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Comment créer un support de méditation ?

Publié le 27 janvier 2016 par Techniques De Méditation @tecmeditation

Comment créer un support de méditation ?

Tangka de Chenrezig réalisée juste au trait

Tangka de Chenrezig réalisé juste au trait

Article invité rédigé par DjenDo, auteur du blog Tangkas.co-createurs.

Les Tangkas permettent de réaliser beaucoup de choses et même de créer un support de méditation.

Pourquoi créer un support de méditation ?

Pour méditer, le cerveau humain à besoin de se concentrer sur quelque chose.
Cela peut sembler bizarre mais c’est le seul moyen pour lui d’arrêter de vagabonder dans tous les sens : « zut, j’ai oublié le lait au magasin… à quelle heure j’ai rendez-vous chez le dentiste déjà? …Pff, je viens de faire une tâche sur mon pull… mais comment il conduit celui-là… j’espère que le chien n’est pas encore sur le canapé… ah oui, au fait, il faut vraiment que je lui demande sa recette de poulet indien… ».

Bref, le cerveau n’arrête jamais.

C’est pour cela que la méditation est un outil intéressant.
Elle permet de faire « pause » à son cerveau.

Et pour cela, et bien il a besoin de se raccrocher à quelque chose.

Il y a maintes et maintes façons d’y parvenir, et ces techniques sont plus ou moins efficaces selon les personnes.

Normal, on est tous différents, avec un cerveau qui ne fonctionne pas exactement de la même manière.

Moi, par exemple, si je me concentre sur ma respiration pour méditer, ben au bout de quelques minutes, j’ai l’impression de m’étouffer. Ne riez pas, j’ai tout essayé. J’ai même fais des exercices de respiration croyant que je ne savais pas respirer. Mais en fait, si, je respire correctement. Je n’ai pas trouvé d’explication. Si vous vous en avez une, je suis preneuse.
Bref, j’ai laissé tombé cette technique.

Alors, quoi faire ?

Après avoir testé d’autres techniques, et bien je me suis arrêté sur celle qui m’a le mieux convenu: le dessin de Tangkas.

Vous ne savez peut-être pas ce qu’est un Tangka ?
Voici une brève explication: un Tangka est une peinture sacrée caractéristique de la culture tibétaine.
Il représente principalement des divinités bouddhistes et des Mandalas. Ils sont réalisés selon des canons très précis. Si vous voulez en savoir plus sur les Tangkas, venez par ici.
Les bouddhistes l’utilisent comme support de méditation.

Vous allez peut-être me dire: « mais, je ne suis pas bouddhiste. Donc je ne peux pas dessiner de Tangka ».
Et bien détrompez-vous, tout le monde peut dessiner ou peindre des Tangkas.
C’est juste que tout le monde ne peut pas faire toutes les divinités, à moins d’avoir reçu l’initiation de la divinité en question, et donc d’être bouddhiste.

Donc, quel est l’intérêt de dessiner un Tangka pour méditer ?

Et bien tout simplement de créer votre propre bouton « pause » pour votre cerveau.

Premièrement :
Tous les artistes le savent, lorsque vous dessinez, vous êtes dans un état second.
Vous êtes concentré, calme et détendu.
Du coup, dessiner vous met déjà dans un état semi méditatif, voir carrément méditatif pour certains.

Petite précision: même si vous ne savez pas dessiner, il est possible de réaliser un Tangka.
En effet, il y a des étapes précises à suivre, une méthode pas-à-pas à reproduire, et du coup, pas besoin d’être un artiste ou même d’avoir déjà dessiné pour faire une divinité.
Même un enfant peut faire un Tangka à partir d’une dizaine d’années.

Mon 1er Tangka à 10 ans... Il a un air enfantin d'ailleurs...

