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[carnet de rando] Les Pyrénées, au pays du Desman. 2ème Partie.

Par Sandy458

Jour 3.


De Barège, montée et tour de la Montagne Fleurie.


Temps indicatif : 4h30 de marche pure (sans pause)
Dénivelé positif : 800 m.
Dénivelé négatif : 800 m.


Ce troisième jour se pose comme une journée facile et plutôt courte puisque nous allons effectuer une brève boucle de Barège à la montagne qui borde le village.


Le Bastan sépare Barège de la Montagne Fleurie, nous n'aurons donc que peu de chemin à emprunter !


C'est l'occasion de se poser quelques instants sur les berges du cours d'eau et d'observer les prouesses du Cincle plongeur, un oiseau de taille proche de celle du Merle qui a la particularité d'être capable de marcher sous l'eau ! Très bon plongeur, il pourrait en remontrer au Martin Pêcheur !

Nous franchissons le Bastan par une passerelle métallique construite suite à la crue de 2013 et nous empruntons un sentier qui décrit des lacets dans une forêt d'érables, de frênes et de noisetiers.
Une vipère file entre nos jambes, certainement dérangée par notre présence alors qu'elle se prélassait au soleil sur une pierre en bords de chemin.
Non loin, nous croisons un orvet, ce qui permet d'expliquer aux plus jeunes la différence entre un serpent comme la vipère et l'orvet, appelé à tort " serpent de verre " mais étant un lézard sans pattes.
Décidément, cette journée est placée sous le signe de la rencontre avec la faune, nous remarquons bientôt que des vautours tournent autour de la Montagne Fleurie et nous survolent.
Mal aimés mais protégés dans les Pyrénées, les vautours fauves sont des rapaces majestueux toisant dans les 2,50 m d'envergure et jusqu'à 2,80 m pour les spécimens les plus imposants.
Leur vol plané est particulièrement silencieux et c'est une sensation un peu inquiétante de voir ces incroyables oiseaux vous survoler en nombre.
D'un surplomb, nous admirons tout Barège en contrebas, la vue est belle et dégagée. Nous apercevons le Tourmalet en portant notre regard vers l'est.

Nous continuons notre route vers les estives. Au sud, par-delà la forêt du Lienz, un fier sommet se détache dans l'azur. C'est le Néouvielle qui nous toise de ses 3 097 m d'altitude.
Nous entrons dans une forêt d'épicéas, plantés ici pour faire office de paravalanche naturelle.
Les résineux laissent ensuite place à une forêt de hêtres.
Plus loin encore, nous passons devant la " cabane de Cassaiet " (1 611m) où nous prenons une pause désaltérante.
Encore quelques pas et nous sommes saisis par la vue dégagée sur la Vallée de Luz et, plus loin, les premiers sommets du Cirque de Gavarnie.

Vers 1 850m, nous traversons le ravin du Theil et nous nous retrouvons au milieu d'une abondance de fleurs variées : raiponce, violette, œillets, gentiane, hellébore... la Montagne Fleurie mérite bien son appellation.
Nous gagnons le bois de Lys après avoir parcouru quelques sentiers à flanc de montagne puis la descente s'effectue en lacet vers notre point de départ.
Si cette journée fut physiquement facile, elle n'est pas moins très variée et agréable, tant par le faune que par la flore rencontrée...

Jour 4.


De Barège au refuge de l'Orédon par la route du Tourmalet et le col d'Aspin.


Temps indicatif : /
Dénivelé positif : /
Dénivelé négatif : /


Les conditions météorologiques étant annoncées comme mauvaises, nous décidons de jouer la carte de la sécurité et de rallier notre prochaine étape par la route. Ce sera ainsi l'occasion de passer au Col du Tourmalet (dans un brouillard à couper au couteau) puis de franchir le Col d'Aspin (à peine plus dégagé !). Notre objectif est le refuge d'Oredon et nous y arrivons tranquillement en fin de journée.


C'est l'anniversaire d'Ysilde qui fête ses 12 ans !


Un mot sur l'omniprésence d'EDF dans les Pyrénées. Si la face visible de cette présence réside dans la profusion de structure comme les barrages ou les centrales hydroélectriques, il ne s'agit là que de la partie visible de l'iceberg. Des centaines de kilomètres de galeries souterraines truffent le sous-sol et relient les lacs entre eux pour approvisionner les centrales électriques. Ces travaux dont la grande majorité date du 19ème et du 20ème siècle ont été rendus possibles par l'importante main d'œuvre d'origine espagnole qui s'est ensuite installée dans les vallées.

Jour 5.


Du refuge d'Orédon au Col de Madamète (2 509m).


Temps indicatif : 4h
Dénivelé positif : 300 m
Dénivelé négatif : 300 m


Aujourd'hui, nous décrivons une boucle dans la Réserve naturelle du Néouvielle.
Du refuge d'Orédon, nous montons vers le joli lac d'Aumar. Le sentier est très pentu, nous obligeant à franchir des blocs de granit. Qu'importe, de bon matin, nous sommes en pleine forme et prêts à escalader ce qui se présentera entre nous et notre objectif. Et ce ne sont pas les petits cabris qui nous accompagnent qui disent le contraire.
Le temps est magnifique, le soleil se fait de plus en plus insistant, une belle journée se profile pour profiter des beautés de la Réserve naturelle.
Laissant en contre-bas un replat marécageux, nous franchissons un petit col.
Après avoir contourné une barre rocheuse baignant dans les eaux limpides d'un lac de montagne, nous attaquons une montée qui nous casse littéralement les jambes. Ici, gagner en altitude ne se fait pas graduellement et le relief est très abrupt, même sur les chemins de randonnées.
En fin de matinée, la récompense est devant nous : nous sommes à 2 509 m, au Col de Madamète où nous décidons de déjeuner. Les victuailles, pourtant si simples, prennent des allures de festin et chaque bouchée de pain, de fromage ou de saucisson de montagne, développe des saveurs exacerbées. Après l'effort en pleine nature, tout est succulent !

