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Louis Vuitton déballe son sac au Grand Palais

Publié le 20 décembre 2015 par Polinacide @polinacide

Se faire la malle en beauté à travers deux siècles de voyage  : voilà une invitation alléchante à laquelle vous convie Louis Vuitton au Grand Palais jusqu’au 21 février 2016. Une rétrospective remarquablement mise en scène où le bagage siglé se fait le conteur de l’une des plus grandes odyssées du style français  : comme un appel à prendre le large.

louis-vuitton-valise-1906On aurait pu craindre une exposition aussi redondante que le monogramme «  LV  » qui arbore la maroquinerie de cette Maison. Et pourtant, quand Louis Vuitton décide de poser ses valises au Grand Palais, c’est pour en mettre plein les yeux tout autrement que dans le «  m’as-tu-vu  » de ses célèbres imprimés. Embarquement immédiat pour une saga de l’art de voyager, ouverte par la malle emblématique de 1906 en début de visite. Bateau, train, croisière ou automobile  : la scénographie thématique met l’accent sur le développement des transports au XX  ème siècle, révolutionnant le rapport à l’espace et réduisant les distances pour envisager toutes les destinations possibles. À Louis Vuitton de rivaliser d’ingéniosité pour concevoir des bagages toujours plus légers et performants, à l’image de la malle Aéro qui peut contenir «  deux vêtements, un pardessus, dix chemises de jour, trois chemises de nuit, trois caleçons, trois gilets, six paires de chaussettes, douze mouchoirs, une paire de chaussettes, dix-huit faux-cols, des gants, des cravates et un chapeau  ». Le tout pour seulement 26 kilos.

«  Indépendamment des malles anciennes, je collectionne également tout ce qui a rapport au métier de malletier, en particulier les vieux outils, tels que marteaux, tenailles, rabots, riflards, varlopes, colombes, etc. Les vieux papiers, c’est-à-dire factures, papiers à lettres, cartes-adresse, étiquettes, prospectus, réclames, etc. Je m’intéresse, en outre, aux boiseries (…) et en général à tout objet présentant un caractère d’art en même temps qu’une curiosité.  » Gaston-Louis Vuitton

malle-pour-violon-loui-vuittonDe la malle-lit à la malle pour cigares, aucune excentricité ne semble entamer l’inspiration de la griffe, qui a su ériger le voyage au rang d’art. Amoureux des livres, Gaston-Louis Vuitton décline même ses créations en véritables bureaux-mobiles, accompagnant les tribulations d’écrivains notoires ou d’amateurs anonymes pour qui écrire est une nécessité  ; d’autant plus à une époque où n’existent pas encore les moyens de communication modernes. Il en va de même pour les musiciens de renom, comme en témoigne la salle de musique présentant la boite pour violon créé pour Pierre Sechiari et le porte-habits imaginé pour Pierre Boulez. Si chaque valise permet d’en apprendre un peu plus sur son propriétaire, «  Volez, Voguez, Voyagez  » parvient à piquer la curiosité bien au-delà d’une simple considération esthétique, retraçant le mythe Vuitton de ses origines à nos jours. Prouvant qu’il n’est de fantaisie ou d’extravagance qui ne puisse être emballée.


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