revoir. Alors que River n’a pas encore été renouvelée pour une saison, étant donné qu’elle est aussi sur Netflix, je ne serais pas surpris qu’une saison 2 se profile très rapidement.

Note : 7/10. En bref, une bien belle série psychologique incarnée par un Stellan Skarsgard brillant jusqu’au bout.


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