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Comment gagner (beaucoup) sur ses frais de change de devises quand on est frontalier

Publié le 02 décembre 2015 par David Talerman
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Chaque frontalier est payé en francs suisses et doit faire face à des dépenses en euros. Cela signifie un passage obligatoire par la case « change », la plupart du temps tous les mois. Pour beaucoup de frontaliers, c’est une obligation, un rituel, une opération qu’on fait machinalement, que ce soit au bureau de change, au guichet de sa banque, ou devant son ordinateur. Et les frontaliers ont bien tort de ne pas accorder plus d’importance à ce geste machinal, car en le rationalisant un peu, il pourrait leur permettre d’économiser pas mal d’argent.

Le change de devise EUR CHF : une activité peu transparente

Ce que peu de frontaliers savent, c’est que le change de devise EUR CHF est activité relativement opaque : les banques et des bureaux de change ne communiquent en effet en général pas sur 3 informations essentielles : le taux de change interbancaire (le taux de change réel qui est commun à tous les établissements à un instant t), les marges qu’ils appliquent à leurs clients frontaliers (et qui sont propres à chaque établissement financiers), et les frais qu’ils prennent (qui sont également spécifiques aux établissements). Pour faire simple : les bureaux de change et les banques « achètent » le taux de change interbancaire à prix coutant, et se rémunèrent sur les marges, et éventuellement les frais. La plupart du temps, un établissement bancaire ou un intermédiaire communique sur un taux de change qui combine ces 3 paramètres, et on comprend donc aisément que le taux de change n’est pas identique partout.

3 acteurs pour le change de devises : les banques, les bureaux de change, les sociétés spécialisées du Web

Depuis que cette activité de change de devises existe, des acteurs « alternatifs » sont apparus. Les 1er à concurrencer les banques ont été les bureaux de change, avec la Change Migros et le Change Coop notamment, très populaires auprès des frontaliers. Puis vinrent au début des années 2000 des sociétés du Web, dédiées à l’activité de change, et totalement spécialisées dans ce domaine. Les différences entre ces acteurs sont importantes quand on parle des frais de change : les frais de change sont en moyenne 70% moins importants dans les sociétés du Web que dans les banques (les bureaux de change se trouvant au milieu). Pour beaucoup de frontaliers, cela ne signifie peut-être pas grand chose, car les seuls frontaliers qui pourraient s’apercevoir de quelque chose, seraient ceux qui feraient une opération de change au même moment, et du même montant, auprès d’intermédiaires financiers différents. Ce que personne ne fait jamais. Alors pour fixer les idées, rien de mieux que quelques chiffres : un frontalier qui souhaite changer CHF 5’000 tous les mois pendant un an recevra, à la fin de l’année, entre 500 et 600 EUR de plus avec une société spécialisée dans le change de devise en ligne qu’en passant par sa banque. La différence, c’est tout simplement la marge. Certaines banques sont plus raisonnables que d’autres, mais globalement elles appliquent des frais relativement élevés, voire très élevés. Quant aux bureaux de change, ils jouissent d’une image de change bon marché, bien qu’ils soient également plus chers que ces services spécialisés du Web.

Les services de change spécialisés : des avantages tarifaires et sécuritaires, et quelques inconvénients

Ces établissements spécialisés dans le change de devises en ligne ne sont en général pas des banques, ont pas ou peu de structures physiques, et ne font que du change de devises : ceci leur permet de pratiquer des tarifs bas, voire relativement bas (qui, au passage, leur permettent également de s’assurer une marge). Forcément, ces sociétés ne sont pas soumises aux mêmes contraintes de coûts que les banques et bureaux de change. Autre avantage : les frontaliers n’ont pas besoin de changer de banque, ces services venant simplement se « greffer » à leur fonctionnement bancaire habituel. Enfin, l’utilisation de tels service permet de s’affranchir du problème de la manipulation de l’argent dans le cas d’un retrait en cash au guichet de banque ou dans un bureau de change.

Ces services ont toutefois des inconvénients : on peut s’interroger sur la sécurité des fonds, et sur la sécurité des transferts. L’inscription peut également être, pour certains de ces établissements, compliquée, voire très compliquée selon les règlementations en vigueur dans le pays. Et puis changer ses habitudes peut être un problème, notamment si vous avez opté pour un prélèvement automatique de votre salaire en francs suisses, proposé par certaines banques françaises. Enfin, ces sociétés du Web sont par nature, dans le monde entier : Royaume Uni, Irlande, Australie… Ce qui ne rassurera pas tout le monde, même si on trouve au moins un acteur local en Suisse.

Les principaux services de change de devises

Je suis tellement persuadé de l’intérêt de ces nouveaux services de change que j’en utilise un à titre personnel et professionnel. Voici, selon moi, 3 acteurs très intéressants :

  • b-Sharpe : j’en ai déjà parlé quelque fois, c’est le local de l’étape puisque la société est à Genève. Leur service est simple et rapide, et je ne taris pas d’éloges les concernant.
  • Transferwise : c’est l’un des leader du secteur, très médiatisé. Le siège de la société est en Angleterre.
  • Currencyfair : c’est l’autre poids lourd du secteur. Le siège de la société est en Australie.

Il en existe d’autres. Les différences fondamentales entre tous ces acteurs sont parfois très minces : tous proposent du change de devises avec des frais de change très bas, ce qui les positionne tous plus ou moins dans les mêmes tarifs. Il existe entre ces acteurs des différences de frais selon les volumes échangés. Ce qui va en revanche changer de manière significative, c’est la facilité / difficulté d’inscription au service la 1ère fois (certains pays sont très souples, d’autres plutôt regardant et demandent de nombreuses pièces), la rapidité des transferts, les garanties associées au service (et notamment l’assurance que les montants que vous allez envoyer électroniquement sont assurés contre la fraude, le vol etc.), et la présence locale de la société dans le pays, qui peut être un facteur rassurant.

Crédit photo : Fotolia © Pavel Ignatov

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