Mon 1er Tangka à 10 ans… Il a un air enfantin d’ailleurs…

Deuxièmement :
Selon la croyance bouddhiste, dessiner un Tangka de façon traditionnelle vous permet de vous « connecter » aux énergies de la divinité que vous représentez.
« Ces peintures auraient le pouvoir d’améliorer une situation pénible ou exaucer un désir car elles permettent la «suppression» d’un obstacle physique ou mental ou de créer les conditions favorables à une bonne santé tout au long de sa vie » et « d’écarter la souffrance, d’obtenir bonheur et longévité, et de s’assurer une existence heureuse après la mort » (extrait du livre La Peinture Tibétaine de D. et J. Jackson).
Les tibétains commandes donc des Tangkas pour des occasions particulières, décès, mariage, cérémonie religieuse…
Vous pouvez donc décider de réaliser un Tangka dans un but précis (maladie, naissance, décès, blocage psychologique, etc.).
Mais vous pouvez aussi choisir de dessiner un Tangka juste pour le plaisir et profiter simplement de passer un moment agréable en ne pensant à rien d’autre.

Mais prenons le cas où vous avez un problème particulier :
Vous ou une personne de votre entourage est malade (ce que je ne souhaite pas, mais malheureusement, ça arrive).
Vous décidez alors de faire un Tangka du bouddha de la médecine Sangyé Menla (ou Bhaishajyaguru).
Pendant que vous réalisez le Tangka, vous lui donnez un but: soulager de la maladie, voir la guérir (qui peut le plus, peut le moins).

Et lorsque votre Tangka est terminé, vous pouvez l’utiliser, le regarder, ou simplement l’imaginer. Ca ne devrait pas être trop compliqué de l’imaginer vu que vous en avez créé les moindres détails. Il devient alors votre support de méditation.

Et voilà, votre bouton « pause » est terminé et prêt à l’emploi.
Il vous à fait faire une pause à chaque fois que vous vous êtes attelé à sa réalisation et il continue encore après. Et oui, vous le connaissez par cœur, dans les moindres détails.
Vous pouvez même vous imaginer retraçant les traits de votre divinité si juste l’imaginer ne suffit pas à faire pause (et oui, le cerveau résiste parfois).

Pour les bouddhistes pratiquants la divinité dessinée, les visualisations sont beaucoup plus faciles. La divinité semble presque vivante. Pour les non bouddhistes, pas de soucis, les énergies de certaines divinités sont « universelles ».
Par exemple, Chenrezig (ou Avalokiteśvara) Bouddha de la compassion, dont le mantra associé est OM MANI PADME HUM est connu de tous. C’est de là que vient le OM si populaire.
Ce symbole et ce mantra sont utilisés par des milliers de personnes qui ne sont pas bouddhistes.
Ils sont dans ce cas le symbole d’un espoir, d’un vœux d’un monde sans guerre ou d’un désir de paix intérieure.

C’est la même chose pour le Tangka que vous dessinez.

Il devient le symbole de ce dont vous aspirez.

Votre Tangka peut vous servir à chaque fois que vous en avez besoin, autant de fois que vous le voulez.
Vous pouvez l’encadrer, l’afficher pour le voir et le revoir.
Vous pouvez en faire plusieurs: plusieurs divinités ou plusieurs fois le même avec des variantes.
Parce qu’au-delà de son but d’aider à méditer, un Tangka est un magnifique dessin.
Selon votre niveau en dessin, votre motivation ou votre patience, il sera plus ou moins détaillé. Mais dans tous les cas il sera très beau.
Et rien que ça, ça fait du bien aux yeux et donc à votre cerveau.

Par contre, si vous êtes débutant en dessin, je vous conseille de commencer par une tête de Boddhisatva ou de Bouddha pour vous familiariser avec la technique avant de vous lancer dans une divinité entière (également conseillé pour les enfants).
Et dans tous les cas, il faut suivre scrupuleusement les trames, les couleurs, et les objets de chaque divinité afin de respecter les canons des Tangkas traditionnels.

Si vous voulez faire un essai, suivez ce lien, et dites-moi vos impressions.

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