Un petit vent se lève, bienfaisant, alors que le soleil tape fort sur le Col minéral de Madamète...
Des vautours montent de la vallée, leurs ombres majestueuses croisent les nôtres dans un silence d'un autre monde.
Nous rebroussons chemins par le GR emprunté le matin et, au lac d'Aumar, nous remarquons deux enfants qui s'amusent sur la rive. Nous ne voyons aucun adulte à l'horizon aussi, nous les interpellons pour être sûrs qu'ils ne sont pas perdus.
Les deux jeunes enfants nous répondent qu'ils sont accompagnés de leurs grands-parents qui devraient arriver sous peu de la descente que nous venons de réaliser et qu'ils retournent au refuge d'Orédon.
Notre pause s'éternise - ah, la joie de patauger dans l'eau glacée du lac ! - et nous constatons que les 2 enfants sont toujours seuls. Nous repartons et les deux enfants en font de même. Nous scrutons les environs - un grand plateau herbu où la vision est très dégagée - et nous ne voyons toujours aucun adulte...
Les enfants empruntent le même chemin que nous et nous décidons de leur tenir compagnie, assez inquiets de la situation. Nous avançons de concert pendant une bonne vingtaine de minutes lorsque nous entendons des voix appeler les enfants. Les grands-parents avaient été distancés et étaient redescendus du Col par un chemin plus doux.
Soulagés, nous avons laissé les enfants repartir avec leurs grands-parents.
Le soir, au refuge d'Orédon, nous discutons avec les grands-parents qui nous offrent un verre en remerciement de nous être occupés de leur turbulente petite- descendance.

Jour 6.


Du refuge d'Orédon montée au Mont Pelat (2 474m), redescente au lac d'Aumar, puis retour sur Orédon et Barège.


Temps indicatif : 4h
Dénivelé positif : 600 m
Dénivelé négatif : 600 m

Pour cette dernière journée, nous décidons de gravir un sommet facile pour laisser aux enfants le souvenir du plaisir d'accéder tout en haut d'un pic.

Suivant les indications du balisage qui nous mènent au Col d'Estoudou (2 260m) nous traversons une forêt de pins à crochet, résineux emblématique de la région s'il en est.
Le pin à crochet défie les conditions climatiques et géologiques les plus difficiles. Là où d'autres arbres abandonnent le terrain, lui persistent à pousser envers et contre tout. C'est lui que vous trouverez aux altitudes les plus hautes jusqu'à 2 400m, lui encore qui bravera les agressions des UV solaires comme le gel des hivers montagnards les plus rudes, lui encore qui est capable de pousser sur du calcaire, du schiste ou du granit. Ses racines plongent dans les anfractuosités des rochers et il s'y arrime fermement. Bien entendu, sa croissance est très lente dans les conditions extrêmes. Mais, s'il se décide à pousser sur des terrains plus propices comme les pelouses, il pourra atteindre les 25 m de haut et former de belles forêts...
Le pin à crochet est un arbre qui a tout le temps devant lui, qui n'est pas pressé par la concurrence et il a appris à s'adapter sans jamais renoncer... un Sage des montagnes, en fait !

Bientôt nous débouchons sur une croupe herbeuse fièrement surplombée par le " Soum du Monpelat ". L'un des versant du pic est herbeux tandis que l'autre est boisé, nous restons entre-deux en empruntant le chemin de la crête qui nous monte quasiment tout droit jusqu'au sommet.
Sans difficulté, nous arrivons au faîte du Mont Pelat à 2 474m et nous admirons le panorama à 360° sur la Réserve du Néouvielle. On ne peut rêver plus beau belvédère, idéalement situé en plein cœur de la réserve, pour goûter de la grandeur des montagnes, du silence imposant des lieux et d'une quiétude particulière à ce monde âpre où l'homme se sent tout juste toléré...

Nous rebroussons chemin par le sentier des crêtes et au lieu de refranchir le Col d'Estoudou, nous prolongeons notre marche vers le lac d'Aumar que nous avions déjà admiré le jour précédent.
Les pelouses accueillantes nous permettent de dresser notre table pour le déjeuner ce qui consiste à nous réunir autour d'une pierre plate pour mettre en commun nos aliments sortis des sacs de randonnée.
Non loin de nous, un groupe de scouts fait de même allant même jusqu'à s'offrir un bain dans les eaux gelées du lac !

Mais pour nous, il est temps de redescendre vers le refuge d'Orédon puis de regagner Barège, point de départ de notre séjour.
Après cette parenthèse pédestre et itinérante dans les Hautes Pyrénées, notre séjour continu vers les Pyrénées Orientales pour une seconde partie beaucoup plus sédentaire...


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