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Des goûts et des couleurs perçues

Publié le 28 décembre 2015 par Fmariet

Michel Pastoureau, Les couleurs de nos souvenirs, Editions du Seuil, 2010, en collection de poche, Points, 2015, 269 p.  Bibliogr., Index.
De gustibus et coloribus non est disputandum. On l'a ânonné en latin, mais Michel Pastoureau ne l'entend pas de cette oreille : il ne cesse de disputer et discuter des couleurs. Son ouvtrage est une autobiographie dont chaque événement se rapporte à une expérience personnelle des couleurs. C'est aussi une sorte un roman agréable à lire qui invite à voir les couleurs du monde, et nous en fait voir de toutes les couleurs.
L'auteur, chartiste de formation, latiniste, passionné d'héraldique (blasons, armoiries), a consacré sa vie de chercheur et de Professeur aux couleurs (histoire sociale des couleurs). Il a consacré de nombreux ouvrages à l'histoire et à la symbolique de la couleur et notamment au bleu et au noir.
Des goûts et des couleurs perçuesD'anecdote en anecdote, loin de Newton et de Goethe, de la physique et de la chimie, Michel Pastoureau passe en revue les couleurs de sa vie. Ainsi du Tour de France et des couleurs des maillots "souillés d'inscriptions publiciaires" loin des couleurs franches et unies des débuts, des couleurs des drapeaux nationaux. Il pose toutes sortes de questions : pourquoi le rouge du petit chaperon, pourquoi le chat noir est-il associé aux sorcières et au diable, pourquoi la crainte du vert, pourquoi le vert est-il plus apprécié en Allemagne qu'en France, pourquoi a-t-il une aussi mauvaise réputation ? Et le violet, couleur traitre ? Pourquoi le bleu est-il partout la couleur préférée, dans tous les pays, dans toutes les classes d'âge, pour les femmes comme pour les hommes ? Et les couleurs des chevaux à la terminologie si particulière...
"Parler des mots sans les montrer", Michel Pastoureau y réussit puisque son livre est sans aucune illustration, les mots y suffisent : "les couleurs sont d'abord des concepts, des idées, des catégories intellectuelles", affirme-t-il, évoquant l'arrivée des couleurs et d'un vocabulaire flou dans les catalogues (années 1950).
Pour de nombreux médias, le passage du noir et blanc à la couleur fut une étape importante sinon un tournant de leur histoire, qu'il s'agisse du cinéma, de la photo, des livres et de la presse, du cinéma ou de la télévision. En quoi cette étape est-elle si importante ? Que change-t-elle à l'expérience des médias ? Nous n'avons pas de réponse à cette question : on considère que la couleur est un progrès, que cela va de soi, ce que contestent certains photographes et cinéastes, ou auteurs de BD. Mais ce n'est pas le propos de Michel Pastoureau, il ne fait que l'effleurer, pourtant il aurait sans doute beaucoup à nous dire sur le sujet.


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