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Rasage abusif d’un Collège

Publié le 30 décembre 2015 par Novelist225
Rasage abusif d’un Collège

Crédit photo: Aquilas El Conquistador Facebook

Ces images provoquent en ce moment l'émoi sur les réseaux sociaux. Le premier magistrat d'une commune a ordonné manu-militari le rasage d'un collège. Cet établissement scolaire privé, bâti il y a dix années, recevait si l'on en croit le rapportage des faits, 2000 élèves dont 1300 affectés de l'Etat.

Une telle aberration est-elle possible dans un Etat de droit ? Parce que premier Magistrat d'une commune, peut-on selon ses sautes d'humeur réduire en miettes la propriété d'autrui ?

1ère piste de réflexion : Irrégularité de la Construction, défaut de pièces administratives...

Dans ce cas de figure, n'est-ce pas une procédure juridique en bonne et due forme que le Monsieur le Maire de la commune de Divo, localité du Centre-Ouest située à environ deux heures de route d'Abidjan, aurait dû entreprendre avant de procéder à un possible rasage ?

2ème piste de réflexion : Trafic d'influence entre gros bonnets de la cité...

Dans le cas d'une telle hypothèse qui se justifierait par des intérêts politiciens à l'approche des élections municipales, la riposte du premier Magistrat de la Commune apparaît puérile, complètement immature, une application de la loi du plus fort dans un contexte précolombien.

Man made disaster ou Catastrophe provoquée par l'homme

Qu'est-ce qui pourrait justifier le rasage d'un établissement scolaire en pleine année scolaire ? L'éducation est un principe fondamental, un principe régalien inclus dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Au moment où l'École est rendue obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans pour les filles et garçons, alors que le manque d'infrastructures est sans cesse décrié, comment ne pas éprouver une révolte légitime face à un cas d'abus aussi flagrant ? Quel sort réserve-t-on à 2000 collégiens qui retourneront à l'école début Janvier pour constater les amoncellements de gravats en lieu et place des salles de classes ?

En termes de manque à gagner, est-ce Monsieur le Maire qui reversera à l'Etat les impôts et autres taxes applicables à cet établissement scolaire ? Quelle différence entre ce premier Magistrat de la commune de Divo et ces étudiants vandales qui se sont rendus coupables de l'incendie des locaux de la Scolarité à l'Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan ?

La Côte-d'Ivoire qui amorce une sortie de crise n'a pas besoin de telles illustrations qui nous replongent dans le cauchemar des heures d'incertitudes, de ce passé peu glorieux. Nous sommes un Etat de droit avec des institutions qui doivent jouer leur rôle. Quel que soit l'envergure politique d'un individu, nul n'a le droit de se faire justice.

Félicité Annick FOUNGBÉ ZIMO épse DE SOUZA

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